Publié le 28 Juillet 2009
Stefan Zweig
Nous sommes au début des années 1900 à Monte-Carlo. Toute la société bourgeoise de l'hôtel, est scandalisée par le comportement de madame Henriette qui, sur un coup de tête est partie avec un jeune homme inconnu, abandonnant ainsi toute sa famille.
Seul le narrateur tente d'expliquer le drame, et à sa grande surprise, une femme âgée, des plus distinguées se met à lui conter sa propre histoire, celle qu'elle a vécue bien des années auparavant.
Tout comme madame Henriette, madame C a été saisie d'une grande passion pour un jeune homme qu'elle avait rencontré au Casino.
Bouleversée par la détresse de cet homme énigmatique et désirant éviter une terrible catastrophe, elle le suit dans une intention tout à fait louable, pour lui porter secours, mais se trouve entrainée malgré elle dans une situation inouïe, pour une femme de sa condition. Plus tard, réalisant pleinement l'horreur de son acte, honteuse, elle décide de prendre la fuite, mais se penchant une dernière fois sur le jeune homme, elle lui trouve un air des plus aimables. Convaincue alors du bien-fondé de son aide, elle décide sans plus d'hésitation d'aller jusqu'au bout de son action, et l'hommage de cet homme reconnaissant, l'émeut profondément. Elle réalise alors à cet instant que son attirance pour ce jeune homme est bien plus intense qu'elle ne croyait et le mépris de cet homme la blesse extrêmement.
"Pourquoi le dissimuler? Je ne résistai pas à ce regard. La gratitude rend heureux parce qu'on en fait si rarement l'expérience tangible; la délicatesse fait du bien, et, pour moi, personne froide et mesurée, une telle exaltation était quelque chose de nouveau, de bienfaisant et de délicieux