Publié le 18 Avril 2009

                                              Alice du Gard d'après l'œuvre de Françoise Lefèvre

    La Grosse c'est celle que l'on regarde du coin de l’œil quand on la croise dans la rue en se disant:"qu'est ce qu'elle est grosse!!"; et on se réjouit de ne pas être comme elle, car on la trouve laide. Elle dérange le paysage composé de belles personnes, alors on lui fait comprendre que sa place n'est pas là. On pense aussi qu'elle aurait pu faire attention, qu'on n'a pas idée de se laisser aller à ce point.
Des fois on la plaint, on jette sur elle un regard de pitié dont elle n'a nul besoin. Car ce à quoi elle aspire, c'est un regard amical qui lui dit: Tu es grosse mais quelle importance cela a t-il? J'aimerais te connaître car comme tout un chacun, tu as de solides qualités et peut-être as-tu un chagrin qui t'écrase?
    Oui la grosse n'est pas que grosse, elle a du cœur, elle est susceptible de rendre service, de faire du bien autour d'elle. En  plus, elle est intelligente et capable d'assumer consciencieusement le travail qui lui est confié. Alors pourquoi ne pas lui faire confiance, la prendre par la main, l'inviter à boire du thé et parler avec elle?

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Rédigé par Alicia

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Publié le 13 Avril 2009

                                                                                                            Irène Frain

    Un grand merci à Suzanne de "Chezlesfilles " qui m'a fait découvrir cette histoire que j'ai trouvée intéressante, et aux éditions Michel Lafon

       
       Le capitaine Lafargue, commandant L'Utile, un navire de la Compagnie des Indes, homme orgueilleux, et sans scrupules, s'échoue par entêtement sur l'île de Tromelin, longue bande sablonneuse, battue par d'énormes déferlantes, un endroit terrifiant qu'il faut fuir à tous prix.
       Le navire transporte dans ses cales une cargaison d'esclaves qui vivent dans cet espace réduit dans des conditions épouvantables. Au moment du naufrage bon nombre de ces êtres meurent noyés, d'autres parviennent ainsi que des membres de l'équipage à atteindre le rivage pour se rendre compte que l' île est déserte, qu'il n'y a pas d'eau, aucun arbre, aucune vie humaine. Sous ce soleil torride, ces gens tombent dans une profonde léthargie en restant toutefois conscients, au plus profond d'eux-mêmes des conséquences de cet abattement. Et c'est cela qui va les faire réagir. Le second, Castellan, prend les choses en main, établit avec des volontaires deux camps, l'un pour les blancs, l'autre pour les noirs, (car évidemment il ne faut pas se mélanger même dans ces conditions dramatiques! ). Assez rapidement le capitaine creuse un puits, puis propose de construire un navire, car on ne peut rester là indéfiniment et on sait que personne ne viendra porter secours.
Les noirs acceptent de participer à la construction du bâtiment, se donnent beaucoup de zèle, croyant trouver comme les blancs, une issue heureuse à cette tragédie. Mais au moment du départ il apparait clairement que tout le monde ne pourra pas embarquer, et ce sont les noirs qui sont laissés là, auxquels, le capitaine Castellan, sincère, fait le serment solennel de revenir les chercher le plus rapidement possible.
     Mais les années passent sans qu'aucun secours n'arrive aux naufragés et ce n'est qu'au bout de plusieurs années que l'on découvre à la stupéfaction générale qu'il ne reste sur l'île maudite que huit rescapés.


      Irène Frain décrit le parfait mépris et la dureté, dont font preuve les blancs envers les noirs qui ne sont pour eux que de la marchandise, puis la fraternité qui s'installe obligatoirement entre les blancs et les noirs quand il s'agit de construire la prame. Car, échoués là, seuls, coupés du monde, les noirs et les blancs sont bien obligés de s'entendre pour survivre.  Il y a aussi la peur de la révolte susceptible d'éclater à tout moment, suscitée par la terreur de devoir rester là, de mourir dans cette île infernale.  Le capitaine Castellan comprenant qu'il n'arrivera pas seul à exécuter son projet, sait faire preuve en la circonstance, d'une sage humilité pour obtenir l'aide des noirs que ceux-ci lui accordent, contrairement à nombre de matelots blancs qui refusent de se salir les mains.
  A la fin de cette lecture, on éprouve un sentiment de honte de faire partie d'un monde, qui, pendant un temps interminable, a, sans scrupules, maltraité des êtres humains et un sentiment de profond respect devant la dignité des noirs, ainsi que devant  la solidarité dont ils font preuve envers leurs oppresseurs.
      J'ai été un peu surprise qu'Irène Frain prèfère décrire le comportement odieux des blancs, lors de leur retour à Madagascar, plutôt que de s'étendre sur la façon de survivre des naufragés laissés sur l'île.

 

... -ce que Castellan et ses compagnons avaient appris de l'ile: Noirs et Blancs sont frères. Et l'esclavage est un crime.

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Rédigé par Alicia

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