Publié le 29 Mai 2008

                                                                                                   Philippe Claudel

    Agrégé de français, a donné des cours à des prisonniers pendant une dizaine d'années. Dans ce petit livre, il décrit la vie des détenus qui ressemble ni plus ni moins qu'à une petite mort. Leur quotidien est fait d'attente, de disputes, de violence, d'humiliations en tous genres, de maladie, de dépression; la surpopulation et l’œilleton sur les portes, qui ne permettent pas la moindre intimité... Toujours surveillés, toujours sous le regard de l'autre, le moindre geste épié, le plus faible victime du plus fort...   C'est l'endroit où chacun est en passe de perdre sa dignité et se bat pour la conserver car sans elle l'individu n'est plus rien.

    " On ne devrait pas dire "gardien de prison": les prisons ne sont pas à garder, ce ne sont pas elles que l'on garde. On devrait plutôt dire "gardien d'hommes", ce qui serait plus proche de la réalité. Gardien d'hommes, un drôle de métier."

   " L’œilleton sur les portes des cellules qui permet de voir, sans jamais être vu. Le détenu entendait le bruit du cache métallique qu'une main faisait glisser et apercevait un œil qui l'observait. Il pouvait très bien ne jamais savoir à qui appartenait cet œil. C'était le regard autorisé, simplement, qui reléguait la notion d'intimité dans les pages des dictionnaires."
   

Un livre qui donne à réfléchir sur ce qui se passe dans ces lieux de misère.


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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature française

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Publié le 24 Mai 2008

                                                                                               Romain Rolland

Le père trouve cette musique stupide;
mais Christophe ne s'en lasse pas. Il retient son souffle, il a envie de rire et de pleurer, son cœur est ivre. Il ne sait pas où il est, il déborde de tendresse, il passe ses petits bras 
autour du coup de sa mère et l'embrasse de toutes ses forces. Elle lui dit en riant:

"tu veux donc m'étrangler?"
    Il la serre plus fort. Comme il l'aime!
Comme il aime tout! Toutes les personnes, toutes les choses! Tout est bon, tout est beau... Il s'endort. Le grill
on crie dans l'âtre.
    Ah! Que c'est bon de vivre! 
 

                          

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes

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Publié le 20 Mai 2008

La capacité spirituelle ne peut provenir que de Dieu. Personne n'a le droit de dire:" Je suis un incapable";

Nous ne connaissons bien que ce dont nous sommes dépouillés.

François Mauriac.



Pour celui qui sait observer, chaque homme porte sur sa face la description de son corps et de son âme.

Alexis Carrel
 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Citations

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Publié le 18 Mai 2008

     Pour son soixantième anniversaire un professeur de philologie reçoit en cadeau un ouvrage qui n'est pas moins que sa biographie, puisqu'il n'y manque rien de ce qu'il a accompli, sinon l'essentiel: ce qui a décidé de son destin. Alors, pour réparer cette erreur, il raconte...

    Après avoir mené joyeuse vie, Roland, une vingtaine d'années, entrant dans une salle de cours de la faculté, entend le discours passioné d'un professeur de philologie. Tout de suite, il tombe sous le charme de cet homme, car il émane de lui une sorte de magnétisme qui l'attire irrésistiblement. Séduit, il s'attache à cet homme  singulier, qui, du reste, fait preuve d'une grande bonté, et se met à entretenir avec lui une relation étroite tout en travaillant avec lui. Mais le temps passant, le jeune homme commence à remarquer un comportement étrange. En effet, le vieux professeur qui l'aime pourtant d'une affection forte, vacille constament entre des mouvements de bonté et de haine, comme si tout en désirant fortement la compagnie du jeune homme, il le rejetait en même temps. Ce comportement contradictoire provoque chez Roland une confusion de sentiments et le perturbe profondément en même temps qu'il le fait souffrir. Il cherche donc à savoir ce qui se passe car il pressent chez le vieil homme un secret très lourd. Enfin, suite à un évènement fortuit qui les met en quelque sorte au pied du mur, les deux hommes ont un dernier entretien au cours duquel le professeur confesse le mal qui le ronge et dont il n'arrive pas à guérir, sa solitude forcée, les agressions dont il a été l'objet...
    
Extraits

    "-Non seulement avec sérieux, mon garçon, dit-il ensuite, mais surtout avec passion. Celui qui n'est pas passionné devient tout au plus un pédagogue; c'est toujours par l'intérieur qu'il faut aller aux choses, toujours, toujours en partant de la passion."

    "C'est en vain que je cherchais à me tranquilliser; comme cousu dans le sac noir d'un cauchemar sans issue, je luttais de toutes mes forces pour trouver une explication et pour sortir de la confusion mystérieuse de ces sentiments contadictoires."

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature autrichienne

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Publié le 6 Mai 2008

   Honoré de Balzac 

    Calyste du Guénic, jeune baron breton, tendrement aimé de sa mère, n'a reçu d'elle que l'éducation strictement nécessaire pour bien vivre dans la société dans laquelle il est sensé évoluer. Or, non loin de chez lui habite Mademoiselle des Touches, une jeune femme à l'esprit vif, au caractère bien trempé, instruite, cultivée et dont les conversations élevées intéressent au plus haut point le jeune homme. C'est une femme active pour l'époque, pleine de ressources, faisant du théâtre, ce qui lui donne d'être très critiquée dans certain milieu. Attiré par cette femme qui sort de l'ordinaire, Calyste se rend très régulièrement chez elle. Un jour, il y rencontre la marquise Béatrix de Rochefide dont il tombe amoureux. Le jeune homme s'enfonce dans cette relation sans espoir, au grand déplaisir de ses parents qui voient dans madame de Rochefide une femme égoïste et sans scrupules. Le temps passe, et le père de Calyste, à la veille de sa mort, fait promettre à son fils de se marier sans faute. Il épouse donc une jeune femme charmante: Sabine de Grandlieu, mais reste obsédé par le souvenir de la marquise de Rochefide. Le jeune baron du Guénic la revoit et engage avec elle une relation adultérine que sa femme définit comme un adultère rétrospectif. La douleur de la jeune femme est si profonde que craignant pour sa santé, sa mère demande au comte Maxime de Trailles et au marquis d'Ajuda d'intervenir en faveur du jeune couple. Ceux-ci imaginent une intrigue si bien ficelée que les différents protagonistes, sans s'apercevoir qu'ils ont été joués, seront obligés de reprendre leur place. 

    L'œuvre est divisée en deux parties. Dans la première, intitulée: "Les Personnages", Balzac fait de très longues descriptions qui peuvent décourager ceux qui ne les aiment pas; toutefois ces descriptions pour ceux qui aiment Balzac, ne sont nullement ennuyeuses, et permettent de bien entrer dans la peau des personnages ainsi que de bien cerner le décor.

      "Une mère qui ne sait pas tout ce que fait son fils croit tout perdu, quand une mère aime autant et est aussi aimée que Fanny"

     "Son esprit supérieur se refusait à l'abdication par laquelle la femme mariée commence la vie; elle sentait vivement le prix de l'indépendance et n'éprouvait que du dégoût pour les soins de la maternité
".
   

    Calyste a tué chez moi la sainte ferveur de l'amour en me blasant sur tout, même sur la douleur. Quelle lune de miel que celle où j'ai trouvé dès le premier jour l'amertume d'un adultère rétrospectif ! "

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Classiques français

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