Publié le 29 Avril 2020

Léon Tolstoï

Katia, 17 ans  vit à Pokrovski avec sa sœur et sa gouvernante dans la vieille maison familiale dans laquelle elle reçoit régulièrement Serge Mikailovitch, un homme d'une trentaine d'année qui s'occupe de leurs affaires. Cet homme, de par son caractère doux et pacifique ainsi que par sa culture, plait à Katia, qui lui manifeste un intérêt notable. S'il y a beaucoup d'hésitation et d'interrogation au début de leur relation, ils finissent tous deux par s'épouser, car leur amour est authentiqua. Ils auront deux enfants.

Mais le couple vit à la campagne, dans une existence tranquille, trop tranquille pour Katia  qui déborde d'énergie. Elle ressent de l'ennui. Ne vivre qu'avec son mari ne lui suffit plus. Mon esprit et jusqu'à mes sentiments trouvaient leurs champs d'action, mais il y en avait un toutefois, le sentiment de la jeunesse, d'un certain besoin de mouvement, qui ne rencontrait point une satisfaction suffisante dans notre vie paisible'

Le couple part donc à Pétersbourg, sort dans de nombreuses soirées où Katia est fêtée, adulée. Pour elle, c'est ça la vraie vie, celle qui lui renvoie une image flatteuse d'elle-même. Elle a l'impression de se trouver enfin, d'être reconnue.

Il n'en va pas de même pour lui. Ce n'est pas de cette vie superficielle dont il avait rêvé. D'abord il n'a pas besoin de reconnaissance, il sait qui il est, il est sur de lui. Mais le choix de sa femme lui fait de la peine, le blesse, car il fait montre d'un manque de confiance en lui, en la vie qu'il lui propose, d'une méconnaissance de sa personne et de ses désirs.

Mais il ne dit rien à Katia de ce qui le tourmente et la laisse agir comme bon lui semble. Seulement, froissé au plus profond de son être, il adopte vis à vis d'elle un comportement de plus en plus froid qu'elle ne comprend pas, qu'elle perçoit comme un reproche dont elle ignore la nature mais qui dévoile un malentendu pernicieux qui petit à petit détériore leur belle entente.

Toutefois, Katia tient à son mari qu'elle aime toujours. Aussi, rentrant en elle-même reconnait-elle que sa relation avec lui est précieuse, qu'elle est mariée à un homme de qualité et considère finalement qu'il y a du bon dans le foyer.

C'est ce jour-là que prit fin mon roman avec mon mari; le vieux sentiment demeura avec ces chers souvenirs vers lesquels il n'y avait plus à revenir, et un sentiment nouveau d'amour pour mes enfants inaugura le commencement d'une autre existence, heureuse d'une autre façon... convaincue que la réalité du bonheur est au foyer et dans les joies pures de la famille....

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature russe

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Publié le 15 Avril 2020

Eugène Sue,1804-1857

Roman fleuve en dix tomes dans lequel Eugène Sue nous emmène dans le Paris du dix neuvième siècle et nous fait découvrir la misère immonde des bas fonds. On suit avec beaucoup d'intérêt les épreuves de cette foule de personnages, les uns bons, les autres mauvais voire cruels, certains, pathétiques; d'autres encore pittoresques, comme le couple Pipelet qui donne une touche amusante dans ce sombre roman.

Eugène Sue détaille minutieusement les lieux et les personnages et s'étend sur une réflexion aiguë des problèmes de société: prison, asiles d'aliénés. peine de mort...

L'histoire débute par l'intervention de Mr Rodolphe pour la défense de Fleur de Marie, dite aussi La Goualeuse, âgée d'à peine seize ans, attaquée par un brigand dans la Cité

 Celle-ci raconte à son sauveur sa triste histoire.  Orpheline, abandonnée,  elle n'a d'autre ressource que de vivre dans cette fange ignoble. Pourtant on voit bien qu'elle n'y est pas à sa place. Il ressort d'elle quelque chose de pur et d'honorable qui émeut Rodolphe.  On découvre que ce dernier est un grand prince germanique, qui, ayant commis quelque faute envers son père, décide de se racheter en essayant de faire le plus de bien possible aux malheureux qu'il croise sur son chemin. Plus précisément il veut instaurer une justice sociale, récompenser ceux qui font le bien et punir ceux qui font le mal. Seulement il veut rester discret c'est pourquoi pour faire ses recherches dans ces quartiers sensibles il se déguise en ouvrier.

Fleur de Marie est victime de la comtesse Mac Gregor,une femme sans scrupules, ambitieuse, froide, qui, ayant des vues sur le prince de Gerolstein, utilise, pour arriver à ses fins les services du notaire Jacques Ferrand, de la Chouette et du Maître d'école, trois scélérats de la pire espèce qui, à un moment ou à un autre, ont impacté la vie de Fleur de Marie et de bien d'autres personnes, comme François Germain, le lapidaire Morel, une femme de la haute société...

Le Prince, touché par la beauté et le charme de la Goualeuse, pressentant chez elle de solides qualités morales, l'emmène tout d'abord dans une ferme dont il est propriétaire, puis découvre par la suite qu'il est le père de cette malheureuse. A partir de ce moment, la vie de Fleur de Marie change complètement. Elle vit alors dans le palais du prince, entourée, fêtée, adulée non seulement parce qu'elle est d'un rang élevé mais aussi parce qu'elle est bonne.

Pourtant malgré tout le faste qui l'entoure et l'ardent amour de son père, heureux de la retrouver alors qu'il la croyait morte, Fleur de Marie souffre de son odieux passé dont elle a honte, qu'elle ne parvient pas à regarder autrement que comme une flétrissure indélébile et qui l'empêche de voir qu'elle est victime et non coupable. "Mais le passé, on te l'a imposé; tu ne peux en répondre devant Dieu!...Une fois précipitée malgré toi dans cet abîme, tu ne pouvais plus en sortir,   grâce à l'atroce indifférence de cette société dont tu étais victime.

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Classiques français

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