Publié le 28 Janvier 2021

Hector Malot (1830-1907)

Romain Kalbris vit en Normandie, il est fils de marin avec une très forte passion de la mer. Il sera marin, il n'y a pas de doute, malgré les réticences bien compréhensibles de sa mère qui a perdu son mari dans le vaste océan.

A la mort de son père Romain est pris en charge par un habitant de Port-Dieu, monsieur de Bihorel, un vieil homme, original et bon qui lui donne une solide éducation. Malheureusement celui-ci disparait mystérieusement et la mère de Romain se trouve dans l'obligation de confier son enfant à son oncle, Simon, un homme dur et avare, au comportement des plus suspects. Ce que voyant, Romain préfère prendre la fuite et se trouve désormais sur les chemins, livré à lui-même, contraint de chercher de quoi subvenir à ses besoins, dormant à la belle étoile, supportant le gel, le froid et la faim. Toutefois il ne se décourage pas, continuant à marcher coute que coute vers le but qu'il s'est fixé: s'embarquer au Havre sur un navire. Cheminant ainsi il rencontre toutes sortes de gens, des bons qui vont l'aider et des mauvais dont il devra se méfier. Mais comme il est intelligent et droit il saura toujours faire les bons choix.

Un épisode pathétique c'est celui où Romain, ayant fui son oncle, va voir sa mère mais il reste à distance, il n'entre pas dans la maison, de peur de ne plus pouvoir partir comme il le désire tant. Ce comportement démontre un grand courage, une grande force de caractère et beaucoup de ténacité. Enfin! c'est un personnage attachant que Romain Kalbris.

Hector Malot parle évidemment beaucoup de la mer, des marins, des bateaux, mais aussi des différents paysages que Romain traverse. C'est une œuvre très intéressante à lire.

Extraits: Je quittais la maison maternelle comme je m'étais sauvé de Dol, c'est à dire en courant; et ce fut seulement quand l'haleine me manqua que je ralentis le pas.

Si la course est bonne pour s'étourdir, on ne réfléchit bien que dans le repos. Or, j'avais besoin de réfléchir; j'étais parti, c'était bien; maintenant il fallait arriver, c'était le difficile.

Je m'assis au pied d'une haie: la plaine était déserte, il n'y avait pas de danger d'être surpris;

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Classiques français, #Littérature française

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Publié le 22 Janvier 2021

Fiodor Dostoïevski 1821-1881

Premier roman de Dostoïevski, il s'agit d"un roman épistolaire. Deux personnages un fonctionnaire d'un certain âge et une jeune fille, sa cousine éloignée, entretiennent une correspondance suivie dans laquelle ils racontent leur triste quotidien. Le ton est rempli d'émotion.

Makar Dievouchkine est un fonctionnaire titulaire, copiste plus précisément, qui remplit sa tâche très consciencieusement. Il habite en face de Varvara Alexeivna, une jeune fille au passé tourmenté, ayant été en but dans le passé à la méchanceté humaine. Elle est seule, ne pouvant compter que sur elle-même. Et pour elle, la vie est un vrai combat, qui l'oblige à se battre pour subvenir à ses besoins, d'autant plus que sa santé est des plus précaires.

Makar Dievouchkine est un homme sensible et bon, qui s'émeut à la détresse de sa voisine et à celle des autres. Aussi a t-il à cœur d'aider la jeune femme le mieux possible. Pourtant il n'est pas  lui-même dans l'aisance, vit misérablement dans une espèce de réduit, au milieu de gens tout aussi misérables que lui. Bien que touchant un revenu régulier, Makar Dievouchkine contracte des dettes ne serait-ce que dans l'aide qu'il apporte à Varvara. Du reste cette dernière le gronde à ce sujet, car il lui est pesant d'être la cause des ennuis de son ami.

Dans leurs lettres Makar et Varvara se disent tout. Ils se confient l'un à l'autre leurs problèmes, même ceux qui pourraient paraître insignifiants et de peu d'importance. Car à leurs yeux, toutes les difficultés qu'ils rencontrent dans leur quotidien leur fait mal à cause de leur hypersensibilité. L'amitié qu'ils cultivent est si forte qu'ils ne se gênent pas pour se dire l'un à l'autre ce qu'ils pensent, les sentiments qu'ils éprouvent, leurs besoins, ce qu'il faut faire ou ne pas faire. Les lettres de Makar Dievouchkine sont remplies de mots doux et affectueux et dévoilent, ainsi que celles de la jeune femme, un attachement profond et ardent, ainsi que leur grande sensibilité. Elles  témoignent également de la confiance quasi absolue qu'ils ont l'un dans l'autre. C'est touchant et très beau.

Extraits "Vous avez un caractère étrange, Makar Alexéievitch. Vous prenez trop à cœur les malheurs d'autrui"

P-S. Surtout je vous en supplie: répondez-moi, mon bon ange, de façon aussi détaillée que possible. Je vous envoie, Varinka, avec cette lettre, une livre de bonbons. Mangez-les à votre bonne santé et ne vous faites pas de soucis pour moi, au nom du ciel, et ne soyez pas fâchée. Et maintenant au revoir, ma petite mère.

ll faut que je vous confie ici, mon doux ange,que je n'étais pas en forme hier, que je me sentais de mauvaise humeur, au point que j'évitais de regarder autour de moi: une tristesse si profonde, une mélancolie si sombre m'étaient venues. J'avais froid au cœur et il faisait nuit dans mon âme.

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature russe

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Publié le 4 Janvier 2021

Conte du Limousin
Histoires des quatre saisons de Marilyn Plénard.
 
Plein de charme
 
Deux bons vieux paysans n'avaient pas d'enfants, et pourtant, ils en souhaitaient ardemment depuis de longues années. Ils avaient pris tout conseil, tenté toutes les recettes en usage en leurs chères montagnes. Ils avaient fini par désespérer lorsque la vieillesse était venue leur interdire tout espoir.
Or, un jour que le paysan était sorti pour aller fumer la pipe chez un voisin, la neige se mit à tomber à gros flocons et à former une couche épaisse sur les toits, dans les jardins et dans la rue. Notre homme vit à son retour les enfants du village qui roulaient de gros blocs de neige, les empilaient, leur façonnaient une tête tant bien que mal, et en faisaient des bonhommes de neige. Vite, il courut trouver sa femme :
"Femme, femme ! Viens donc dans la rue ramasser de la neige comme le font les enfants. Nous en ferons un petit garçon de neige. Ne pouvant en avoir un vivant, nous aurons au moins le plaisir de conserver celui-là pendant quelques jours.
-Tu as raison. Allons faire un petit garçon de neige."
Et le brave paysan et sa femme sortirent dans la rue, firent un tas de neige et se mirent à le façonner en forme de petit garçon. Tous les enfants avaient cessé leur jeux pour contempler à loisir les deux vieux, et les voisins étaient sortis de leur maison, se demandant si l'homme et la femme avaient perdu la raison.
Mais voilà que le bonhomme de neige est achevé, charmant au possible. Les enfants admirent et ne rient plus, et les voisins sont stupéfaits de voir le petit garçon de neige se mouvoir, remuer les
bras et les jambes et embrasser le croquant et sa femme : le ciel avait enfin accompli le souhait des pauvres gens, et leur avait accordé un enfant blanc comme la neige.
Ce fut une merveille dans le pays; on venait de tous côtés voir le petit garçon né d'une façon si extraordinaire, et l'on reconnaissait unanimement qu'il était d'un caractère, d'une douceur, exceptionnels. Seulement, on disait qu'il n'avait point de sang, que son corps était froid comme glace et qu'il ne pouvait supporter la grande chaleur du foyer.
Tout l'hiver, l'enfant de neige resta gai, jovial et de bonne humeur. Mais dès que le soleil du printemps commença à reparaître, le petit garçon se montra triste et on le vit rire moins souvent. Puis, vers la fin de cette saison, il rechercha l'intérieur des bois et tous les endroits ombragés. Sa tristesse avait augmenté et il pleurait presque toujours , ce qui désolait beaucoup ses vieux parents et ses camarades du village.
Lors de la Saint-Jean, les enfants réunirent du bois et de la paille, et firent un grand feu de joie autour duquel ils se mirent à danser. Mais le petit garçon de neige n'était pas là. Ses amis allèrent le chercher et l'entraînèrent dans leur ronde autour du grand feu de joie tout entier allumé.
L'enfant dansa fort gaillardement; mais quand le feu fut à moitié éteint et que l'on sauta par-dessus, il disparu subitement, fondu à la flamme, en ne laissant qu'un peu d'eau dans la main de ses petits compagnons villageois.

 

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Rédigé par Alicia

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