Publié le 23 Juillet 2019
Robert Louis Stevenson.
Stevenson, auteur de L'Ile au trésor, raconte le voyage qu'il a effectué dans les Cévennes à l'automne 1870 avec son ânesse, soit un parcours de 220 kilomètres en douze jours. Aujourd'hui les amoureux des Cévennes peuvent mettre leurs pas dans ceux de cet Ecossais aventureux en parcourant Le chemin de Stevenson le fameux GR 70.
Stevenson part du Monastier-sur Gazeilles, en Haute-Loire, puis du Velay, passe en Gévaudan, région montagneuse de champs, de bois de hêtres et de bouleaux. A sa grande surprise il se rend compte que le spectre de la Bête est encore bien présent dans les esprits. En effet, désirant passer la nuit au Cheylard-l'Evèque, il demande son chemin à un habitant d'un village qui lui répond fermement et en insistant qu'il ne sortira pas de chez lui. Tous les habitants de ce village se barricadent chez eux, et Stevenson se voit contraint de passer la nuit à la belle étoile. Il ne s'en plaint pas car la nuit étoilée lui révèle bien des mystères.
Des landes, des marécages couverts de bruyère, des étendues de rochers et de sapins, des bois de bouleaux tout étincelants des teintes d'or de l'automne; çà et là quelques misérables chaumières et des champs désolés: tel est le caractère du pays.
La Lozère, pays de montagnes, sans vastes forêts, sans pics grandioses, pays accidenté, hérissé, témoin des luttes entre la royauté et les camisards. Stevenson cite les grands noms du protestantisme: Esprit Seiguier, Cavalier... Le Pont-de- Montvert est un lieu célèbre dans les guerres de religion, car c'est là qu'a commencé le conflit.
Dans la vallée du Tarn Stevenson contemple de magnifiques châtaigniers, appelés l'arbre à pain ou pain des pauvres, car au souper on se nourrissait principalement de châtaignes trempées dans du lait.
D'autres châtaigniers, quand les rives étaient assez larges, formaient au bord de la rivière une rangée majestueuse et puissante comme des cèdres du Liban.
Florac tout comme Alès est réputée pour avoir été une des capitales des Camisards. Les Cévenols sont profondément marqués par les luttes religieuses et restent fiers de leurs ancêtres, ces gens qui ont su se battre jusqu'à la mort pour avoir le droit de vivre leur foi, selon leurs convictions.
Modestine, l’ânesse de Stevenson lui a bien servi pendant ce long périple en lui portant tous ses bagages; mais il est clair qu'au début, il ne la comprenait pas et ne savait pas s'y prendre avec elle. Il a donc jugé bon de la battre pour la faire avancer. Pourtant l'âne est un animal intelligent, humble et patient et ce sont ces traits de caractère, qui, finalement ont ému l'aventurier. Le père Adam avait une charrette, et... une ânesse en miniature guère plus grosse qu’un chien... avec un regard bienveillant et une mâchoire résolue. La mâtine avait quelque chose de propre, de distingué, d'élégant, sans affectation...
Stevenson, tout le long de son voyage, a tenu un journal dans lequel il écrivait son itinéraire, notait tout ce qu'il voyait, ses enthousiasmes, ses émotions et les rencontres qu'il faisait. Une belle ballade!