Le Dernier jour d'un condamné
Publié le 14 Août 2007
Victor Hugo
Victor Hugo a écrit cette œuvre, après qu'il ait vu de ses yeux le terrifiant spectacle de la guillotine. Il s'est toujours prononcé contre la peine capitale.
La préface de 1832 est très édifiante.
Un condamné à mort écrit les souffrances morales qu'il endure jusqu'à l'issue fatale, espérant que son récit fera comprendre à d'autres, l'horreur de ce supplice abominable. Il décrit son incessante angoisse, les souvenirs de sa vie passée, (qui, maintenant qu'elle est menacée lui parait belle), les regrets qu'il a de la quitter. Jusqu'au bout, et de toutes ses forces, il espère une grâce qui ne lui sera pas accordée. Ce récit interpelle.
"Condamné à mort !
Voilà cinq semaines que j'habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids !
Si tout, autour de moi, est monotone et décoloré, n' y a t' il pas en moi une tempête, une lutte, une tragédie ? Cette idée fixe qui me possède ne se présente-t-elle pas à moi à chaque heure, à chaque instant, sous une nouvelle forme, toujours plus hideuse et plus ensanglantée à mesure que le terme approche ?
Se sont-ils jamais seulement arrêtés à cette idée poignante que dans l'homme qu'ils retranchent il y a une intelligence, une intelligence qui avait compté sur la vie, une âme qui ne s'est point disposée pour la mort ?"