Publié le 7 Juin 2022
Hector Malot.
Roman publié en 1873, 318 pages.
TB
Hector Malot avait tout d'abord donné à son œuvre le titre :"Le Roman d'une Conscience", car son héros, Guillaume de Saint-Nérée, homme bon, droit et loyal, se trouve impitoyablement tourmenté par sa conscience. L'amour qu'il éprouve pour Clotilde Martory est déraisonnable et stérile car il l'oblige à se compromettre, à s'exposer au mépris vis à vis de lui-même.
Guillaume de Saint-Nérée âgé de vingt-neuf ans, est capitaine et revient à Marseille après six années en Algérie dans le but d'aimer et d'être aimé. Il tombe amoureux de Clotilde Marthory, fille d'un général de l'armée de Napoléon 1er, qu'il compte bien épouser. Mais la jeune femme épouse pour des raisons de confort, le commandant de Solignac, qu'elle n'aime pas; un militaire au passé trouble, ami de Louis-Napoléon avec lequel il a conspiré pour le rétablissement de l'Empire.
Guillaume est dépité, d'autant plus que quelque temps auparavant, il avait donné sa démission à l'armée, pour motif de conscience. En effet lors du Coup d’État du deux décembre 1851, il avait refusé d'obéir à son colonel qui l'envoyait sabrer les paysans révoltés. Le voilà donc sans position intéressante dans la société. "Me voici à Paris, à vingt-neuf ans, sans un sou de fortune et n'ayant pas de métier aux mains".
Toutefois,s’entêtant dans son amour pour Clotilde, il entame une liaison avec elle jusqu'à la mort de son mari. La voie est donc libre, mais la jeune femme reste étrangement silencieuse sur le sujet du mariage. Subodorant que cette résistance est due au fait qu'il n'a pas de position, Guillaume accepte de partir au Mexique pour un travail rémunérateur et fort rentable. Les circonstances lui permettent même de réintégrer l'armée au bout d'un certain temps. Hélas il est blessé et malade à tel point qu'on le croit décédé. Quand il revient au bout d'un an, son amour toujours ardant au fond du cœur, Clotilde lui apprend son remariage, que son enfant a été adopté par son nouveau mari et qu'il n'a pas le moindre droit sur lui.
Profondément blessé, comprenant qu'il a été dupé il reprend la route vers le Mexique dans le but de se retrouver, de faire la paix avec lui-même.
Extraits: " "Si j'avais été un homme fort, j'aurais dû oublier Clotilde; cela j'en conviens. Le jour où elle m'a dit qu'elle devenait la femme de Mr de Solignac, je devais la regarder avec mépris, lui lancer un coup d’œil, qui l'eût fait rougir, lui asséner une épigramme pleine de finesse et d'ironie, et, cela fait, me retirer dignement. Voilà qui était convenable et correct."