Publié le 2 Février 2023

Hector Malot

Suite de Le Mariage de Juliette

241 pages

Dans ce deuxième épisode on retrouve Juliette qui s'est finalement mariée avec Adolphe, cédant à la pression abusive exercée sur elle par Adolphe lui-même, sa mère et madame Nélis.

Dans la voiture qui l'emmène en Suisse elle médite. elle sait qu'elle ne sait pas mariée par amour, mais se dit-elle: "Et puis fallait-il absolument aimer pour être heureuse? La vie ne pouvait-elle s'écouler sans amour? Elle avait de l'estime pour son mari, de l'amitié, de la tendresse, et n'est-ce pas assez?"

Les premier mois de son mariage se passent bien, mais de retour à la maison, chez son mari et sa belle-mère, sa vie bascule. Madame Daliphare qui n'a consenti au mariage de son fils avec Juliette que par pur intérêt, et qui, de surcroit, est très possessive avec Adolphe, se comporte d'une manière odieuse envers sa belle-fille qu'elle méprise profondément et entend soumettre. 

Adolphe, complètement aveugle sur le comportement de sa mère la soutient contre sa femme.  Dans ces conditions, Juliette, qui, dans son passé, était une jeune femme brillante, à l'avenir prometteur, se met à céder sur tous les points pour garantir la paix du foyer. Seule, incomprise, et sans son fils, que madame Daliphare lui a pris à la naissance,  elle sombre dans la mélancolie.

La vie de la jeune femme s'écoule ainsi triste et désenchantée jusqu'au jour où elle rencontre Francis Airoles, un peintre de grand talent, amoureux d'elle depuis longtemps. Mais madame Daliphare, qui a toujours entretenu une haine féroce envers sa belle-fille, lui tend un piège pour se débarrasser d'elle.

Extrait: Après un entretien avec son mari qui refuse de consentir à sa requête: "Restée seule, elle se cacha la tête entre ses mains, et pendant longtemps, elle garda cette attitude: c'était la femme abandonnée de tous, écrasée après une lutte contre l'impossible. Personne, dit-elle; aucun secours, rien" "Et elle demeura perdue dans une sombre méditation."

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Classiques français

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Publié le 6 Janvier 2023

Cédric Charles Antoine

Roman historique qui nous emmène dans la Russie des années 1970. Intéressant pour les curieux de ce pays tourmenté. J'ai aimé.

Alexandre Guerbain, après la mort brutale de ses parents, reçoit du notaire "une photocopie en noir et blanc d'une photo découpée dans un journal datant de 1975" sur laquelle son père pose en compagnie de deux hommes, ainsi qu'un courrier signé KV, énonçant que" monsieur et madame Bertrand Guerbain, ses parents, n'étaient pas ce qu'ils avaient prétendu être tout au long de leur vie." Alexandre, tout d'abord, reçoit cela comme une insulte, car ses parents étaient des gens bien, lui ayant prodigué leur amour et une bonne éducation. Cette insinuation, d'après lui, ne colle pas avec ce qu'il connait, des siens. Un peu plus tard encore, il fait la découverte d'une photo prise avec lui, toujours en 1975, émanant d'une certaine Natalya Sepozhkova vivant à Saint-Petersbourg. Mais qu'avaient bien pu faire ses parents en 1975, en URSS?.

La gravité de la situation oblige Alexandre à faire des recherches et il se rend en Russie où il rencontre l'auteur de la lettre trouvée dans la boite.

Natalya Sepozkova est une vieille soviétique convaincue, membre du Parti dans lequel elle a travaillé durant plusieurs années. Elle abhorre la Russie des années deux-mille et garde la nostalgie de l'ère soviétique malgré sa reconnaissance des souffrances vécues pendant cette période; car, alors, existaient bel et bien l'entraide et la solidarité.

A la grande surprise d'Alexandre, Natalya Sepozkova a très bien connu ses parents puisque elle était chargée par le Parti de les surveiller et de surcroit, ses relations avec eux, sont allées plus loin que prévu. Du reste elle explique à Alexandre n'avoir jamais compris leur départ précipité, mais lui propose tout de même son aide dans la recherche de KV qu'il finit par rencontrer. Cette personne lui remet alors un document concernant ses parents qui va bouleverser sa vie.

Dans ses longues conversations avec Alexandre, Natalya Sepozkova raconte la vie en URSS dans les années mille neuf cent soixante dix, le marxisme-léninisme, les écoutes, la délation, le communisme...Trop de terreur régissait le peuple, trop de suspicions planaient sur la tête de chaque citoyen, trop de morts, trop de secrets. tout était orienté vers la militarisation, la contrainte de l'individu. Les hommes et les femmes, devenus égaux, étaient considérés comme de simples outils, des machines au service du gigantisme,...

Cédric-Charles Antoine est un écrivain français et romancier. Il a été élu auteur vedette de l'année 2022.

 

 

 

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature française

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Publié le 13 Juillet 2022

Hector Malot

Publié en 1814. TB

 Autoritarisme, égoïsme, abus, manipulation, pression psychologique.

Madame Daliphare est autoritaire, menant d'une main de fer son affaire commerciale qui lui assure une grande fortune. Mais cette autorité abusive, elle l'étend jusqu'à son fils Adolphe, qui, pourvu d'un caractère faible ne lui résiste pas et ne s'oppose nullement à sa volonté. 

Mais cette femme loin d'être stupide, n'a que l'intelligence des affaires. Son cerveau ne fonctionne qu'en calcul et autour de ses propres intérêts. Elle fait fi de tous sentiments, ce qui lui donne un caractère froid, indifférent aux autres, et n'attire pas la sympathie. C'est aussi une grande manipulatrice et une mère possessive. En effet, sa vie ne tourne qu'autour de son fils pour lequel elle a de grandes ambitions. Ainsi elle tient à ce qu'Adolphe épouse une femme riche pour accroître encore sa fortune. Mais Adolphe est amoureux de Juliette Nelis. Celle-ci est pauvre mais pourvue d'un grand talent pour la peinture qu'elle aime passionnément et dont elle compte faire son métier. Dans ces conditions, elle refuse le mariage, qui, à ses yeux ne peut lui offrir qu'une vie pauvre et étriquée, et qui l'obligerait de surcroît, à renoncer à son art. ": elle tenait à  sa liberté, elle ne voulait pas renoncer à la peinture enfin elle avait plus d'effroi que de goût pour le  mariage." En réponse à la demande d'Adolphe: "Cependant il faut bien que je vous dise que l'amitié très vive et très profonde que j'éprouve pour vous ne va pas jusqu'à l'anéantissement de volonté, jusqu'à la domination, jusqu'à la possession qui doit se trouver dans l'amour".

Madame Nelis à l'esprit étroit,  n'admet pas le talent de sa fille et surtout que cette dernière veuille l'utiliser pour travailler. Comme toutes les mères de l'époque elle considère que Juliette doit se marier Aussi devant le refus obstiné de sa fille, soutient-elle l'idée que les mariages se traitent entre les parents et non entre les enfants et que Juliette n'a pas son mot à dire. "Ah! Permettez, dit-elle, (à madame Daliphare) les mariages se traitent entre les parents et non entre les enfants, c'est la règle." 

Pour elle comme pour madame Daliphare et Adolphe, la peinture n'a aucune importance, ne représente rien et ces trois êtres, foncièrement égoïstes, ne pensant qu'à leurs propres intérêts, sans tenir compte de ceux de Juliette, trouvent naturel que celle-abandonne son art pour se marier. La jeune femme se trouve alors comme dans un étau. 

 

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Rédigé par Alicia

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Publié le 7 Juin 2022

Hector Malot.

Roman publié en 1873, 318 pages.

TB

Hector Malot avait tout d'abord donné à son œuvre le titre :"Le Roman d'une Conscience", car son héros, Guillaume de Saint-Nérée, homme bon, droit et loyal, se trouve impitoyablement tourmenté par sa conscience. L'amour qu'il éprouve pour Clotilde Martory est déraisonnable et stérile car il l'oblige à se compromettre, à s'exposer au mépris vis à vis de lui-même.

Guillaume de Saint-Nérée âgé de vingt-neuf ans, est capitaine et revient à Marseille après six années en Algérie dans le but d'aimer et d'être aimé. Il tombe amoureux de Clotilde Marthory, fille d'un général de l'armée de Napoléon 1er, qu'il compte bien épouser. Mais la jeune femme épouse pour des raisons de confort, le commandant de Solignac, qu'elle n'aime pas; un militaire au passé trouble, ami de Louis-Napoléon avec lequel il a conspiré pour le rétablissement de l'Empire.

Guillaume est dépité, d'autant plus que quelque temps auparavant, il avait donné sa démission à l'armée, pour motif de conscience. En effet lors du Coup d’État du deux décembre 1851, il avait refusé d'obéir à son colonel qui l'envoyait sabrer les paysans révoltés. Le voilà donc sans position intéressante dans la société. "Me voici à Paris, à vingt-neuf ans, sans un sou de fortune et n'ayant pas de métier aux mains".

Toutefois,s’entêtant dans son amour pour Clotilde, il entame une liaison avec elle jusqu'à la mort de son mari. La voie est donc libre, mais la jeune femme reste étrangement silencieuse sur le sujet du mariage. Subodorant que cette résistance est due au fait qu'il n'a pas de position, Guillaume accepte de partir au Mexique pour un travail rémunérateur et fort rentable. Les circonstances lui permettent même de réintégrer l'armée au bout d'un certain temps. Hélas il est blessé et malade à tel point qu'on le croit décédé. Quand il revient au bout d'un an, son amour toujours ardant au fond du cœur, Clotilde lui apprend son remariage, que son enfant a été adopté par son nouveau mari et qu'il n'a pas le moindre droit sur lui.

Profondément blessé, comprenant qu'il a été dupé il reprend la route vers le Mexique dans le but de se retrouver, de faire la paix avec lui-même.

Extraits: " "Si j'avais été un homme fort, j'aurais dû oublier Clotilde; cela j'en conviens. Le jour où elle m'a dit qu'elle devenait la femme de Mr de Solignac, je devais la regarder avec mépris, lui lancer un coup d’œil, qui l'eût fait rougir, lui asséner une épigramme pleine de finesse et d'ironie, et, cela fait, me retirer dignement. Voilà qui était convenable et correct."

 

Clotilde Marthory

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Rédigé par Alicia

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Publié le 11 Juin 2021

Charles-Ferdinand Ramuz 1878-1947

La vieille

Elle était déjà bien vieille
quand les vieux d’à présent étaient petits,
elle est d’un autre temps, elle est restée, et puis
elle s’est oubliée.

Elle est du temps passé où les femmes portaient
des coiffes de dentelles,
des fichus tout brodés, des jupes de mitaine
avec beaucoup de plis.

Elle est du temps où on parlait encore patois,
où les gens allaient à la ville,
une fois par année, aux fêtes de la Dame ;
et, montant à la cathédrale
avec des graines dans leur poche,
ils faisaient le tour de la grosse cloche.

Elle est d'un temps si vieux qu'on ne s'en souvient plus.
Mais, elle, elle s'en souvient, elle ferme les yeux
pour mieux s'en souvenir ;
et elle est là, assise au soleil sans rien dire,
songeant à son passé, à ceux qui sont partis
et à sa solitude.

Les poèmes de Ramuz sont plutôt écrits en prose et décrivent la vie telle qu'elle est. Il décrit tout ce qu'il voit et de ce fait, nous fait entrer dans la réalité terrestre

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Rédigé par Alicia

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Publié le 24 Mai 2021

 
Victor Hugo
"J'ai bien assez vécu, puisque dans mes douleurs
Je marche, sans trouver de bras qui me secourent,
Puisque je ris à peine aux enfants qui m'entourent,
Puisque je ne suis plus réjoui par les fleurs ;
Puisqu'au printemps, quand Dieu met la nature en fête,
J'assiste, esprit sans joie, à ce splendide amour ;
Puisque je suis à l'heure où l'homme fuit le jour,
Hélas ! et sent de tout la tristesse secrète ;
Puisque l'espoir serein dans mon âme est vaincu ;
Puisqu'en cette saison des parfums et des roses,
Ô ma fille ! j'aspire à l'ombre où tu reposes,
Puisque mon cœur est mort, j'ai bien assez vécu.
Je n'ai pas refusé ma tâche sur la terre.
Mon sillon ? Le voilà. Ma gerbe ? La voici.
J'ai vécu souriant, toujours plus adouci,
Debout, mais incliné du côté du mystère.
J'ai fait ce que j'ai pu ; j'ai servi, j'ai veillé,
Et j'ai vu bien souvent qu'on riait de ma peine.
Je me suis étonné d'être un objet de haine,
Ayant beaucoup souffert et beaucoup travaillé.
Dans ce bagne terrestre où ne s'ouvre aucune aile,
Sans me plaindre, saignant, et tombant sur les mains,
Morne, épuisé, raillé par les forçats humains,
J'ai porté mon chaînon de la chaîne éternelle.
Maintenant, mon regard ne s'ouvre qu'à demi ;
Je ne me tourne plus même quand on me nomme ;
Je suis plein de stupeur et d'ennui, comme un homme
Qui se lève avant l'aube et qui n'a pas dormi.
Je ne daigne plus même, en ma sombre paresse,
Répondre à l'envieux dont la bouche me nuit.
Ô Seigneur ! ouvrez-moi les portes de la nuit,
Afin que je m'en aille et que je disparaisse !"
Les Contemplations

C'est un vingt-deux mai que le grand écrivain a quitté ce monde pour la cité céleste. Le cortège a été suivi par deux millions de personnes de la place de l’Étoile au Panthéon.

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes, #Grands personnages

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Publié le 9 Avril 2021

Un rhinocéros jeune et fort
Disait un jour au dromadaire :
Expliquez-moi, s'il vous plaît, mon cher frère,
D'où peut venir pour nous l'injustice du sort.
L'homme, cet animal puissant par son adresse,
Vous recherche avec soin, vous loge, vous chérit,
De son pain même vous nourrit,
Et croit augmenter sa richesse
En multipliant votre espèce.
Je sais bien que sur votre dos
Vous portez ses enfants, sa femme, ses fardeaux ;
Que vous êtes léger, doux, sobre, infatigable ;
J'en conviens franchement : mais le rhinocéros
Des mêmes vertus est capable.
Je crois même, soit dit sans vous mettre en courroux,
Que tout l'avantage est pour nous :
Notre corne et notre cuirasse
Dans les combats pourraient servir ;
Et cependant l'homme nous chasse,
Nous méprise, nous hait, et nous force à le fuir.
Ami, répond le dromadaire,
De notre sort ne soyez point jaloux ;
C'est peu de servir l'homme, il faut encor lui plaire.
Vous êtes étonné qu'il nous préfère à vous :
Mais de cette faveur voici tout le mystère,
Nous savons plier les genoux.

Jean-Pierre Claris de Florian -1755-1794. Recueil: Fables (1792)

Les fables de ce poète sont réputées pour être les meilleures après celles de Jean de la Fontaine.

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes

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Publié le 29 Mars 2021

Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées ;
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !

Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde immense et radieux !

Victor Hugo, Les Feuilles d'Automne

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes

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Publié le 12 Février 2021

Dostoïevski 1821-1881

Raskolnikov a vingt trois ans. Fils de bonne famille, il est très pauvre, porte des vêtements en lambeaux. Il vit dans un misérable réduit, et mange à peine. "Il était à ce point mal vêtu, qu'un autre, même habitué, se serait fait honte de sortir au grand jour, dans la rue, avec de telles guenilles." Il a abandonné ses études par manque de financements. Il a honte et se renferme en lui-même. Dans sa méditation douloureuse l'idée de tuer la vielle prêteuse sur gages, germe et s'ancre dans son esprit jusqu'à son accomplissement. Un crime longuement réfléchi et organisé, ce qui enlève quelque peu, à Raskolnikov le bénéfice d'une potentielle folie, bien que celle-ci, ne soit pas complètement écartée.

Pourtant , sa vie ne s'arrange pas pour autant. Dès le lendemain du crime il est pris d'une sorte de fièvre cérébrale et d'une peur quasi viscérale d'être découvert.  Il s'isole de plus en plus, tient des propos  incohérents que la plupart des gens ne comprennent pas et qui leur fait croire que Raskolnikov a perdu l'esprit, qu'il est devenu fou. Il devient violent, méchant, développe une paranoïa aiguë.,qui l'entraine à voir des espions partout. Il fuit la police et cherche minutieusement comment lui répondre de manière à ce qu'elle ne le poursuive pas ou plus. Enfin! il est tracassé au delà même de ce qu'il n'a pu imaginer. Il vit à l'intérieur de lui un enfer insupportable , au point que de temps en temps, il songe sérieusement à se livrer pour se soulager. Pour s'encourager lui-même, il minimise l'assassinat, adoptant la théorie que la suppression d'un être malfaisant est moins grave que les crimes perpétrés pendant les guerres au nom d'une soi-disant justice.  "Un crime? Quel crime? s'écria--il, en proie à une fureur soudaine. Est-ce un crime que de tuer un pou infâme et nuisible, une vieille usurière dont personne n'avait besoin,..." "Tout le monde le verse le sang, reprit-il hors de lui. le sang coule et a toujours coulé, comme une cascade. Ceux qui le font couler comme du Champagne sont couronnés au Capitole et sont nommés bienfaiteurs de l'humanité."

Pourtant Raskolnikov n'est pas seul. Outre sa mère et sa sœur qui l'entourent de leur amour, son ami Razoumikhine le soutient chaleureusement, devinant une grande souffrance derrière cette apparence revêche. Ils s'entretiennent souvent, tous deux des deux crimes commis; mais il est impossible à Razoumikhine de discerner la vérité et encore moins de l'imaginer. A ses yeux Raskolnikov est un être bon, incapable de commettre des actes odieux.

Sonia est une jeune femme très pauvre que la misère pousse à la prostitution. Mais elle a un cœur bon et elle compatit à la souffrance de Raskolnikov, ce qui décide ce dernier à lui avouer ses crimes. Sa réaction est incroyable: au lieu du dégout et de la répugnance, qu'elle serait en droit d'éprouver, elle dit à Raskolnikov: "Qu'avez-vous fait là! qu'avez-vous fait contre vous même! prononça- t-elle avec désespoir et, se soulevant vivement, elle se jeta à son cou, l'entoura de ses bras et le serra de toutes ses forces."

Mais  pourquoi Raskolnikov a t-il tué? Les raisons restent floues. En somme il ne sait pas avec exactitude pourquoi il a commis cet acte ignoble. Pendant la lecture de ce roman, on attend longtemps des remords.  Mais quand il s'agit de se dénoncer, le jeune homme n'est pas convaincu de le faire car, pense t-il, ces hommes ne valent pas mieux que lui, et sont susceptibles d'accomplir eux aussi des actions abjectes et abominables. La souffrance indicible et le tourment insupportable qu'il éprouve sont son châtiment.

Extrait: Est-ce la vieille que j'ai tuée? c'est moi-même et non la vieille que j'ai tué!

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature russe

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Publié le 5 Février 2021

Thomas Hardy (1840-1928)

Œuvre publiée en 1874. 466 pages. Premier roman de cet auteur. J'ai beaucoup aimé la description des paysages, le travail des paysans et l'intrigue évidemment qui est très bonne. Un film a été réalisé de ce roman par Thomas Winterberg

Il y a quatre personnages principaux.

Bathsheba Everdene, une jeune fille de 20ans, très belle, à l'esprit très indépendant, féministe avant l'heure, propriétaire d'une grande ferme dont elle a hérité, et qu'elle dirige elle-même en dépit de ce que peuvent penser les gens. Pour l'époque victorienne, cette façon d'agir est exceptionnelle car les femmes n'avaient pas de droits et se cantonnaient à la maison. Bathsheba, elle, n'a cure des préjugés qu'elle balance derrière elle; elle dit ce qu'elle pense, fait tout ce qu'elle veut. Toutefois sa beauté et sa position de "maîtresse" la rendent arrogante et dédaigneuse. La vanité faisant partie de ses défauts, elle entend bien être remarquée partout où elle se rend, et elle apprécie particulièrement l'adulation des hommes à son endroit.

Gabriel Oak est fermier au début de l'histoire, c'est à dire propriétaire d'une ferme qu'il administre lui-même. Mais il perd tout et devient le berger de Bathsheba dont il est amoureux. C'est un homme de 28 ans, bon et sensible, patient et doux. dont l'amour pour la jeune fille est tel qu'il  se donne à fond pour l'aider coute que coute et malgré les rebuffades dont elle l'abreuve.

Boldwood est un quadragénaire riche, qui mène sa vie tranquillement en travaillant sur ses terres. Il ne s'intéresse pas à Bethsheba jusqu'au jour où celle-ci, pour s'amuser, sans réfléchir, ni penser vraiment à mal, lui envoie un mot doux. Il réalise alors que sa vie est vide et se rapproche de la jeune femme au point qu'il se met en tête de l'épouser à tous prix. Mais son amour tourne à l’obsession et gène Bathsheba, qui n'aimant pas cet homme, se retrouve dans un embarras difficile à gérer.

Le sergent Troy, un officier, au caractère léger, séduisant mais séducteur, ne vivant que pour lui-même, saisissant toutes les occasions pouvant le servir, sans scrupules, joueur... vit aux crochets de Bathsheba. Aveuglée par les sentiments qu'elle éprouve pour cet homme vil. Il lui faudra du temps et de la souffrance pour reconnaître la vérité., la valeur des gens, de la vie.

Extraits: Le fermier Oak était un jeune homme de vingt-huit ans, sérieux et intelligent. Infatigable au travail et levé dès l'aurore, il allait et venait gaiement, sans cesse occupé des soins nombreux qu'exigeait son exploitation. Toujours très proprement vêtu, il avait un aspect très présentable.

"Le ciel était remarquablement pur et le scintillement des étoiles ressemblait aux palpitations d'un même être, réglées par un même pouls

Boldwood s'avançait, non plus avec cette démarche calme et pleine de force contenue qui lui était habituelle, mais d'un pas trainant et indécis. Il s'était dit que miss Everdene, étant une jeune fille constante et positive, n'avait rien de l'inconséquence si souvent reprochée aux personnes de son sexe, et que pour cette raison, elle suivrait la voie directe qui s'ouvrait devant elle en l'acceptant comme époux...

Inconsciemment, dans son for intérieur, Bathsheba respectait Gabriel pour la fidélité bourrue qu'il avait encore mieux exprimée dans son ton de voix que dans ses paroles;

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature anglaise

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