litterature francaise

Publié le 7 Août 2020

Pierre Benoit, 1886-1962, de l'Académie Française.

Mademoiselle de la Ferté est bien née, mais à la mort de son père, elle se retrouve ruinée et dans l'obligation de vendre une de ses maisons et de s'établir dans sa propriété de la Crouts, une vieille maison guère confortable, au bout d'un chemin sablonneux, à proximité d'un marais. Pas loin de là, est située "La Pelouse", une belle villa appartenant à la famille de Saint- Selve qui n'y habite qu'une parie de l'année. Anne de la Ferté entretient des relations suivies avec Jacques de Saint-Selve et il est question de mariage entre les deux jeunes gens. Mais Jacques est obligé de partir un an et pendant cette année il épouse une jeune femme de la bonne société, riche à millions. Le coup est rude pour Anne qui s'enferme chez elle et ne sort plus que pour quelques promenades aux environs du marais.

Un jour elle y rencontre Miss Galswinthe Russel, la veuve de Jacques de Saint-Selve, car ce dernier est décédé. Mme De Saint-Selve, s'étant tordu la cheville, Anne l'emmène chez elle et la soigne. A partir de ce moment les deux jeunes femmes entretiennent une relation quelque peu ambiguë. Ce sont de longues conversations autour du disparu et Anne, la délaissée, la trahie, assiste Mme de Saint-Selve lors de sa maladie, en lui rendant une multitude de services.

Ce comportement de Mlle de la Ferté est des plus étranges, à la limite des réactions normales dans sa situation de femme trompée. On s'attendrait plutôt à une manifestation de malveillance dictée par la haine envers Mme de Saint-Selve. Mais au lieu de cela, Anne témoigne d'une grande bienveillance envers sa rivale. Est-elle sincère ou cache t-elle son jeu?

Anne de la Ferté est un être réservé, parlant peu, ne s'épanchant pas. On ne sait pas ce qu'elle pense, elle est insaisissable. Au couvent dans lequel elle a fait son éducation, on disait d'elle:" Anne, au fond, n'est pas méchante, mais elle est dissimulée."

Extrait: La maison de la Crouts était distante d'un kilomètre de la route. Seul y amenait un petit chemin sablonneux, si mauvais, si mal entretenu, qu'il était seulement accessible aux chars à bœufs. L'obligation de faire à pied ce dernier kilomètre contribuait fortement que tout autre obstacle à l'impression d'isolement, de rupture avec le reste de l'univers que donnait cette terrible maison de la Crouts.

 

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Publié le 20 Juillet 2020

Hector Malot

Rémi, l'enfant trouvé raconte son histoire qui débute dans le Limousin où il habite avec sa mère Barberin à laquelle il est très attaché. Mais cette femme a un mari qui n'est pas tendre, et qui, revenant chez lui, après une longue absence,  trouve que l'enfant n'est pas à sa place dans sa maison puisqu'il n'est pas son fils et que de surcroit il mange son pain. Le père Barberin vend donc Rémi à Vitalis, un saltimbanque, qui, pour vivre, fait des représentations avec ses trois chiens et son petit singe. L'enfant, inquiet se met donc en route avec cet homme qu'il ne connait pas et qui l'intrigue fort. Néanmoins Vitalis, quoique bourru, est bon pour Rémi,et tout en lui faisant parcourir toute la France en lui faisant jouer des rôles pour son théâtre ambulant,  lui apprend à lire, à compter ainsi que la musique.

Cette vie est difficile, semée d'embuches de toutes sortes, la plus pénible étant de trouver chaque soir un endroit pour dormir et assurer son pain quotidien. Très souvent Rémi dort dans des abris de fortune et se couche sans être rassasié. Toutefois, de temps en temps un rayon de soleil vient éclairer le chemin de Rémi,  comme sa rencontre avec madame Milligan, une riche anglaise qui promène son fils malade prénommé Arthur, sur les rivières de France et qui l'invite pour deux mois sur son bateau.

Enfin, un soir, après bien des souffrances, Vitalis quitte ce triste monde et Rémi est recueilli par une famille bonne et amicale avec laquelle il peut, lui, l'enfant esseulé, tisser des liens solides. Il restera là pendant quelque temps, travaillant le jardin floral, avec le père.

Malheureusement des circonstances adverses l'obligent bientôt à reprendre la route avec le seul chien qui lui reste, et Mattia un enfant perdu, lui aussi, avec lequel il lie une amitié solide et touchante. Mattia possède un don exceptionnel de violoniste ce qui permet aux deux enfants de vivre un peu plus confortablement  Mattia est aussi un enfant intelligent qui se met en tête de retrouver Madame Milligan. Les deux amis entreprennent alors un long voyage qui va les conduire jusqu'en Suisse. Là, Rémi découvre, lui l'enfant sans famille qu'il en a une, une famille riche dont un de ses membres a intrigué contre lui, et l'a jeté dans l'infortune.

Extraits. Je suis un enfant trouvé. Mais jusqu'à huit ans j'ai cru que,comme tous les autres enfants, j'avais une mère, car lorsque je pleurais, il y avait une femme qui me serrait si doucement dans ses bras, en me berçant, que mes larmes s'arrêtaient de couler.

De Bordeaux, nous devions aller à Pau. Notre itinéraire nous fit traverser ce grand désert qui, des portes de Bordeaux, s'étend jusqu'aux Pyrénées et qu'on appelle les Landes.

Le petit misérable, qui enfant a passé tant de nuits dans les granges, dans les étables, ou au coin d'un bois à la belle étoile, est maintenant l'héritier d'un vieux château historique que visitent les curieux, et que recommandent les guides.

Ardèche

 

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Publié le 12 Juin 2020

Octave Mirbeau 1848-1917

Œuvre de deux cent vingt-deux pages, dont la publication originale date de 1886 et qui est en partie autobiographique. Écrit à la première personne du singulier, sous la forme d'un journal, le héros, qui est d'un caractère mélancolique, enclin à l'introspection, mais véridique et lucide, y étale ses états d'âme. Ainsi on le suit dans son cheminement intérieur douloureux, dans ses émotions; on a de la sympathie pour lui, on le plaint, on se dit qu'il n'a pas eu de chance, qu'il n'a pas eu de bons parents... Et des fois aussi on a envie de le secouer et de lui dire de réagir... Mais le peut-il?

Jean Mintié est un enfant solitaire, Son père est notaire, et très occupé, Il s'attend à ce que son fils reprenne l'étude comme l'exige la tradition: "Depuis un temps immémorial, cela se passait ainsi chez les Mintié. Il eût semblé monstrueux et tout à fait révolutionnaire qu'un Mintié osât interrompre cette tradition."

La mère de Jean est dépressive et entretient des idées singulières, comme par exemple porter malheur à son fils. C'est la raison qui pousse un jour cette femme à ne plus s'occuper de son enfant, qui sera dès lors élevé par la nourrice. Jean Mintié grandit alors en se renfermant de plus en plus en lui-même. "Les années s'écoulèrent ennuyeuses et vides. Je restais sombre, sauvage, toujours renfermé en dedans de moi-même, aimant à courir les champs...  "Sans être doué de ce don terrible qu'ont certaines personne de s'analyser... je me demandais souvent qui j'étais et ce que je voulais. Hélas! je n'étais personne et ne voulais rien."

A l'âge adulte Jean s'engage à la guerre, celle de 1848 dans laquelle il vit un enfer terrifiant et sinistre.  Plus tard, à la mort de ses parents, il décide de quitter la campagne pour Paris,  Il se met à l'écriture.

Renfermé toujours en lui-même, il n'a qu'un seul ami, un artiste-peintre qui sait l'apprécier et reconnaître chez lui de bonnes qualités morales ainsi qu'une grande profondeur d'esprit. Et c'est dans l'atelier de cet homme qu'il rencontre Juliette, une demi-mondaine dont la beauté l'émeut. Désormais il n'est plus seul, enfin quelqu'un qui l'écoute, à qui il peut parler. Il s'installe avec elle, mais il s'aperçoit quelque temps après que cette demoiselle sotte et frivole, a des goûts prononcés pour le luxe et il lui faut de l'argent, beaucoup d'argent. C'est comme une faim qu'elle ne peut satisfaire.. Alors il paye et paye encore. On se demande pourquoi il ne dit pas non à cette fille, qu'il ne lui résiste pas; Mais il est pris dans une séduction destructrice, qui le dévore et dont il ne parvient pas à se libérer.

Cette malheureuse histoire avec Juliette relate la liaison de l'auteur avec Judith Vinmer une femme galante, liaison qui le bouleversera et le poussera à écrire "Le Calvaire", comme s'il voulait extirper le démon installé en lui.

Mon bonheur dura peu... Mon bonheur!... C'est une chose extraordinaire, en vérité, que jamais, jamais, je n'ai pu jouir d'une joie complètement, et qu'il ait fallu que l'inquiétude en vînt toujours troubler les courtes ivresses. Désarmé et sans force contre la souffrance, incertain et peureux dans le bonheur, tel j'ai été, durant toute ma vie.

Ce que j'en pense: Très bien! L'analyse psychologique est très bonne et pointue.

 

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Rédigé par Alicia

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Publié le 25 Septembre 2019

Eric-Emmanuel Schmitt

Je crois que j'ai aimé Tamanrasset à l'instant même où la ville m'apparut derrière le hublot.

A vingt-huit ans, désirant faire le point sur sa vie, et répondant à l'invitation d'un metteur en scène ayant le projet de faire un film, Eric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée dans le sud de l'Algérie avec un groupe de personnes dirigées par Abayghur le touareg, un personnage haut en couleurs qui fascine Schmitt de par sa façon d'être. Font partie de cette équipe, des philosophes, scientifiques, astronomes... Alors les discussions vont bon train... Surtout avec Ségolène, croyante, avec laquelle l'auteur s'entretient assez souvent.

"Vois-tu la nature sans t'interroger sur la direction qu'elle prend? Son sens? Moi, devant tant de prodiges, je ne peux m'empêcher d'envisager qu'il y a un plan, un dessein intelligent. Le cosmos et la vie attestent l'existence d'un esprit supérieur.

Mais l'esprit rationaliste de E Emmanuel Schmitt se rebiffe et lui commande de chercher ailleurs des explications à tout ce qu'il voit. "Je n'aime pas les questions qui n'obtiennent pas de réponse.

Un jour, pourtant, il est amené par les circonstances, à remettre en question ses croyances. En redescendant du Mont Tahat, le plus haut sommet du Hoggar, il se perd dans l'immensité de ce désert magnifique mais hostile. La nuit arrive. Or, n'ayant pas prévu de prolonger sa promenade au delà de la journée, il n'a rien emporté de ce qui est indispensable dans ce milieu. Pas suffisamment d'eau, pas de vêtements chauds. Dans l'obscurité quasi totale la crainte commence à se saisir de lui. Égaré. Rien à manger. Je ferme les paupières. Mes méninges moulinent.    Mourir...Voilà ce qui m'attend. Néanmoins pour une simple question de survie, Eric-Emmanuel Schmitt réagit efficacement en s'enfonçant dans un trou qu'il a creusé dans le sable. Dans cet abri de fortune, regardant les étoiles lumineuses il médite.

Soudain, sans qu'il n'y comprenne rien, il se sent soulevé, se met à flotter au dessus du paysage, sans plus éprouver la moindre douleur, la moindre souffrance. Incroyable: j'ai deux corps! L'un sur terre, l'autre en l'air. D'où vient cette force qui m'a placé si haut et m'y maintient? Une paix profonde l'envahit, il goûte un bonheur excessif et se sent fondre dans cette énergie qu'il ne peut contrôler. Et tout à coup il réalise, lui, l'agnostique, que tout a un sens, qu'il existe bien un esprit supérieur, une présence qu'il appelle Dieu. Dieu, je l'ai atteint par le cœur. Ou il a atteint mon cœur. Là, en moi, s'est creusé un corridor entre deux mondes, le nôtre et le sien... Nous ne nous quitterons plus. Quel bonheur qu'il existe! Dorénavant, il ne peut plus vivre comme si rien ne s'était produit. Cette expérience le marque à jamais et oriente sa vie de façon différente.

Le Hoggar

 

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Rédigé par Alicia

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Publié le 16 Février 2019

Pierre Loti

"C'étaient les morues qui exécutaient leurs évolutions d'ensemble, toutes en long dans le même sens, bien parallèles, faisant un effet de hachures grises, et sans cesse agitées d'un tremblement rapide, qui donnait un air de fluidité à cet amas de vies silencieuses."

En Bretagne, du côté de Paimpol, le principal travail est la pêche et particulièrement la pêche à la morue que l'on va chercher loin, très loin, près de l'Islande, la terre de glace. Pour ce faire, les pêcheurs que l'on nomme dans ce roman,"les Islandais"sont obligés de quitter leurs maisons, leurs familles, tout ce qu'ils aiment. Ils partent au printemps pour ne revenir qu'à l'automne. Ils sont toujours accompagnés au départ par leurs proches et au retour tout le monde est là pour les fêter. Ils forment une communauté soudée et solidaire. Ces départs sont toujours empreints d'une certaine tristesse et surtout d'une inquiétude bien légitime, car le métier est dangereux dans cette tumultueuse Mer du Nord, qui avale souvent ces hommes vaillants. Quand aux femmes, leur vie est faite d'attente et d'anxiété, tant elles craignent de perdre leurs bien-aimés.

Yann est un de ces pêcheurs, courageux, aimant la mer qui lui offre d'ailleurs un spectacle fameux dans ces régions froides. Il va même jusqu'à dire que "ses noces il les ferait avec la mer". Il est secret, taquin, semble tout tourner à la dérision. Il fréquente Gaud, une jeune fille de Paimpol, et toute la petite communauté s'attend à l'annonce de leur mariage que l'on voudrait célébrer au cours de l'hiver. Mais le temps passe, le printemps est là et la mer appelle Yann...

Les lames, frisées en volutes, continuaient de se courir après, de se réunir, de s'agripper les unes les autres pour devenir toujours plus hautes, et, entre elles, les vides se creusaient.

Mais cela grossissait toujours. Ces lames se succédaient, plus énormes, en longues chaînes de montagne dont les vallées commençaient à faire peur.

Petite biographie.

Pierre Loti, 1850-1923, était un écrivain et officier de marine, né à Rochefort, issu d'une famille protestante Il était membre de l'Académie française et a eu droit à des funérailles nationales. Sa maison de Rochefort a été transformée en musée.

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Publié le 16 Novembre 2018

                                                                                                         Laurent Seksik

Né à Nice en 1962, médecin de formation, mais passionné d'écriture.

Il s'agit de son neuvième roman. après avoir écrit entre autres, L'exercice de la médecine, Les Derniers jours de Stéfan Zweig, Le cas Eduard Einstein et Romain Gary s'en va t'en guerre.

Résumé.

Laurent Seksik se rend en Israël se recueillir sur la tombe de son père, mort il y a un an. Dans l'avion qui l'emporte au départ de Nice, il converse avec sa voisine, qui, sans scrupules, lui pose des questions sur sa vie.

Alors il revient sur son passé en relatant ses rapports avec son père qui lui racontait les histoires de la famille: celle de son grand-père Albert cordonnier de son métier, revenu des tranchées malade; et du grand-oncle Victor. Le père de celui-ci, Jacob, à la fois poète et chimiste avait inventé une boisson au goût de paradis: la Jacobine, eau gazeuse et miraculeuse.

Laurent a accompli la volonté de ses parents. De sa mère qui voulait qu'il devienne médecin et il est devenu médecin, de son père qui désirait qu'il devienne écrivain et il est devenu écrivain.

Mais pourquoi a t-il agi ainsi et s'est-il senti obligé d'obéir à ses parents? 

Ce livre raconte la relation touchante entre un père et son fils. En effet Laurent Seksik avait une relation solide avec son père qui l'aimait et qu'il aimait; son père était bon pour lui, se souciait de lui, parlait  avec lui, était très attentif. Un courant sain passait entre les deux hommes Si le père exerçait une pression sur son fils, celle-ci était telle que le fils pouvait tout à fait l'accepter sans éprouver de frustration car cette pression laissait sa part à la  liberté.

Plus tard, Laurent Seksik abandonne la médecine pour se consacrer à l'écriture, car pour lui elle est sa vocation. Il faut qu'il écrive. Quand il fait part de sa décision à son père, qui tenait à ce que les règles établies soient respectées, il a la surprise de l'entendre dire: Parce que c'est peut-être bien de faire deux choses à la fois, mais c'est encore plus beau de pouvoir vivre de sa passion.

 

"L'hospitalisation pour ma néphrite juvénile dura une semaine entière. Chaque jour mon père vint me conter l'histoire de son oncle comme un oiseau donne la becquée à l'oisillon. Il s'appliquait à raconter, avec fougue et concentration, successivement jovial et triste, devenant tour à tour tous les personnages."

 

 

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Publié le 5 Août 2018

                                                                                                          André Makine

    Andrei Makine, né à Kranoiarsk, en Sibérie, naturalisé français, élu à l'Académie française.

    L'histoire se passe dans l’Extrême-Orient russe. Cinq réservistes ont pour mission de capturer un fugitif dans la taïga. Ils partent, sûrs d'eux mêmes, convaincus que cette traque ne durera pas longtemps car l'évadé a peu de chance de s'en sortir dans cet environnement inhospitalier. Pourtant l'individu leur échappe en permanence, jouant avec eux, déjouant tous leurs pièges. Quel est-il? Un jour ils le découvrent et tandis que certains d'entre eux jurent d'avoir sa peau, d'autres comme Vassine et Gartsev décident de l'aider. La dureté du climat, l'hostilité de cette nature sauvage jouent en faveur de l'évadé que Gartsev rejoint après l'abandon forcé de ses compagnons. A partir de cet instant il s'agit bien d'une autre vie, une vie faite de silence, d'harmonie, loin de l'agitation des hommes de leur violence, de leur cruauté auxquelles Gartsev n'a aucune part. Une autre vie proche de la nature, faite d'expédients au milieu de paysages grandioses, magnifiques qu'il faut toutefois dompter pour pouvoir survivre. Pour Gartsev c'est cela la vraie vie.

Iles Chantar

 

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Publié le 23 Octobre 2017

                                                                                                            Henri Troyat 

    Henri Troyat couvre dans cette grande œuvre, une période d'une soixantaine d'années d'histoire de la Russie. Il y est question de l'abolition du servage par Alexandre II, des soulèvements d'étudiants contre le régime en place, de l'assassinat du tsar... Sont évoqués Lénine, Tolstoï, Pouchkine... Klim est serf et vit sous Alexandre II, le grand tsar des réformes qui a aboli le servage et vendu la terre aux paysans. Il sait lire et écrire car il a été élevé avec le bartchouk, le fils du barine auquel il est entièrement dévoué. Intelligent, fin, sensible, il tient un cahier dans lequel il transcrit tout ce qu'il vit, un cahier qui lui tient de compagnon de route. Klim en tant que serf, n'ayant aucun droit, est obligé par son maître de suivre son fils Vissarion à Moscou pour lui servir de domestique. Klim, malgré sa nouvelle liberté ne proteste pas, habitué qu'il est à obéir aveuglément. Du reste il continuera longtemps à se conduire comme un serf, tant il faudra de temps pour changer les mentalités; autant celle des serfs que celle des seigneurs. En effet, Vissarion, fort de ses origines nobles, et malgré sa lutte contre le servage et toutes sortes d'oppression, se conduira toujours comme le maître de Klim, le rudoyant sans ménagement. Vissarion est un être léger et frivole qui se laisse facilement persuader par Stopia de faire partie d'un mouvement social révolutionnaire. C'est une vie de clandestinité, d'errance et de fuite dans laquelle ils entraînent Klim et qui finira en Sibérie. Klim désavoue leurs actions meurtrières à l'encontre des têtes pensantes du régime, mais ne se permet pas de dire ce qu'il pense. En effet qu'est-il, lui, un ancien serf face à ces intellectuels? On les retrouve finalement tous trois à Paris, déjà quelque peu âgés, semblables à eux-même. Klim toujours servant et écrivant dans son cahier; Vissarion et Stiopa toujours avec leurs idées révolutionnaires, mais force leur est de constater que non seulement ils sont de parfaits inconnus en France mais aussi que leurs idées sont dépassées. Ils vivotent dans leur pitoyable appartement entre discussions politiques et querelles. 

    "Quand je pense qu'il y a des imbéciles pour souhaiter la libération ds serfs! Voilà! Depuis des siècles, ils se sont habitués à une soumission qui a pour contrepartie la sécurité. Tout leur est mâché, peines et joies, besogne et nourriture... Sais-tu ce que dit mon père? "Si tu aimes le moujik, évite d'en faire un homme!" Je ne sais s'il plaira à Dieu de me faire encore voyager, mais je suis sûr que je n'oublierai jamais comment je suis venu de Smolensk à Moscou. Une bonne route, à travers un beau pays"...

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Publié le 5 Octobre 2017

                                                                                                             Henri Troyat

    Le Moscovite est un jeune homme de vingt et un an, dont les parents ont émigré en Russie, sous la Terreur. Armand de Croué est de haute naissance et vit dans la famille Bérenizkoff depuis l'âge de trois ans. Quoique français il se sent profondément russe. Du reste, il parle cette langue aussi bien que la langue de Molière. Alors, quand Napoléon et ses troupes entrent dans Moscou, un bouleversement le saisit. De quel côté doit-il se tourner? Armand est douloureusement partagé entre les sentiments qu'il éprouve pour la Russie, dans laquelle il a vécu depuis son enfance,et ceux qu'il éprouve pour la France dont il est issu, même s'il ne la connait pas. Alors qu'il est obligé de fuir sa maison incendiée, Armand est secouru par une troupe de comédiens français, qui l'entraîne malgré lui, à prendre partie pour la France. Il est aussi contacté par les autorités civiles, plus précisément par Barthélemy de Lesseps, l'oncle de Ferdinand, et alors intendant de Moscou, qui lui demande expressément de faire partie de conseils municipaux mis en place par Napoléon, ayant pour but, soi-disant, de secourir la population démunie de la ville. Cette requête le met mal à l'aise car il a alors le sentiment profond de trahir son pays d'adoption. "J'ai été élevé ici, Monsieur, dit-il fièrement. Les Russes m'ont toujours considéré comme un des leurs. Je ne voudrais rien faire qui pût être interprété comme une soumission à la volonté de l'ennemi déclaré de leur patrie." Plus tard en effet il est arrêté et emprisonné car on lui reproche sa trahison envers la Russie qui l'a éduqué et nourri. "La Russie vous a recueilli, vous a réchauffé, vous a instruit, poursuivit Rostoptchine en haussant le ton, et au moment le plus tragique de son histoire, vous l'avez trahie comme un vulgaire laquais prêt à changer de maître si on le paie mieux dans une autre maison! Je reconnais bien là l'esprit versatile, fourbe, égoïste de votre race." Toutefois dans l'esprit d'Armand il n'y a pas de trahison, car les circonstances l'ont entraîné et contraint à faire des choix. Blessé, offensé par les milieux russes Armand se décide à partir pour la France avec Nathalie Ivanovna et sa fille Catherine. Mais là aussi il est inquiété par les autorités qui lui demandent des explications sur ses agissements politiques: Est-il pour la France ou pour la Russie? A travers l'histoire d'Armand, Henri Troyat retrace celle de la Russie à cette époque. Napoléon est perçu comme l'envahisseur, le tyran. Sont aussi relatés l'incendie de Moscou, la fuite de ses habitants, les pillages, la panique, la pagaille, la retraite tragique, les opinions et sentiments des belligérants, les histoires d'amour...

    Henri Troyat fait rentrer le lecteur dans cette partie de l'histoire qui a tant marqué les esprits. J'ai beaucoup aimé cette œuvre qui est très riche.

 

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Publié le 6 Février 2017

                                                                                                        Gaston Leroux

Ce livre ne m'a pas enthousiasmée. En fait c'est une réécriture du Comte de Monte-Cristo mais construit autrement. Ce n'est pas qu'il soit déplaisant, (l'écriture et le suspens sont agréables), mais décidément je n'aime pas les histoires de vengeance. Ceux qui appliquent la loi du Talion, dans ces romans, se conduisent d'une manière quasi aussi cruelle que les criminels auxquels ils reprochent leurs forfaits...

Certes on peut le comprendre, le Roi Mystère, à l'instar d'Edmond Dantès, a beaucoup souffert, mais tout de même...

Comme le Comte de Monte-Cristo, Robert Pascal possède beaucoup d'argent et ne lésine pas sur les moyens pour toucher à son but. Ses bureaux, très organisés, se trouvent dans les catacombes de la capitale, milieu fermé et secret d'où il dirige les opérations. Il a pour l'assister un grand nombre de personnes auxquelles il a rendu service en les tirant du bourbier.

Autant il est aimable avec certaines personnes, autant il se montre cynique, intraitable et sans pitié pour ses ennemis. Il attire la sympathie des uns, intrigue et inquiète ceux qui n'ont pas la conscience tranquille.

Surtout ne croyez pas, malgré une critique quelque peu négative, que ce livre n'est pas bon à lire. L'action est très bien menée, l'histoire est pleine de suspens et de rebondissements.

 

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Rédigé par Alicia

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