Son frère
Publié le 3 Février 2009
Philippe Besson
Lucas raconte dans son journal la longue agonie de son frère mourant qu'il accompagne dans ses derniers moments. Il décrit les relations avec le personnel soignant (qu'il charge au maximum), lui reprochant son trop grand professionnalisme dénué de tout sentiment, ses hésitations, ses mensonges, ses propositions inutiles, parce que la mort est inéluctable, mais qui soigne parce qu'il faut soigner. Le malade, lui, participe bon gré mal gré à tous ces traitements pénibles et douloureux, à toutes ces humiliations, parce qu' on ne sait jamais, ça peut peut-être marcher... Tout en se sachant très atteint, le malade refuse la mort, alors il lutte d'abord, il se bat, mais difficilement - car il sait, il a la conviction intime que c'est un combat perdu d'avance. Le temps passant, il ressent de la colère, de l'exaspération, du ressentiment et bien sûr, la peur atroce devant ce gouffre qui l'attend dont il ignore la véritable profondeur, mais dont il soupçonne l'horrible trou noir. Finalement il abandonne la lutte, regarde la mort en face, se rit d'elle et choisit de l'aborder à sa façon.
"Dire la mort, c'est une chose impossible. Dire ce que c'est, ce qu'on ressent, ce qui arrive, ce à quoi on est en proie, on ne sait pas. C'est une tentative vouée à l'échec, une illusion tragique;
La mort est ce qu'il y a de plus probable, de plus inévitable et c'est cependant la chose la moins facile à recevoir, à admettre."
Cette œuvre publiée en 2001 a reçu le prix Fémina. Philippe Besson décrit de façon sensible toutes les étapes de la maladie par laquelle passe le malade. Intéressant et réaliste.