Le mariage de Juliette
Publié le 13 Juillet 2022
Hector Malot
Publié en 1814. TB
Autoritarisme, égoïsme, abus, manipulation, pression psychologique.
Madame Daliphare est autoritaire, menant d'une main de fer son affaire commerciale qui lui assure une grande fortune. Mais cette autorité abusive, elle l'étend jusqu'à son fils Adolphe, qui, pourvu d'un caractère faible ne lui résiste pas et ne s'oppose nullement à sa volonté.
Mais cette femme loin d'être stupide, n'a que l'intelligence des affaires. Son cerveau ne fonctionne qu'en calcul et autour de ses propres intérêts. Elle fait fi de tous sentiments, ce qui lui donne un caractère froid, indifférent aux autres, et n'attire pas la sympathie. C'est aussi une grande manipulatrice et une mère possessive. En effet, sa vie ne tourne qu'autour de son fils pour lequel elle a de grandes ambitions. Ainsi elle tient à ce qu'Adolphe épouse une femme riche pour accroître encore sa fortune. Mais Adolphe est amoureux de Juliette Nelis. Celle-ci est pauvre mais pourvue d'un grand talent pour la peinture qu'elle aime passionnément et dont elle compte faire son métier. Dans ces conditions, elle refuse le mariage, qui, à ses yeux ne peut lui offrir qu'une vie pauvre et étriquée, et qui l'obligerait de surcroît, à renoncer à son art. ": elle tenait à sa liberté, elle ne voulait pas renoncer à la peinture enfin elle avait plus d'effroi que de goût pour le mariage." En réponse à la demande d'Adolphe: "Cependant il faut bien que je vous dise que l'amitié très vive et très profonde que j'éprouve pour vous ne va pas jusqu'à l'anéantissement de volonté, jusqu'à la domination, jusqu'à la possession qui doit se trouver dans l'amour".
Madame Nelis à l'esprit étroit, n'admet pas le talent de sa fille et surtout que cette dernière veuille l'utiliser pour travailler. Comme toutes les mères de l'époque elle considère que Juliette doit se marier Aussi devant le refus obstiné de sa fille, soutient-elle l'idée que les mariages se traitent entre les parents et non entre les enfants et que Juliette n'a pas son mot à dire. "Ah! Permettez, dit-elle, (à madame Daliphare) les mariages se traitent entre les parents et non entre les enfants, c'est la règle."
Pour elle comme pour madame Daliphare et Adolphe, la peinture n'a aucune importance, ne représente rien et ces trois êtres, foncièrement égoïstes, ne pensant qu'à leurs propres intérêts, sans tenir compte de ceux de Juliette, trouvent naturel que celle-abandonne son art pour se marier. La jeune femme se trouve alors comme dans un étau.