biographies

Publié le 30 Mars 2019

Stendhal

A travers ce récit, Stendhal nous entraine outre à Rome, Naples et Florence, dans plusieurs villes d'Italie, particulièrement à Milan et Bologne et nous fait voyager dans ces lieux chargés d'histoire et de beauté. De belles promenades!

« – Avant-hier, en descendant l’Apennin pour arriver à Florence, mon cœur battait avec force. Quel enfantillage! Enfin, à un détour de la route, mon œil a plongé dans la plaine, et j’ai aperçu de loin, comme une masse sombre, Santa Maria del Fiore et sa fameuse coupole, chef-d’œuvre de Brunelleschi. « C’est là qu’ont vécu le Dante, Michel-Ange, Léonard de Vinci ! Me disais-je; voilà cette noble ville, la reine du Moyen Age ! C’est dans ces murs que la civilisation a recommencé; là, Laurent de Médicis a si bien fait le rôle de roi, et tenu une cour où, pour la première fois depuis Auguste, ne primait pas le mérite militaire. » Enfin, les souvenirs se pressaient dans mon cœur, je me sentais hors d’état de raisonner, et me livrais à ma folie comme auprès d’une femme qu’on aime. En approchant de la porte San Gallo et de son mauvais arc de triomphe, j’aurais volontiers embrassé le premier habitant de Florence que j’ai rencontré. »

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Classiques français, #Récits, #Biographies

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Publié le 20 Novembre 2011

    Biographie écrite en 1933.    

    Qui était Marie-Antoinette? Archiduchesse d'Autriche, puis Reine de France, mais à part cela? En fait je ne la connaissais pas vraiment. Le peu que je savais d'elle ne correspondait pas forcément à la réalité. Aussi ai-je éprouvé du contentement d'avoir lu cette biographie de Stefan Zweig qui décrit ce personnage sous un angle beaucoup plus humain que ne le font la plupart des historiens.    

   Au premier abord Marie-Antoinette nous apparaît comme un personnage peu sympathique. Mariée à 15 ans au futur Louis XVI, pour raisons d'état, elle faisait montre d'une grande immaturité et n'était nullement préparée à son rôle de Reine de France. D'une grande frivolité, elle aimait les toilettes, les bijoux et s'amuser follement. Elle était hautaine, orgueilleuse et méprisante. D'une intelligence moyenne, Marie-Antoinette n'aimait pas réfléchir, ne lisait pas et ne s'intéressait à rien d'autre qu'à ses amusements.  Le protocole de la cour étant extrêmement strict, elle s'est fait offrir par Louis XVI, le Petit Trianon pour y vivre à demeure, chasser l'ennui qu'elle éprouvait en y organisant de somptueuses fêtes, du reste extrêmement onéreuses pour la cassette du royaume. "Dans l'âge des plaisirs et de la frivolité, dans l'ivresse du pouvoir suprême, le Reine n'aimait pas à se contraindre; l'étiquette et les cérémonies lui causaient de l'impatience et de l'ennui."

    Deux ou trois ans après son accession au trône, les premières chansons hostiles circulent: 

    "Petite Reine de vingt ans 

qui traitez aussi mal les gens,

    Vous repasserez en Bavière"

Malheureusement Marie-Antoinette préfère  traiter par le plus profond mépris toutes ces cabales et ne discerne pas le danger qui se cache derrière. Car la Révolution est déjà en marche et ne s'arrêtera plus.

     C'est avec" l'Affaire du collier", que Marie-Antoinette perd pour la première fois son assurance. Bien qu'innocente dans cette histoire, son insouciance a fait qu'elle est tombée dans le piège que lui a tendu madame de la Motte et ses complices.

    La réputation de Marie-Antoinette, déjà mauvaise, s'enfonce irrémédiablement.  "Elle est considérée comme la femme la plus lascive, la plus dépravée, la plus fourbe, la plus tyrannique de toute la France." On l'appelle aussi madame Déficit.

     Le peuple se réveille, la colère gronde, la bourgeoisie ouvre les yeux sous l'impulsion de Voltaire et de Rousseau et la Reine réalise enfin sa négligence, mais il est déjà trop tard. Le quatorze juillet a lieu la prise de la Bastille, qui marque le début de la Révolution.

     Mais Marie-Antoinette, "considérant ses droits monarchiques comme d'origine divine" n'est pas disposée à reconnaître les droits et la liberté d'autrui. Elle ne fait aucun effort pour comprendre ce grand événement qui va bouleverser sa vie et celle de la monarchie.

     Puis, le danger devenant de plus en plus grand, c'est la fuite à Varennes, le retour, puis l'enfermement au Temple duquel le roi ne sortira que pour être guillotiné.

     Marie-Antoinette se retrouve seule, abandonnée de tous, on lui a tout pris, même son enfant.  La cour d'Autriche lui refuse son aide pour des raisons politiques. Un seul lui reste, c'est son ami, plus précisément son amant, un homme qui l'a toujours aimée et soutenue, le comte de Fersen avec lequel elle a correspondu pendant des années. Mais ce dernier aura beau entreprendre démarches sur démarches pour aider la reine il ne parviendra pas à la sauver.

    A la Conciergerie, nommée la maison des morts, parce que nul ne sort de là vivant, Marie-Antoinette ne possède plus rien. On l'a dépouillée de tout, elle vit dans une cellule humide qui ressemble à un tombeau et c'est bel et bien cette impression qu'elle a d'être enterrée vivante. Dorénavant elle n'a qu'un souhait c'est de mourir le plus rapidement possible car plus rien ne la retient à la vie.

    Lors de son procès, forte de sa position de souveraine, elle garde la tête haute et c'est, imperturbable, qu'elle entend l'énoncé du verdict la condamnant à la peine capitale.  

    "Marie- Antoinette a écouté sans broncher, avec un calme parfait, la décision des jurés et la sentence. Elle ne manifeste pas le moindre signe de peur, de colère ou de faiblesse.    "Elle est lasse de cette vie, de ces gens, satisfaite au fond de voir se terminer toutes ces mesquines persécutions."

    Pendant la dernière nuit, Marie-Antoinette écrit longuement à Madame Elizabeth pour prendre congé de tous ceux qu'elle a aimés"Elle n'a plus grand chose à faire ici-bas. Elle n'a plus qu'à mourir, à bien mourir".

     Et c'est ce qu'elle va faire. Cette femme jadis écervelée, ne trahit aucun sentiment devant les curieux alignés sur son passage. "c'est en vain que ses ennemis les plus acharnés l'épient pour la surprendre dans un moment de faiblesse et de désespoir."

    Ce que j'en pense:

    Une femme projetée dans un rôle qu'elle n'avait pas recherché, éprouvant les sentiments de tout être, allant de la joie la plus totale à la souffrance la plus douloureuse; et parvenant néanmoins à faire face à l'adversité grâce à la force qu'elle a su trouver au-dedans d'elle. Un personnage fascinant, une belle biographie de Stefan Zweig qui nous entraine dans les méandres de cette âme profonde.

 

iMarie-Antoinette-et-ses-enfants.jpg

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Biographies

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