Publié le 29 Mai 2008
Philippe Claudel
Agrégé de français, a donné des cours à des prisonniers pendant une dizaine d'années. Dans ce petit livre, il décrit la vie des détenus qui ressemble ni plus ni moins qu'à une petite mort. Leur quotidien est fait d'attente, de disputes, de violence, d'humiliations en tous genres, de maladie, de dépression; la surpopulation et l’œilleton sur les portes, qui ne permettent pas la moindre intimité... Toujours surveillés, toujours sous le regard de l'autre, le moindre geste épié, le plus faible victime du plus fort... C'est l'endroit où chacun est en passe de perdre sa dignité et se bat pour la conserver car sans elle l'individu n'est plus rien.
" On ne devrait pas dire "gardien de prison": les prisons ne sont pas à garder, ce ne sont pas elles que l'on garde. On devrait plutôt dire "gardien d'hommes", ce qui serait plus proche de la réalité. Gardien d'hommes, un drôle de métier."
" L’œilleton sur les portes des cellules qui permet de voir, sans jamais être vu. Le détenu entendait le bruit du cache métallique qu'une main faisait glisser et apercevait un œil qui l'observait. Il pouvait très bien ne jamais savoir à qui appartenait cet œil. C'était le regard autorisé, simplement, qui reléguait la notion d'intimité dans les pages des dictionnaires."
Un livre qui donne à réfléchir sur ce qui se passe dans ces lieux de misère.