Publié le 21 Octobre 2020

Benjamin Constant 1767-1730

Roman paru en 1816.

Benjamin Constant a créé Adolphe, un personnage qui lui ressemble quelque peu dans son instabilité intérieure. Un être ne sachant pas au juste ce qu'il veut, sous l'emprise de sentiments plus ou moins obscurs. Je n'ai pas trop aimé sa façon d'être. Mais le roman est intéressant à lire.

Adolphe âgé de vingt-cinq ans, issu d'un milieu social élevé, est intelligent, et voué à une haute carrière.  Mais il est pourvu d'un caractère taciturne, assez égoïste, ne pensant qu'à son propre plaisir, de surcroit inconstant. C'est à un tel point qu'il se crée malgré lui une réputation déplorable." Il s'établit donc dans le petit public qui m'environnait, une inquiétude vague sur mon caractère. On ne pouvait citer aucune action condamnable; on ne pouvait même m'en contester quelques unes qui semblaient annoncer de la générosité ou du dévouement; mais on disait que j'étais un homme immoral, un homme peu sûr;... Il avait adopté sur les femmes un système assez incorrect qu'il tenait de son père qui considérait qu'on peut toujours s'en amuser tant qu'on ne les épouse pas.:"Cela leur fait si peu de mal, et à nous tant de plaisir!"

Enfin! Adolphe s'avise de sa volonté d'être aimé et il jette son dévolu sur une femme de dix ans son ainée; une polonaise dont la famille illustre a été ruinée; du reste très belle, intelligente mais maîtresse du comte de P, ce qui nuit fortement à sa réputation. Elle possède néanmoins de solides qualités de dévouement, prête à beaucoup de sacrifices. Elle attachait le plus grand prix à la régularité de la conduite, précisément parce que la sienne n'était pas régulière suivant les notions reçues. Elle était très religieuse, parce que la religion condamnait rigoureusement son genre de vie.

Adolphe et Ellénore deviennent donc amants. Leur liaison fonctionne pendant un certain temps, mais soudain, Adolphe qui s'est engagé à la légère et par pure vanité, s'aperçoit que cette union lui pèse. En effet il aime la liberté par dessus tout. Dorénavant il cherche à rompre, mais le caractère de bonté d'Ellénore et le sien propre, pusillanime au possible, l'empêchent de mettre son projet à exécution.

L'exemple d'Adolphe ne sera pas moins instructif, si vous ajoutez qu'après avoir repoussé l'être qui l'aimait, il n'a pas été moins inquiet, moins agité, moins mécontent; qu'il n'a fait aucun usage d'une liberté reconquise au prix de tant de douleurs et de tant de larmes; et qu'en se rendant bien digne de blâme,, il s'est rendu aussi digne de pitié.

Petite biographie de l'auteur.

Benjamin Constant était de nationalité suisse, issu de parents protestants. Il était non seulement romancier mais aussi homme politique. Il a vécu sous Napoléon 1er, et a eu une liaison avec Madame de Staël. Il a écrit nombre de romans psychologiques et beaucoup travaillé sur la religion et le sentiment religieux.

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Classiques français, #Littérature française

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Publié le 9 Octobre 2020

Émile Zola

Thérèse Raquin, jeune femme d'une vingtaine d'années, vit avec sa tante et Camille, son cousin, être malingre et maladif, couvé par sa mère. L'ambiance de la maison l'oblige à une grande retenue, alors qu'à l'intérieur d'elle-même, bouillonne une vie abondante.  Elle épouse Camille, mais le mariage est morne et sans intérêt, sans passion.

Surgit Laurent, un ami de Camille, un homme fort et viril. Laurent et Thérèse deviennent amants et s'enfoncent dans une sexualité débridée comme des brutes, sans sentiments, sans réfléchir. Sa liaison oblige Thérèse à une grande hypocrisie et à un mensonge constant car il ne faut surtout pas que la tante se doute de quelque chose. Thérèse lui doit tout. Les choses vont ainsi pendant quelque temps, mais arrive le jour où les amants ne se satisfont plus de cette situation. Il leur faut plus, ils songent au mariage, et tuent Camille pour arriver à leurs fins; convaincus qu'ils sont, que débarrassés de cet homme, ils pourront vivre leur amour en toute tranquillité. Mais rien ne se déroule comme ils le pensaient. Après le crime, ils sont tout d'abord, saisis d'une grande peur d'être découverts, ce qui les contraint à être continuellement sur leurs gardes, à dissimuler, à jouer une atroce comédie devant les autres, devant la tante. Et puis surtout ils sont pris d'horribles cauchemars. Pour se libérer de cette souffrance atroce qui les tenaille, ils se marient le plus rapidement possible, croyant qu'ensemble ils pourront lutter contre le spectre de Camille qui les hante. Mais ils ont beau faire, Camille est toujours présent, entre eux. Ils essaient alors toutes sortes de stratagèmes pour échapper à la lancinante torture morale, stratagèmes qui vont de la boisson, à la luxure, de la cajolerie à la méchanceté, aux querelles incessantes. La vieille tante, devenue impotente et qui a tout découvert par l'imprudence des deux amants, est prise pour cible. Thérèse ne l'épargne pas. Enfin! ces deux êtres qui, de prime abord, avaient un fond mauvais, deviennent carrément odieux et cruels sous l'impulsion de leurs organismes  détraqués.

On eût dit les accès d'une effrayante maladie, d'une sorte d'hystérie du meurtre.     Sa face se convulsionnait, ses membres se roidissaient; on voyait que les nerfs se nouaient en lui. Le corps souffrait horriblement, l'âme restait absente. Le misérable n'éprouvait pas un repentir;

Thérèse se trouvait, elle aussi, en proie à des secousses profondes.

Lorsque les deux meurtriers se retrouvèrent ainsi face à face, lassés, ayant épuisé tous les moyens de se sauver l'un de l'autre, ils comprirent qu'ils n'auraient plus la force de lutter.

 

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Rédigé par Alicia

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Publié le 5 Octobre 2020

Victor Hugo

Aux petits incidents il faut s’habituer.
Hier on est venu chez moi pour me tuer.
Mon tort dans ce pays c’est de croire aux asiles.
On ne sait quel ramas de pauvres imbéciles
S’est rué tout à coup la nuit sur ma maison.
Les arbres de la place en eurent le frisson,
Mais pas un habitant ne bougea. L’escalade
Fut longue, ardente, horrible, et Jeanne était malade.
Je conviens que j’avais pour elle un peu d’effroi.
Mes deux petits-enfants, quatre femmes et moi,
C’était la garnison de cette forteresse.
Rien ne vint secourir la maison en détress
e.
La police fut sourde ayant affaire ailleurs.
Un dur caillou tranchant effleura Jeanne en pleurs.
Attaque de chauffeurs en pleine Forêt-Noire.

Ils criaient : Une échelle ! une poutre ! victoire !
Fracas où se perdaient nos appels sans écho.

Deux hommes apportaient du quartier Pacheco
Une poutre enlevée à quelque échafaudage.
Le jour naissant gênait la bande. L’abordage
Cessait, puis reprenait. Ils hurlaient haletants.
La poutre par bonheur n’arriva pas à temps.
 » Assassin ! – C’était moi. – Nous voulons que tu meures !
Brigand ! Bandit !  » Ceci dura deux bonnes heures.
George avait calmé Jeanne en lui prenant la main.
Noir tumulte. Les voix n’avaient plus rien d’humain ;
Pensif, je rassurais les femmes en prières,
Et ma fenêtre était trouée à coups de pierres.
Il manquait là des cris de vive l’empereur !
La porte résista battue avec fureur.
Cinquante hommes armés montrèrent ce courage.
Et mon nom revenait dans des clameurs de rage :
A la lanterne ! à mort ! qu’il meure ! il nous le faut !
Par moments, méditant quelque nouvel assaut,
Tout ce tas furieux semblait reprendre haleine ;
Court répit ; un silence obscur et plein de haine
Se faisait au milieu de ce sombre viol ;
Et j’entendais au loin chanter un rossignol.

L'année terrible.

Victor Hugo a écrit ce poème décrivant l'hostilité dans laquelle il vivait avec sa famille, alors qu'il a été dans l'obligation de s'exiler en Belgique à cause de ses opinions politiques, sous Napoléon III.

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes

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