Publié le 23 Janvier 2010

                                                                                                         Louis Aragon
 
Nous dormirons ensemble
 
                  Que ce soit dimanche ou lundi                     

Soir ou matin minuit midi

   Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
    C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble.

                                                                  

    C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
    J'ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
    Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble.

 

    Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
    J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
    Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble
 

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes

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Publié le 10 Janvier 2010

                                                                                                 Honoré de Balzac

    Eugène de Rastignac, jeune provincial, loge dans la pension de madame Vauquer, vieille femme d'une cinquantaine d'années qui tient comme elle peut son établissement vieillot et malodorant. Dans cette misérable pension vit le père Goriot, vieil homme aux manières bizarres, dont tout le monde se gausse plus ou moins méchamment. Il faut dire aussi que cet homme a du mystère puisqu'il ne dit rien de ses affaires, ce qui ennuie prodigieusement la maîtresse des lieux.
     Eugène a de la naissance, ce qui est fort bien, mais il n'a pas d'argent. Or, combien il en faut pour pénétrer dans la haute société! Il s'adresse alors à sa famille qui l'habille de pied en cap et ainsi pourvu, se rend chez madame de Beauséant, sa cousine de laquelle il demande aide et protection.
    A la pension, la situation misérable du père Goriot émeut profondément le jeune homme. Comment cet homme, père de deux jeunes femmes du grand monde peut-il vivre dans de telles conditions de délabrement?

     Petit à petit Eugène de Rastignac découvre avec horreur et consternation les dessous de ce beau monde où tout brille et scintille de mille feux, de mille paillettes mais recèle en lui-même une humanité aussi malheureuse, aussi corrompue que celle de la société la plus basse. Tout en gardant son intégrité morale, il décide de se lancer à l'assaut de cette société quasiment inaccessible, et tombant amoureux de madame de Nucingen, une des filles du père Goriot, il découvre la tragédie de toute cette famille.
    Le père Goriot n'a jamais vécu que pour ses filles, elles sont le centre de sa vie, il ne vit que pour elles. Son amour est fort et inconditionnel, il désire leur bonheur par dessus tout et souffre terriblement quand il les sait malheureuses. Aussi fait-il tout ce qu'il peut pour leur venir en aide au détriment de sa propre vie. Cet amour-là est bouleversant, mais il n'est pas pour autant juste puisqu'il ne met aucune limite aux comportements abusifs de ses filles.
    La fin du père Goriot est tragique. Seul, gisant sur son mauvais grabat, en proie au délire, persuadé de l'amour de ses filles, il attend leur visite refusant de croire à leur défection. Puis le temps passant il réalise avec douleur que c'est dans la solitude qu'il partira. Eugène restera jusqu'au bout avec lui, multipliant les démarches pour soulager le vieil homme, s'occupant de tout à la place des deux filles.


    Extraits.
"Le père Goriot était sublime. Jamais Eugène ne l'avait pu voir illuminé par les feux de sa passion paternelle."

"- Aucune de ses filles ne viendrait! s'écria Rastignac. Je vais écrire à toutes deux.
- Aucune, répondit le vieillard en se dressant sur son séant. Elles ont des affaires, elles dorment, elles ne viendront pas. Je le savais. Il faut mourir pour savoir ce que c'est que des enfants.

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Classiques français

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