Publié le 25 Juin 2008

                                                                                                      Octave Mirbeau   

    Célestine est femme de chambre, un métier qui l'oblige à entrer dans l'intimité des gens chez lesquels elle travaille. Elle raconte dans son journal, avec beaucoup de clairvoyance et un humour quelque peu cynique, la vie de ces personnes, qui, aux yeux du monde veulent paraître bien, mais qui, chez elles, dévoilent sans pudeur leur vraie nature. Et c'est laid, très laid!  Elle souligne le fait que partout les gens sont pareils, quelque soit le milieu auquel ils appartiennent. Elle se trouve confrontée aux mauvais caractères, à la hauteur, au mépris, au dédain, à des humiliations constantes, et à la saleté, beaucoup de saleté (morale surtout), dans laquelle, du reste, elle plonge sans trop de scrupules, étant elle-même semblable aux autres.
      Célestine relate aussi avec beaucoup de sensibilité la vie misérable et douloureuse  de certaines de ses compagnes.
     Profondément humaine, véridique et honnête avec elle -même, Célestine avoue des sentiments qui oscillent entre la bonté, la compassion, la tristesse, l'amertume, la colère et la vilénie.

 

    "Tout ce qu'un intérieur respecté, tout ce qu'une famille honnête peuvent cacher de saletés, de vices honteux,de crimes bas, sous les apparences de la vertu..."

     "La solitude, ce n'est pas de vivre seule, c'est de vivre chez les autres, chez des gens qui ne s'intéressent pas à vous, pour qui vous comptez moins qu'un chien gavé de pâtée, ou qu'une fleur, soignée comme un enfant de riche..."

    "Des gens passaient, affairés, indifférents, qui ne faisaient point attention à ma détresse..."

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature française

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Publié le 14 Juin 2008

                                                                                                      Paul Verlaine

  Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
    Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.


    Car elle me comprend, et mon cœur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
    Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.


    Est-elle brune, blonde ou rousse?- Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore
    Comme ceux des aimés que la Vie exila.


Son regard est pareil au regard des statues,
    Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

 

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes

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Publié le 5 Juin 2008

                                                                                                          Sandor Marai 

    L'histoire se passe à la fin du siège de Budapest en 1945.

 La ville est encerclée. Elizabeth, après avoir caché son père, un célèbre mathématicien recherché activement par la police politique, se réfugie dans une cave obscure avec d'autres personnes. Elle vit là une vingtaine de jours dans le bruit  des explosions fracassantes des canons, attendant la libération. La vie s'organise tant bien que mal dans cet endroit particulier où une population de milieux divers est réunie, des gens qui, dans le quotidien ne se fréquenteraient  pas. Mais il faut bien s'entendre, coûte que coûte et attendre, attendre encore dans la peur et l'angoisse de ce qui peut arriver. Cette immobilité forcée pousse la jeune fille à observer ses compagnons et à réfléchir longuement sur le sens des évènements . On parle des juifs, du fascisme, du communisme, des russes des allemands... et de la libération que l'on attend ardemment, mais anxieusement parce qu'on ne sait pas sous quelle forme elle se produira. Des drames surviennent qui renvoient douloureusement chacun à sa propre responsabilité et l'oblige à se remettre en question. La libération tant attendue finira par arriver, mais dans quelles conditions pour Elizabeth!

     "Il n'existe qu'une sorte de libération, conclut-il avec morgue, avec un orgueil froid."
    -Et quelle est-elle?" demande Elizabeth;
    "Quelqu'un d'assez fort pour reconnaître la vérité de sa propre nature, dit l'homme, la personne qui a cette force-là est proche de la libération. Elle l'accepte, sans en être blessée, parce que c'est la vérité. Et dans la mesure de ce qui est humainement possible, cette personne vivra sans faux désirs. C'est tout ce que nous pouvons faire."


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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature hongroise

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