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Publié le 12 Juin 2020

Octave Mirbeau 1848-1917

Œuvre de deux cent vingt-deux pages, dont la publication originale date de 1886 et qui est en partie autobiographique. Écrit à la première personne du singulier, sous la forme d'un journal, le héros, qui est d'un caractère mélancolique, enclin à l'introspection, mais véridique et lucide, y étale ses états d'âme. Ainsi on le suit dans son cheminement intérieur douloureux, dans ses émotions; on a de la sympathie pour lui, on le plaint, on se dit qu'il n'a pas eu de chance, qu'il n'a pas eu de bons parents... Et des fois aussi on a envie de le secouer et de lui dire de réagir... Mais le peut-il?

Jean Mintié est un enfant solitaire, Son père est notaire, et très occupé, Il s'attend à ce que son fils reprenne l'étude comme l'exige la tradition: "Depuis un temps immémorial, cela se passait ainsi chez les Mintié. Il eût semblé monstrueux et tout à fait révolutionnaire qu'un Mintié osât interrompre cette tradition."

La mère de Jean est dépressive et entretient des idées singulières, comme par exemple porter malheur à son fils. C'est la raison qui pousse un jour cette femme à ne plus s'occuper de son enfant, qui sera dès lors élevé par la nourrice. Jean Mintié grandit alors en se renfermant de plus en plus en lui-même. "Les années s'écoulèrent ennuyeuses et vides. Je restais sombre, sauvage, toujours renfermé en dedans de moi-même, aimant à courir les champs...  "Sans être doué de ce don terrible qu'ont certaines personne de s'analyser... je me demandais souvent qui j'étais et ce que je voulais. Hélas! je n'étais personne et ne voulais rien."

A l'âge adulte Jean s'engage à la guerre, celle de 1848 dans laquelle il vit un enfer terrifiant et sinistre.  Plus tard, à la mort de ses parents, il décide de quitter la campagne pour Paris,  Il se met à l'écriture.

Renfermé toujours en lui-même, il n'a qu'un seul ami, un artiste-peintre qui sait l'apprécier et reconnaître chez lui de bonnes qualités morales ainsi qu'une grande profondeur d'esprit. Et c'est dans l'atelier de cet homme qu'il rencontre Juliette, une demi-mondaine dont la beauté l'émeut. Désormais il n'est plus seul, enfin quelqu'un qui l'écoute, à qui il peut parler. Il s'installe avec elle, mais il s'aperçoit quelque temps après que cette demoiselle sotte et frivole, a des goûts prononcés pour le luxe et il lui faut de l'argent, beaucoup d'argent. C'est comme une faim qu'elle ne peut satisfaire.. Alors il paye et paye encore. On se demande pourquoi il ne dit pas non à cette fille, qu'il ne lui résiste pas; Mais il est pris dans une séduction destructrice, qui le dévore et dont il ne parvient pas à se libérer.

Cette malheureuse histoire avec Juliette relate la liaison de l'auteur avec Judith Vinmer une femme galante, liaison qui le bouleversera et le poussera à écrire "Le Calvaire", comme s'il voulait extirper le démon installé en lui.

Mon bonheur dura peu... Mon bonheur!... C'est une chose extraordinaire, en vérité, que jamais, jamais, je n'ai pu jouir d'une joie complètement, et qu'il ait fallu que l'inquiétude en vînt toujours troubler les courtes ivresses. Désarmé et sans force contre la souffrance, incertain et peureux dans le bonheur, tel j'ai été, durant toute ma vie.

Ce que j'en pense: Très bien! L'analyse psychologique est très bonne et pointue.

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Classiques français, #Littérature française

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Publié le 1 Mai 2020

Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains ?

Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières

Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment

Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes

Guillaume Apollinaire, Rhénanes, Alcools, 1913

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes

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Publié le 29 Avril 2020

Léon Tolstoï

Katia, 17 ans  vit à Pokrovski avec sa sœur et sa gouvernante dans la vieille maison familiale dans laquelle elle reçoit régulièrement Serge Mikailovitch, un homme d'une trentaine d'année qui s'occupe de leurs affaires. Cet homme, de par son caractère doux et pacifique ainsi que par sa culture, plait à Katia, qui lui manifeste un intérêt notable. S'il y a beaucoup d'hésitation et d'interrogation au début de leur relation, ils finissent tous deux par s'épouser, car leur amour est authentiqua. Ils auront deux enfants.

Mais le couple vit à la campagne, dans une existence tranquille, trop tranquille pour Katia  qui déborde d'énergie. Elle ressent de l'ennui. Ne vivre qu'avec son mari ne lui suffit plus. Mon esprit et jusqu'à mes sentiments trouvaient leurs champs d'action, mais il y en avait un toutefois, le sentiment de la jeunesse, d'un certain besoin de mouvement, qui ne rencontrait point une satisfaction suffisante dans notre vie paisible'

Le couple part donc à Pétersbourg, sort dans de nombreuses soirées où Katia est fêtée, adulée. Pour elle, c'est ça la vraie vie, celle qui lui renvoie une image flatteuse d'elle-même. Elle a l'impression de se trouver enfin, d'être reconnue.

Il n'en va pas de même pour lui. Ce n'est pas de cette vie superficielle dont il avait rêvé. D'abord il n'a pas besoin de reconnaissance, il sait qui il est, il est sur de lui. Mais le choix de sa femme lui fait de la peine, le blesse, car il fait montre d'un manque de confiance en lui, en la vie qu'il lui propose, d'une méconnaissance de sa personne et de ses désirs.

Mais il ne dit rien à Katia de ce qui le tourmente et la laisse agir comme bon lui semble. Seulement, froissé au plus profond de son être, il adopte vis à vis d'elle un comportement de plus en plus froid qu'elle ne comprend pas, qu'elle perçoit comme un reproche dont elle ignore la nature mais qui dévoile un malentendu pernicieux qui petit à petit détériore leur belle entente.

Toutefois, Katia tient à son mari qu'elle aime toujours. Aussi, rentrant en elle-même reconnait-elle que sa relation avec lui est précieuse, qu'elle est mariée à un homme de qualité et considère finalement qu'il y a du bon dans le foyer.

C'est ce jour-là que prit fin mon roman avec mon mari; le vieux sentiment demeura avec ces chers souvenirs vers lesquels il n'y avait plus à revenir, et un sentiment nouveau d'amour pour mes enfants inaugura le commencement d'une autre existence, heureuse d'une autre façon... convaincue que la réalité du bonheur est au foyer et dans les joies pures de la famille....

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature russe

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Publié le 15 Avril 2020

Eugène Sue,1804-1857

Roman fleuve en dix tomes dans lequel Eugène Sue nous emmène dans le Paris du dix neuvième siècle et nous fait découvrir la misère immonde des bas fonds. On suit avec beaucoup d'intérêt les épreuves de cette foule de personnages, les uns bons, les autres mauvais voire cruels, certains, pathétiques; d'autres encore pittoresques, comme le couple Pipelet qui donne une touche amusante dans ce sombre roman.

Eugène Sue détaille minutieusement les lieux et les personnages et s'étend sur une réflexion aiguë des problèmes de société: prison, asiles d'aliénés. peine de mort...

L'histoire débute par l'intervention de Mr Rodolphe pour la défense de Fleur de Marie, dite aussi La Goualeuse, âgée d'à peine seize ans, attaquée par un brigand dans la Cité

 Celle-ci raconte à son sauveur sa triste histoire.  Orpheline, abandonnée,  elle n'a d'autre ressource que de vivre dans cette fange ignoble. Pourtant on voit bien qu'elle n'y est pas à sa place. Il ressort d'elle quelque chose de pur et d'honorable qui émeut Rodolphe.  On découvre que ce dernier est un grand prince germanique, qui, ayant commis quelque faute envers son père, décide de se racheter en essayant de faire le plus de bien possible aux malheureux qu'il croise sur son chemin. Plus précisément il veut instaurer une justice sociale, récompenser ceux qui font le bien et punir ceux qui font le mal. Seulement il veut rester discret c'est pourquoi pour faire ses recherches dans ces quartiers sensibles il se déguise en ouvrier.

Fleur de Marie est victime de la comtesse Mac Gregor,une femme sans scrupules, ambitieuse, froide, qui, ayant des vues sur le prince de Gerolstein, utilise, pour arriver à ses fins les services du notaire Jacques Ferrand, de la Chouette et du Maître d'école, trois scélérats de la pire espèce qui, à un moment ou à un autre, ont impacté la vie de Fleur de Marie et de bien d'autres personnes, comme François Germain, le lapidaire Morel, une femme de la haute société...

Le Prince, touché par la beauté et le charme de la Goualeuse, pressentant chez elle de solides qualités morales, l'emmène tout d'abord dans une ferme dont il est propriétaire, puis découvre par la suite qu'il est le père de cette malheureuse. A partir de ce moment, la vie de Fleur de Marie change complètement. Elle vit alors dans le palais du prince, entourée, fêtée, adulée non seulement parce qu'elle est d'un rang élevé mais aussi parce qu'elle est bonne.

Pourtant malgré tout le faste qui l'entoure et l'ardent amour de son père, heureux de la retrouver alors qu'il la croyait morte, Fleur de Marie souffre de son odieux passé dont elle a honte, qu'elle ne parvient pas à regarder autrement que comme une flétrissure indélébile et qui l'empêche de voir qu'elle est victime et non coupable. "Mais le passé, on te l'a imposé; tu ne peux en répondre devant Dieu!...Une fois précipitée malgré toi dans cet abîme, tu ne pouvais plus en sortir,   grâce à l'atroce indifférence de cette société dont tu étais victime.

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Classiques français

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Publié le 29 Mars 2020

Le Rocher du Diamant est situé dans la Mer des Caraïbes, face à la ville du même nom en Martinique. Il est tout simplement fascinant non seulement par sa solitude au milieu de cette immensité, mais aussi  par les reflets brillants que l'on peut observer à différentes heures de la journée. Espace naturel protégé, il donne abri à de nombreuses espèces d'oiseaux.

Ce rocher a joué un rôle important sous Napoléon, pendant les guerres franco-anglaises, à cause de sa situation. Il était fortifié par les britanniques et équipé de formidables batteries. Une garnison de plusieurs hommes était installée là, dormant dans des grottes et se nourrissant entre autres de poules, pintades, chèvres qu'ils élevaient.

Le Rocher du Diamant, après avoir été la propriété des anglais, a été reconquis par les français.

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Martinique

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Publié le 29 Janvier 2020

Alexandre Dumas(1802-1870)

Aexandre Dumas n'est pas mon auteur préféré, mais il nous en apprend beaucoup sur l'Histoire. Il s'agit là, de son premier roman sur la Révolution, période pleine d'horreurs et de crimes. Tous les personnages de cette histoire sont violents, hormis le Chevalier de Maison-Rouge qui est un homme doux et paisible, répugnant à la tuerie.

L'histoire commence en 1793. Louis XVI vient d'être guillotiné et Marie-Antoinette est emprisonnée au Temple avec sa fille Madame Royale, son fils, et sa sœur Madame Elisabeth.

La Terreur règne en maître et insuffle un lourd climat de suspicion. Tout le monde se surveille et vit dans une peur constante. En effet le Tribunal Révolutionnaire envoie très rapidement et pour un simple soupçon à l'échafaud, installé place de la Révolution, aujourd'hui Place de la Concorde. On ne se dit plus: "Monsieur" "Madame", mais Citoyen  Citoyenne. Les aristocrates, exécrés, responsables dans l'esprit des gens, de toute la misère du peuple, sont poursuivis, traqués. Donc pour préserver sa vie on fait montre  d'un grand patriotisme républicain et on a soin de ne pas paraître suspect.

Une organisation serrée est constituée autour de la Reine, car on a entendu parler d'un complot pour libérer la citoyenne Capet.

En effet, un homme, le Chevalier de Maison-Rouge, royaliste et amoureux de la Reine, multiplie les actions, à ses risques et périls pour délivrer la souveraine.

Maurice Lindey est un républicain convaincu, qui tombe amoureux de Geneviève Dixmer, aristocrate royaliste, engagée avec son mari dans le complot, dirigé par le Chevalier de Maison-Rouge. Sa liaison avec la jeune femme s'imbrique dans l'histoire du chevalier, avec ses mensonges et ses tromperies.  Son travail, permettant au jeune homme, ses entrées au Temple,  Dixmer et Maison-Rouge encouragent son amitié pour madame Dixmer et l'utilisent à ses dépens pour accomplir leurs desseins.

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Classiques français

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Publié le 27 Janvier 2020

La neige à travers la brume
Tombe et tapisse sans bruit
Le chemin creux qui conduit
A l'église où l'on allume
Pour la messe de minuit.

Londres sombre flambe et fume ;
La chair qui s'y cuit
Et la boisson qui s'ensuit !
C'est Christmas et sa coutume
De minuit jusqu'à minuit.

Sur la plume et le bitume,
Paris bruit et jouit.
Ripaille et Plaisant déduit
Sur le bitume et la plume
S'exaspèrent dès minuit.

Le malade en l'amertume
De l'hospice où le poursuit
Un espoir toujours détruit
S'épouvante et se consume
Dans le noir d'un long minuit...

La cloche au son clair d'enclume
Dans la cour fine qui luit,
Loin du péché qui nous nuit,
Nous appelle en grand costume
A la messe de minuit.

Paul Verlaine (1844-1896), recueil: Bonheur

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes, #Classiques français

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Publié le 25 Décembre 2019

Le ciel est noir, la terre est blanche ;
– Cloches, carillonnez gaîment ! –
Jésus est né ; – la Vierge penche
Sur lui son visage charmant.

Pas de courtines festonnées
Pour préserver l’enfant du froid ;
Rien que les toiles d’araignées
Qui pendent des poutres du toit.

Il tremble sur la paille fraîche,
Ce cher petit enfant Jésus,
Et pour l’échauffer dans sa crèche
L’âne et le boeuf soufflent dessus.

La neige au chaume coud ses franges,
Mais sur le toit s’ouvre le ciel
Et, tout en blanc, le chœur des anges
Chante aux bergers :  » Noël ! Noël !  »

Théophile Gautier

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes

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Publié le 10 Décembre 2019

 

Plus de belle campagne,
Plus de feuillage vert,
L'enfant de la montagne,
Hirondelle d'hiver,
Chante en la cheminée
Où naguère a chanté,
Aux beaux jours de l'année,
L'hirondelle d'été.

Et sur les promenades
Plus de charmants bouquets,
Plus de douces œillades,
De manèges coquets,
Là-bas, sous les grands ormes,
Où venaient tous les soirs,
Femmes aux blanches formes,
Aux épais cheveux noirs.


Or, que faire en sa chambre
Quand, sur ses traits maigris,
Le soleil de décembre
Met son capuchon gris !
Il faut se mettre à l'aise,
Commodément assis,
Et, les pieds dans la braise,
S'endormir sans soucis.

Ou bien si d'aventure
On a le cœur épris
Pour une créature
Qui ne soit pas sans prix,
Il fait bon, il me semble,
La prendre dans ses bras,
Et tous les deux ensemble,
Se mettre entre deux draps.

                                                            François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898)

Les Loisirs lyriques

                                                                                                                  

Lac du Bouchet.

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes

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Publié le 11 Novembre 2019

Yvan Tourgueniev

Deux amis entretiennent une correspondance dans laquelle l'un des deux, qui signe BP, raconte la relation qu'il a eu avec Viéra, une jeune femme qu'il a connue une vingtaine d'années auparavant et qu'il revoie. A l'époque il avait désiré l'épouser mais la mère de la jeune femme  s'y était opposée.

C'est donc avec plaisir qu'il retrouve Viéra. Sachant que la jeune femme n'a jamais lu ni roman ni poésie, ayant reçu une éducation rigide, il entreprend de l'éveiller à la littérature. Son choix se porte sur Faust de Goethe, ce poème qui l'avait enchanté jadis. Très vite la jeune femme est éblouie par la beauté du texte, et à partir de cet instant les lectures se poursuivent. Dans ses lettres à son ami, PB lui raconte  la sensibilité de Viera et combien elle le charme par sa délicatesse. Mais au fils du temps, peu à peu, et inexorablement, un lien de plus en plus étroit se développe entre eux, bien que PB connaisse "le danger de ces rapports journaliers entre un homme jeune encore et une jeune femme." La découverte de leur attirance mutuelle les bouleverse tous deux car Viera est mariée. La profondeur de leur souffrance n'a d'égale alors, que celle de leur amour.

On peut critiquer le comportement de la mère de Viéra qui a refusé à sa fille cet homme qu'elle aimait déjà du temps de sa prime jeunesse. Mais elle pressentait l'effet que ferait sur elle cette littérature poétique et l'influence de  PB.

"Mes relations avec elle sont d'un caractère singulier. A un certain point de vue, je puis dire que j'exerce sur elle une influence marquée comme si j'achevais son éducation, et de son côté, elle agit sur moi, à son insu, d'une façon qui m'est très avantageuse."

"Je ne m'attendais pas à une telle impression, me répondit-elle; mais Dieu sait si vous avez raison. Quand ma mère me défendait de lire des livres de ce genre, c'est peut-être parce qu'elle savait que..."

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature russe

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