Publié le 25 Juin 2008
Octave Mirbeau
Célestine est femme de chambre, un métier qui l'oblige à entrer dans l'intimité des gens chez lesquels elle travaille. Elle raconte dans son journal, avec beaucoup de clairvoyance et un humour quelque peu cynique, la vie de ces personnes, qui, aux yeux du monde veulent paraître bien, mais qui, chez elles, dévoilent sans pudeur leur vraie nature. Et c'est laid, très laid! Elle souligne le fait que partout les gens sont pareils, quelque soit le milieu auquel ils appartiennent. Elle se trouve confrontée aux mauvais caractères, à la hauteur, au mépris, au dédain, à des humiliations constantes, et à la saleté, beaucoup de saleté (morale surtout), dans laquelle, du reste, elle plonge sans trop de scrupules, étant elle-même semblable aux autres.
Célestine relate aussi avec beaucoup de sensibilité la vie misérable et douloureuse de certaines de ses compagnes.
Profondément humaine, véridique et honnête avec elle -même, Célestine avoue des sentiments qui oscillent entre la bonté, la compassion, la tristesse, l'amertume, la colère et la vilénie.
"Tout ce qu'un intérieur respecté, tout ce qu'une famille honnête peuvent cacher de saletés, de vices honteux,de crimes bas, sous les apparences de la vertu..."
"La solitude, ce n'est pas de vivre seule, c'est de vivre chez les autres, chez des gens qui ne s'intéressent pas à vous, pour qui vous comptez moins qu'un chien gavé de pâtée, ou qu'une fleur, soignée comme un enfant de riche..."
"Des gens passaient, affairés, indifférents, qui ne faisaient point attention à ma détresse..."