Au plaisir de lire encore et toujours de beaux romans, français, étrangers, surtout des classiques écrits par de grands auteurs qui forcent l'admiration.
"Par la lecture,on s'absente de soi-même et de sa propre vie."
Alphonse Karr
Très courte nouvelle publiée en 1808, dans laquelle Stéfan Zweig raconte les sentiments ombrageux qui agitent un jeune homme au plus profond de lui-même. Quand celui-ci arrive en classe, en retard, le professeur lui fait une remarque désobligeante et ses camarades le regardent d'une façon méprisante. Ayant raté deux fois l'examen, il passe forcément pour un nul, pour un être imbécile. Il se met alors à développer cette idée extravagante que tout est la faute du professeur, individu froid et hautain. A t-il raison ou se trompe t-il? Ses sentiments sont sans doute excessifs, mais Liebmann se trouve dans un désespoir profond et une grande solitude qui ne lui permettent pas de discerner la position qu'il doit adopter face à ses détracteurs.
Être encore sur les bancs de l'école à vingt et un ans, c'était l'unique souffrance qu'il ne pouvait surmonter et qui lui faisait oublier tout le reste.
C'était prononcé sur un ton tout à fait tranquille, probablement même sans intention particulière. Mais Liebmann y sentit vibrer quelque chose d'ignoble et de bas.
Œuvre de deux cent vingt-deux pages, dont la publication originale date de 1886 et qui est en partie autobiographique. Écrit à la première personne du singulier, sous la forme d'un journal, le héros, qui est d'un caractère mélancolique, enclin à l'introspection, mais véridique et lucide, y étale ses états d'âme. Ainsi on le suit dans son cheminement intérieur douloureux, dans ses émotions; on a de la sympathie pour lui, on le plaint, on se dit qu'il n'a pas eu de chance, qu'il n'a pas eu de bons parents... Et des fois aussi on a envie de le secouer et de lui dire de réagir... Mais le peut-il?
Jean Mintié est un enfant solitaire, Son père est notaire, et très occupé, Il s'attend à ce que son fils reprenne l'étude comme l'exige la tradition: "Depuis un temps immémorial, cela se passait ainsi chez les Mintié. Il eût semblé monstrueux et tout à fait révolutionnaire qu'un Mintié osât interrompre cette tradition."
La mère de Jean est dépressive et entretient des idées singulières, comme par exemple porter malheur à son fils. C'est la raison qui pousse un jour cette femme à ne plus s'occuper de son enfant, qui sera dès lors élevé par la nourrice. Jean Mintié grandit alors en se renfermant de plus en plus en lui-même. "Les années s'écoulèrent ennuyeuses et vides. Je restais sombre, sauvage, toujours renfermé en dedans de moi-même, aimant à courir les champs... "Sans être doué de ce don terrible qu'ont certaines personne de s'analyser... je me demandais souvent qui j'étais et ce que je voulais. Hélas! je n'étais personne et ne voulais rien."
A l'âge adulte Jean s'engage à la guerre, celle de 1848 dans laquelle il vit un enfer terrifiant et sinistre. Plus tard, à la mort de ses parents, il décide de quitter la campagne pour Paris, Il se met à l'écriture.
Renfermé toujours en lui-même, il n'a qu'un seul ami, un artiste-peintre qui sait l'apprécier et reconnaître chez lui de bonnes qualités morales ainsi qu'une grande profondeur d'esprit. Et c'est dans l'atelier de cet homme qu'il rencontre Juliette, une demi-mondaine dont la beauté l'émeut. Désormais il n'est plus seul, enfin quelqu'un qui l'écoute, à qui il peut parler. Il s'installe avec elle, mais il s'aperçoit quelque temps après que cette demoiselle sotte et frivole, a des goûts prononcés pour le luxe et il lui faut de l'argent, beaucoup d'argent. C'est comme une faim qu'elle ne peut satisfaire.. Alors il paye et paye encore. On se demande pourquoi il ne dit pas non à cette fille, qu'il ne lui résiste pas; Mais il est pris dans une séduction destructrice, qui le dévore et dont il ne parvient pas à se libérer.
Cette malheureuse histoire avec Juliette relate la liaison de l'auteur avec Judith Vinmer une femme galante, liaison qui le bouleversera et le poussera à écrire "Le Calvaire", comme s'il voulait extirper le démon installé en lui.
Mon bonheur dura peu... Mon bonheur!... C'est une chose extraordinaire, en vérité, que jamais, jamais, je n'ai pu jouir d'une joie complètement, et qu'il ait fallu que l'inquiétude en vînt toujours troubler les courtes ivresses. Désarmé et sans force contre la souffrance, incertain et peureux dans le bonheur, tel j'ai été, durant toute ma vie.
Ce que j'en pense: Très bien! L'analyse psychologique est très bonne et pointue.