Publié le 20 Mars 2007

                                                                                                         Oswald Wynd

    Oswald Wynd, romancier anglais, né au Japon en 1913, décédé en1998.
Année de parution du roman:1977. 

    Mary Mackenzie raconte son histoire dans son journal intime qu'elle rédige à partir de 1903 quand elle quitte son Écosse natale pour aller se marier en Chine avec un homme qu'elle ne connait pas. Elle est très jeune et va vite déchanter.    
    Dans son journal, elle décrit avec beaucoup de précision et de détails la vie qu'elle mène en Orient, tout ce qu'elle voit, ce qu'elle entend, toutes ses souffrances et toutes ses joies. Elle consigne dans son cahier les grands événements historiques de la Chine et du Japon, la position des femmes par rapport aux hommes. . .
    Une des choses qu'elle apprendra entre autres, c'est que dans un pays qui n'est pas le nôtre, malgré tous les efforts que l'on peut faire pour s'intégrer, on reste toujours un étranger.


     " Là aussi, j' ai été folle. Pourquoi faut-il que nous prenions des décisions aussi graves pour notre vie entière quand nous sommes trop jeunes pour savoir ce que nous faisons ? Les grandes fautes vous pèsent sur la nuque et on doit les supporter pour toujours.

          Il vaut mieux parfois laisser libre cours à ses sentiments, plutôt que d'essayer de les contrôler.

    Elle croyait autrefois que le monde, à travers Bob, allait tout lui offrir sur un plateau, mais a fini par se rendre compte que c'était une perte de temps que de s' encombrer la vie avec des espoirs de ce genre, et que la seule chose sensée est de faire avec ce que l'on a à sa portée, en regardant autour de soi combien plus mal lotis sont les autres.

    Je serai toujours une étrangère au Japon. . ., j' ai tenté de plier mon caractère obstiné pour le rendre conforme au mode de vie japonnais, et je me prenais presque pour un sujet adoptif du Fils du Ciel, au risque de mortifier dans cette tentative tout ce qui faisait ma nature. Pure folie que tout cela !
"

 

Voir les commentaires

Rédigé par Alicia

Publié dans #littérature écossaise

Repost0

Publié le 19 Mars 2007

Proposées par Christelle.

    Madame de Sévigné est profondément chrétienne; elle pratique l'examen de conscience et les lectures pieuses.
    Dans cette lettre à sa fille, abordant le grand sujet des fins dernières de l' homme, sans nuire à sa gravité, elle lui imprime ce tour vif et primesautier qui lui est propre. Et comme elle est humaine dans son humilité sans raideur !


    Vous me demandez, ma chère enfant, si j'aime toujours bien la vie. Je vous avoue que j'y trouve des chagrins cuisants; mais je suis encore plus dégoutée de la mort: je me trouve si malheureuse d'avoir à finir tout ceci par elle que, si je pouvais retourner en arrière, je ne demanderais pas mieux. Je me trouve dans un engagement qui m'embarrasse : je suis embarquée dans la vie sans mon consentement; il faut que j'en sorte, cela m'assomme; et comment m'en sortirai-je? Par où? Par quelle porte? Quand sera-ce? En quelle disposition? Souffrirai-je mille et mille douleurs, qui me feront mourir désespérée? Aurai-je un transport au cerveau? Mourrai-je d'un accident? Comment serai-je avec Dieu? Qu'aurai-je à lui présenter? N'aurai-je aucun autre sentiment que celui de la peur? Que puis-je espérer? Suis-je digne du paradis? Suis-je digne de l'enfer? Quelle alternative ! Quel embarras ! Rien n'est si fou que de mettre son salut dans l'incertitude; mais rien n'est si naturel et la sotte vie que je mène est la chose du monde la plus aisée à comprendre.
    Je m'abime dans ces pensées et je trouve la mort si terrible que je hais plus la vie parce qu'elle m' y mène, que par les épines qui s' y rencontrent.
    Vous me direz que je veux vivre éternellement. Point du tout ; mais si on m' avait demandé mon avis, j'aurais bien aimé à mourir entre les bras de ma nourrice ; cela m'aurait ôté bien des ennuis et m'aurait donné le Ciel bien sûrement et bien aisément..


                      A Paris, mercredi 16 mars 1672

Voir les commentaires

Rédigé par Alicia

Publié dans #Lettres

Repost0

Publié le 16 Mars 2007

     Marie-Thérèse Garnier 

       Nous revenions de promenade. . .
Pour mieux marcher à travers champs
       Et nous suivre en nos escapades
 Grand-mère s'était prestement,
          Fait une canne d'une branche
 Ramassée au bord du chemin
           Fleuri de clématites blanches,

 De chardons mauves et de thym.
             Parvenue en haut du village
  se juche notre maison,
       La promeneuse au doux visage
S'appuyait toujours au bâton;
          Au seuil encadré de verdure,
Grand-mère, en un geste soudain,
          Dans la terre de la bordure
Ficha son encombrant gourdin.

        Ce fut l'ultime promenade;
L'automne était venu sans bruit;
        Du vent, les premières rafales
Nous chassèrent de ce pays.

        Des semaines, des mois passèrent. . .
Quand nous revînmes aux beaux jours,
        Hélas! nous n'avions plus grand-mère
Et, Dieu! que nos cœurs étaient lourds!
        Devant notre porte rustique
Nous demeurions , tout hésitants,
        A contempler, mélancoliques,
Les premiers signes du printemps;
        Les iris en touffe odorante
Se pressaient autour du vieux tronc
        Ou la sève s'écoulait, puissante,
Couvrant la treille de bourgeons;

       C' est alors que dans la bordure
Nos regards furent attirés
       Par une légère verdure
Insolite en sa nouveauté;

       Dans la solide tige brune
Qu'un frais feuillage surmontait,
       Tout ébahis, nous reconnûmes
L'innocent bâton de l'été!
       C'est ainsi que, prenant racine,
La branche morte du chemin
       Donna naissance à l'aubépine
Dont l'ombre est douce à nos matins;
       Sa vigueur est exubérante
Parfois jusqu'à la déraison
       Mais sa présence est rassurante
Auprès de la vielle maison;

       Du ciel elle est la grâce offerte
Pour nous faire mieux souvenir
       De la chère aïeule aux mains vertes
Qui de la-haut la voit fleurir.

L' Aubépine

Voir les commentaires

Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes

Repost0

Publié le 14 Mars 2007

                                                                                                           Paul Auster

    David Zimmer s'enfonce dans la dépression, après avoir perdu toute sa famille dans un terrible accident d'avion.
    Il comprend que s'il ne réagit pas, c’en est fait de lui. Il décide alors d'écrire la biographie d'un virtuose du cinéma muet: Hector Mann, disparu depuis longtemps, et pour accomplir cette tâche quelque peu ardue, il regarde ses films.
    Paul Auster décrit avec beaucoup de finesse et de précision les personnages, les situations et les évènements, si bien que l'on peut entrer dans la peau des personnages, les comprendre et vivre avec eux. Il fait entrer des histoires dans l'histoire, ce qui est très original et intéressant.


    "L'important, ce n'est l'habileté avec laquelle on évite les ennuis, c'est la manière dont on les affronte quand ils se présentent."

    "Les moments de crise produisent un redoublement de vie chez les hommes. En d'autres termes, les hommes ne commencent à vivre pleinement que lorsqu'ils ont le dos au mur."

    "Mais comment aimer quelqu'un dont on se méfie ?"

    '"Il y a des pensées qui brisent l'esprit, des pensées d'une force et d''une laideur telles qu'elles vous corrompent sitôt que vous commencez à les concevoir."

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature américaine

Repost0

Publié le 3 Mars 2007

                                                                                                      Maxime Gorki

    C'est l'histoire d'Illia, un enfant russe et pauvre, vivant dans les bas-fonds, élevé par son oncle Terrence, bossu, infirme. Très tôt, il se met à travailler pour survivre. Il est honnête, intelligent , et c'est cette intelligence qui lui fait voir toute l'horreur de sa condition misérable, et l'injustice de ce monde dans lequel il vit . Il a deux amis avec lesquels il lit, et discute de la vie.
    Illia veut sortir de toute cette crasse qui le souille, il aime la propreté et la pureté. Et justement, un jour il rencontre un couple qui dégage cette propreté et qui lui propose de s'associer avec lui dans le commerce. Illia accepte, mais peu de temps après, il se rend compte avec dégout, que là aussi, il y a de la crasse, une crasse qu'on ne voit pas, car elle est cachée derrière des apparences trompeuses; et parce qu'on ne la voit pas dès l'abord, elle est pire que celle qu'il  a connue jusque là. Illia est écœuré, et ne trouvant pas ce qu'il recherche, il sombre petit à petit dans une mélancolie fatale.
Son camarade, Paul Gratchev est un garçon placide, qui prend la vie comme elle vient. Il se pose aussi beaucoup de questions, mais ne se tracasse pas outre mesure. Il se laisse aller aux douceurs de la vie quand celle-ci lui en procure; il écrit des poèmes. C'est probablement son caractère tranquille, et l'écriture, qui le sauvent d'une déchéance totale.

 

        "Est-ce que celui qui est rassasié comprend celui qui a faim ?. . . L' affamé est peut-être un voleur, mais celui qui est rassasié est aussi un voleur. . .

         Des gens passent dans la rue,
         Bien habillés, repus,
         Mais demande- leur à manger
         Et ils te diront va-t'en
         Au diable !. . .

         Terre humide, nuages gris,

         L' automne sera bien vite ici,

         Et je n'ai ni feu, ni abri,

Rien que des trous pour tout habit!

Je ne sens plus mes jambes
Mon cœur est épuisé
Toujours pas de chemin!
Ma terre natale!
Dis-moi au moins
Où aller.
Couché sur la terre,
Tout contre son sein
Maternel et humide,

Mon cœur a entendu
Un murmure profond:
-Viens ici!"

 

Voir les commentaires

Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature russe

Repost0