litterature autrichienne

Publié le 20 Juin 2020

Stéfan Zweig

Très courte nouvelle publiée en 1808, dans laquelle Stéfan Zweig raconte les sentiments ombrageux qui agitent un jeune homme au plus profond de lui-même. Quand celui-ci arrive en classe, en retard, le professeur lui fait une remarque désobligeante et ses camarades le regardent d'une façon méprisante. Ayant raté deux fois l'examen, il passe forcément pour un nul, pour un être imbécile.  Il se met alors à développer cette idée extravagante que tout est la faute du professeur, individu froid et hautain. A t-il raison ou se trompe t-il? Ses sentiments sont sans doute excessifs, mais Liebmann se trouve dans un désespoir profond et une grande solitude qui ne lui permettent pas de discerner la position qu'il doit adopter face à ses détracteurs.

Être encore sur les bancs de l'école à vingt et un ans, c'était l'unique souffrance qu'il ne pouvait surmonter et qui lui faisait oublier tout le reste.

C'était prononcé sur un ton tout à fait tranquille, probablement même sans intention particulière. Mais Liebmann y sentit vibrer quelque chose d'ignoble et de bas.

Très bien!

 

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Rédigé par Alicia

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Publié le 1 Octobre 2016

                                                                                                           Stefan Zweig  

    "Pour ma part, j'en suis tout à fait certaine, le meurtrier c'est lui". Betsy en est tout à fait convaincue, car cela fait plusieurs jours qu'elle voit le chien roder autour de la maison d'une manière inquiétante. Toutefois elle n'a pas de preuves... 

    L'histoire se passe dans la province anglaise. Pour sortir sa jeune voisine de sa mélancolie, une dame âgée lui offre un jeune bouledogue. Mais le mari de la jeune femme qui est un homme des plus exubérants, portant l’enthousiasme pour toutes choses à l’extrême, s'empare du chien, en fait quasiment son jouet et tombe en adoration devant lui. Il y va comme conséquences que l'animal adopte des habitudes autoritaires et dominatrices qui obligent son maître à se plier à sa volonté. Mais un jour la situation change. La jeune femme obtient enfin ce qu'elle désirait depuis si longtemps et l'attention de son mari se reporte entièrement sur elle. Il se met alors à négliger Ponto et le chien commence à se poser des questions: qu'a t-il fait pour mériter un tel mépris? Que se passe-t-il? Dans un premier temps il cherche et ne trouve rien. Un jour pourtant il voit son maître avec un paquet dans les bras et il comprend tout à coup que l'ennemi est là. Alors, désespéré, il commet l'irréparable.

    "Allongé paresseusement, et sans le moindre signe de bienvenue, il attendait son maître, qui se jetait sur lui, en s'exclamant:"Bonsoir Ponto", avant même d'avoir embrassé sa femme."

    Stefan Zweig raconte par le biais de la vieille dame et par petites touches  le comportement de l'homme, celui du chien, le déroulement dramatique de cette histoire. Il nous tient en haleine jusqu'au bout en nous faisant passer, comme à son habitude, par toutes sortes de sentiments allant du positif au négatif. C'est passionnant.

Dans la forêt de Wengelsbach dans les Vosges du Nord.

Dans la forêt de Wengelsbach dans les Vosges du Nord.

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Rédigé par Alicia

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Publié le 18 Août 2012

                                                                                                            Stefan Zweig

    Un homme et une femme, profondément amoureux l'un de l'autre, se trouvent séparés par les circonstances de la vie. pour une très longue période. La communication étant impossible entre eux dans ces conditions, un silence profond s'installe, qui creuse à leurs dépens un fossé infranchissable. A leurs retrouvailles, bien des années plus tard, ils ont, l'un comme l'autre du mal à se retrouver, à se reconnaître.  Pourtant, ils sont convaincus qu'ils s'aiment toujours, que l'amour est toujours là, puisqu'ils éprouvent toutes sortes d'émotions en présence l'un de l'autre.

    Mais dorénavant il-y-a un malaise dans leurs rapports, un malaise qu'ils ont du mal à définir. Puis peu à peu, ils prennent conscience que leurs relations sont  faussées, parce que la situation a changé, qu'eux ont changé, parce qu'ils ont vécu chacun leur propre vie sans y faire participer l'autre. Or, l'amour se nourrit de partage, de pensées et de regards échangés, du cœur ouvert l'un envers l'autre. 

     Stefan Zweig relève la part que peut avoir l'imagination dans une telle histoire. En effet le jeune homme vit sa vie la-bas dans ce pays étranger, il est pris par son travail et ses nouvelles relations, et forcément, il "oublie" son amour.

    Pourtant au retour, il est persuadé qu'il aime toujours cette femme. Mais n'est-ce pas une illusion?  Il vit sur ses sentiments d'autrefois, ne réalisant pas que ses derniers ne peuvent qu'avoir changé, trop de choses s'étant interposées entre lui et son amour.

        Extrait"Il n'est pas dans la nature humaine de vivre solitaire, de souvenirs et, de même que les plantes, et tous les produits de la terre, ont besoin de la force nutritive du sol et de la lumière du ciel (--- ainsi, les rêves eux-mêmes, même ceux qui semblent éthérés, doivent se nourrir d'un peu de sensualité, être soutenus par de la tendresse et des images, sans quoi leur sang se fige et leur luminosité pâlit."

 

Voyage-dans-le-passe.jpg

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Rédigé par Alicia

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Publié le 23 Janvier 2011

                                                                                                            Stefan Zweig

Recueil de trois nouvelles:

Destruction d'un cœur. La gouvernante. Le jeu dangereux. 

     Salomonsohn est un vieil homme très occupé, qui consent à accompagner pour une fois sa femme et sa fille unique en vacances dans un endroit charmant.  En sortant dans le couloir pendant la nuit, pour soulager la douleur lancinante qui le tenaille sans cesse, il surprend une ombre féminine sortant d'une chambre qui n'est pas la sienne. Il réalise que cela ne peut être que sa fille, sa fille chérie et cette découverte le bouleverse complètement. Comment a t-elle pu? 

     A cause de l'image idéale qu'il s'est fait de sa fille, ce père est cruellement déçu  par ce comportement qu'il juge licencieux, mais pour autant, il ne parvient pas à parler à son enfant, comme il devrait le faire, pour éclaircir cette ténébreuse affaire. Il laisse dès lors courir son imagination, s'enferme en lui-même et regarde sa vie. Il constate qu'il n'a jamais vécu que pour sa famille qui, il le voit bien, ne fait montre envers lui, d'aucune reconnaissance, pire, fait comme s'il n'était pas là. A partir de ce moment, ce père aimant, mais incompris, sombre dans une profonde mélancolie, proche de la mort. La mort du cœur qui délivre de toute oppression de toute angoisse, de toute terreur, celle qui permet à l'être humain de survivre dans le plus grand désarroi. Il écoute attentivement son cœur, son cœur qui bat, qui véhicule le sang qui donne la vie. Puis, peu à peu, le silence s'installe, plus aucun bruit, non plus qu'aucune souffrance, plus de douleur, la paix, la délivrance.

   "Et, brusquement, voici qu'un affreux silence se produisit à l'endroit où, tout à l'heure encore, se trouvait ce cœur chaud et coulant goutte à goutte: il y avait là une fissure, un vide sinistre et glacé."... Aucune douleur ne le tiraillai plus, aucun souvenir ne crispait plus ses nerfs torturés; tout, dans on être, était là muet, rigide et pétrifié."...." Rien ne le tourmentait plus, plus rien de douloureux: sans doute, tout son être était maintenant vide et noir comme le creux d'un arbre consumé par le feu."... Et tout à coup, il lui sembla être déjà mort...

    Cette nouvelle est bouleversante par la description que fait Stefan Zweig du profond désespoir de cet homme sensible, qui le pousse à s'enfoncer irrémédiablement dans des régions obscures du cœur dans lesquelles nul ne peut plus l'atteindre.

    

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Rédigé par Alicia

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Publié le 7 Avril 2010

                                                                                                            Stefan Zweig

    Un célèbre romancier, en rentrant chez lui, trouve sur son plateau une lettre assez volumineuse dont la première page porte ces mots: "A toi qui ne m'as jamais connue". C'est une jeune femme qui lui écrit, une jeune femme qu'il ne croit pas connaître et pourtant... Elle lui décrit sa vie, ou plutôt la passion qui la saisit dès la première rencontre avec lui.

    Toute jeune, alors qu'elle n'avait que treize ans, elle l'avait vu emménager tout près de chez elle, et le rencontrant sur le palier, croisant son regard, elle a été comme foudroyée. Dès lors, sa vie n'a appartenu qu'à cet homme, elle n'a vécu que pour lui, toute remplie de son amour.

    Cet amour est si puissant, si fort qu'il l'enferme en elle-même, l'isolant de la vie normale de toute jeune fille et la poussant à vivre selon des scénarios de sa pure imagination. C'est un amour douloureux, qui la blesse, car l'homme qu'elle aime ne l'a jamais remarquée. Mais l'amour, quel qu'il soit, doit être partagé, et de retour dans sa ville natale, le jeune fille cherche à rencontrer son bien-aimé dans le secret espoir d'être distinguée de lui. Mais la désillusion est totale, décidément cet homme ne se souvient pas d'elle. Pour elle, c'est évident: puisqu'elle n'est pas reconnue c'est qu'elle n'est pas aimée. Dès lors, elle ne fera rien pour que cet homme la reconnaisse, poussée par son amour qui veut que la liberté de l'autre soit respectée.         

   Dans sa lettre, la jeune femme raconte dans le détail toutes les émotions qu'elle a ressenti, le don total qu'elle a fait d'elle-même, son choix de rester dans l'ombre pour ne pas être une charge pour cet homme et ne le gêner d'aucune façon. Il s'agit là d'un amour total, désintéressé, ne désirant que l'unique bien de l'autre aux dépens du sien propre, et en dépit de profondes souffrances, un amour qui se retourne contre soi parce qu'il n'est pas partagé et donc stérile.

     "Tout ce qui montait et s'épanouissait dans mon être ne connaissait que toi, ne savait que rêver de toi et te prendre pour confident."

     "Rien n'existait pour moi que dans la mesure où cela se rapportait à toi; rien dans mon existence n'avait de sens si cela n'avait pas de lien avec toi".

    La lettre est poignante et magnifique et nous entraine dans le cheminement incroyable de cette jeune femme fragile et de son amour impossible. Il ne m'a pas toujours été facile de la comprendre, tant son amour pour cet homme m'a paru irréel. Toutefois j'ai beaucoup aimé cette œuvre pour la profondeur de son texte. Je la relirai sans doute.

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Rédigé par Alicia

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Publié le 8 Février 2010

                                                                                                            Stefan Zweig

     Lors d'un voyage vers Buenos-Aires, le narrateur rencontre sur le paquebot le très célèbre champion mondial du jeu d'échecs, Mirko Czentovic. Intrigué par le personnage pourvu d'un caractère singulier, il amène cet homme à consentir à une partie d'échec avec plusieurs participants.
    Or, lors d'une de ces parties, un individu complètement étranger intervient d'une manière extraordinaire et sauve leur jeu mis à mal par Czentovic. Ce qui est tout à fait surprenant, c'est que monsieur B affirme haut et fort qu'il n' a pas touché un échiquier depuis une vingtaine d'années. Est-ce possible? Le narrateur entend alors le récit poignant de cet homme modeste. Lors de l'occupation allemande, ayant été arrêté par les nazis, il a vécu enfermé dans une chambre d'hôtel, certes confortable, mais dans une solitude quasi-totale, sans livre, sans crayon, sans rien, absolument rien, face au néant, face à lui-même. De quoi devenir fou!
    Pourtant un jour, monsieur B, tombe comme par hasard, sur un manuel du jeu d'échecs et se met à étudier toutes les combinaisons exposées par de grands maitres de ce jeu fabuleux. Mais, petit à petit, entrant toujours plus profondément dans ces calculs, cet homme est pris d'une frénésie qu'au bout d'un certain temps il ne parvient plus à contrôler et qui l'amène dans une sorte de démence.


    "Mon cerveau se partageait, si je puis dire, en cerveau blanc et cerveau noir, pour mener ce jeu dans un espace abstrait et y combiner les coups qu'exigeait, dans les deux camps, la tactique de la bataille. Et le plus dangereux de l'affaire n'était pas encore cette division de ma pensée à l'intérieur de moi-même, mais le fait que tout se passait en imagination: je risquais ainsi de perdre pied brusquement et de glisser dans l'abîme."

     Comme toujours j'ai aimé ce que Stefan Zweig nous présente là, un roman qui nous entraine dans cet univers particulier du jeu d'échecs. Il est toujours bouleversant de se retrouver devant la cruauté de certains individus mais de voir aussi ce qu'un être humain peut entreprendre pour son salut.

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Rédigé par Alicia

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Publié le 28 Juillet 2009

                                                                                                            Stefan Zweig

     Nous sommes au début des années 1900 à Monte-Carlo. Toute la société bourgeoise de l'hôtel, est scandalisée par le comportement de madame Henriette qui, sur un coup de tête est partie avec un jeune homme inconnu, abandonnant ainsi toute sa famille.
     Seul le narrateur tente d'expliquer le drame, et à sa grande surprise, une femme âgée, des plus distinguées se met à lui conter sa propre histoire, celle qu'elle a vécue bien des années auparavant.
     Tout comme madame Henriette, madame C a été saisie d'une grande passion pour un jeune homme qu'elle avait rencontré au Casino.

     Bouleversée par la détresse de cet homme énigmatique et désirant éviter une terrible catastrophe, elle le suit dans une intention tout à fait louable, pour lui porter secours, mais se trouve entrainée malgré elle dans une situation inouïe, pour une femme de sa condition. Plus tard, réalisant pleinement l'horreur de son acte, honteuse, elle décide de prendre la fuite, mais se penchant une dernière fois sur le jeune homme, elle lui trouve un air des plus aimables. Convaincue alors du bien-fondé de son aide, elle décide sans plus d'hésitation d'aller jusqu'au bout de son action, et l'hommage de cet homme reconnaissant, l'émeut profondément. Elle réalise alors à cet instant que son attirance pour ce jeune homme est bien plus intense qu'elle ne croyait et le mépris de cet homme la blesse extrêmement.

 
"Pourquoi le dissimuler? Je ne résistai pas à ce regard. La gratitude rend heureux parce qu'on en fait si rarement l'expérience tangible; la délicatesse fait du bien, et, pour moi, personne froide et mesurée, une telle exaltation était quelque chose de nouveau, de bienfaisant et de délicieux  

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Rédigé par Alicia

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Publié le 23 Mars 2009

     Félix et Marie s'aiment, mais Félix est atteint d'un terrible mal qui lui ôte tout espoir de se rétablir. Conscient que ses jours sont comptés, il refuse de se bercer d'illusions, décide de regarder la réalité en face et engage ses proches à faire de même. Néanmoins, le temps passant, il est de plus en plus difficile au malade de persévérer dans cette attitude, car s'affaiblissant de plus en plus, il parvient de moins en moins à contrôler ses émotions. En effet la peur s'installe avec tout son cortège d'amertume et de colère.. A tel point qu'il songe à mettre fin à ses jours en y entraînant Marie. Mais celle-ci, pleine de santé et de vie, recule avec effroi devant cette requête morbide.

        L'auteur décrit d'une façon fine et sensible le refus de la mort et l'attachement à la vie.

    "Comme il maudissait l'heure où l'incertitude sur son cas l'avait conduit chez ce médecin auquel, à force de mensonges et par l'étalage d'une force d'âme illusoire, il avait arraché la vérité entière, impitoyable. Dans quelques recoins de son cœur était tapi un espoir perfide, séducteur, qui ne l'abandonnerait jamais complètement."

"-Moi aussi je me sens tenu de dissimuler tandis qu'en vérité j'éprouve une peur immense, ravageuse, dont les êtres bien portants n'ont aucune idée, et cette peur les étreint tous, y compris les héros et les philosophes."

 

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Rédigé par Alicia

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Publié le 18 Mai 2008

     Pour son soixantième anniversaire un professeur de philologie reçoit en cadeau un ouvrage qui n'est pas moins que sa biographie, puisqu'il n'y manque rien de ce qu'il a accompli, sinon l'essentiel: ce qui a décidé de son destin. Alors, pour réparer cette erreur, il raconte...

    Après avoir mené joyeuse vie, Roland, une vingtaine d'années, entrant dans une salle de cours de la faculté, entend le discours passioné d'un professeur de philologie. Tout de suite, il tombe sous le charme de cet homme, car il émane de lui une sorte de magnétisme qui l'attire irrésistiblement. Séduit, il s'attache à cet homme  singulier, qui, du reste, fait preuve d'une grande bonté, et se met à entretenir avec lui une relation étroite tout en travaillant avec lui. Mais le temps passant, le jeune homme commence à remarquer un comportement étrange. En effet, le vieux professeur qui l'aime pourtant d'une affection forte, vacille constament entre des mouvements de bonté et de haine, comme si tout en désirant fortement la compagnie du jeune homme, il le rejetait en même temps. Ce comportement contradictoire provoque chez Roland une confusion de sentiments et le perturbe profondément en même temps qu'il le fait souffrir. Il cherche donc à savoir ce qui se passe car il pressent chez le vieil homme un secret très lourd. Enfin, suite à un évènement fortuit qui les met en quelque sorte au pied du mur, les deux hommes ont un dernier entretien au cours duquel le professeur confesse le mal qui le ronge et dont il n'arrive pas à guérir, sa solitude forcée, les agressions dont il a été l'objet...
    
Extraits

    "-Non seulement avec sérieux, mon garçon, dit-il ensuite, mais surtout avec passion. Celui qui n'est pas passionné devient tout au plus un pédagogue; c'est toujours par l'intérieur qu'il faut aller aux choses, toujours, toujours en partant de la passion."

    "C'est en vain que je cherchais à me tranquilliser; comme cousu dans le sac noir d'un cauchemar sans issue, je luttais de toutes mes forces pour trouver une explication et pour sortir de la confusion mystérieuse de ces sentiments contadictoires."

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Rédigé par Alicia

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Publié le 16 Septembre 2007

     Anton Hofmiller, jeune lieutenant dans l'armée autrichienne, invite, lors d' une soirée dans un superbe château la jeune fille de la maison, ignorant que celle-ci est paralysée. Epouvanté par ce qu'il vient de faire, et poussé par une irrésistible pitié, il cherche à réparer le mal qu'il a commis en entretenant des relations suivies avec cette jeune infirme. Mais de fil en aiguille, ce sentiment de pitié qu'il est incapable de contenir, l'entraîne de plus en plus loin, si loin qu'il se trouve finalement dans une situation inextricable et douloureuse.
    Stefan Zweig soulève ici le côté pervers de la pitié qui, si elle n'est pas maîtrisée, peut faire plus de mal que de bien. La pitié est un sentiment qui nous étreint à la vue de la souffrance d'autrui, mais qui reste stérile, contrairement à la compassion qui nous pousse à un engagement réfléchi vis à vis du malade, en vue de lui venir en aide .


        Extraits :
  " Il y a deux sortes de pitié. L'une, molle et sentimentale, qui n'est en réalité que l'impatience du coeur de se débarrasser le plus vite de la pénible émotion qui vous étreint devant la souffrance d'autrui, qui n' est pas du tout la compassion, mais un mouvement instinctif de défense de l'âme contre la souffrance étrangère. Et l'autre, la seule qui compte, la pitié non sentimentale mais créatrice, qui sait ce qu'elle veut et est décidée à persévérer jusqu'à l' extrême limite des forces humaines."
   

    "Ecoutez moi, lieutenant. Il n'est jamais bon de faire et de dire les choses à demi. C'est de cela que vient tout le mal qu'il y a sur terre."
   

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Rédigé par Alicia

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