Béatrix
Publié le 6 Mai 2008
Honoré de Balzac
Calyste du Guénic, jeune baron breton, tendrement aimé de sa mère, n'a reçu d'elle que l'éducation strictement nécessaire pour bien vivre dans la société dans laquelle il est sensé évoluer. Or, non loin de chez lui habite Mademoiselle des Touches, une jeune femme à l'esprit vif, au caractère bien trempé, instruite, cultivée et dont les conversations élevées intéressent au plus haut point le jeune homme. C'est une femme active pour l'époque, pleine de ressources, faisant du théâtre, ce qui lui donne d'être très critiquée dans certain milieu. Attiré par cette femme qui sort de l'ordinaire, Calyste se rend très régulièrement chez elle. Un jour, il y rencontre la marquise Béatrix de Rochefide dont il tombe amoureux. Le jeune homme s'enfonce dans cette relation sans espoir, au grand déplaisir de ses parents qui voient dans madame de Rochefide une femme égoïste et sans scrupules. Le temps passe, et le père de Calyste, à la veille de sa mort, fait promettre à son fils de se marier sans faute. Il épouse donc une jeune femme charmante: Sabine de Grandlieu, mais reste obsédé par le souvenir de la marquise de Rochefide. Le jeune baron du Guénic la revoit et engage avec elle une relation adultérine que sa femme définit comme un adultère rétrospectif. La douleur de la jeune femme est si profonde que craignant pour sa santé, sa mère demande au comte Maxime de Trailles et au marquis d'Ajuda d'intervenir en faveur du jeune couple. Ceux-ci imaginent une intrigue si bien ficelée que les différents protagonistes, sans s'apercevoir qu'ils ont été joués, seront obligés de reprendre leur place.
L'œuvre est divisée en deux parties. Dans la première, intitulée: "Les Personnages", Balzac fait de très longues descriptions qui peuvent décourager ceux qui ne les aiment pas; toutefois ces descriptions pour ceux qui aiment Balzac, ne sont nullement ennuyeuses, et permettent de bien entrer dans la peau des personnages ainsi que de bien cerner le décor.
"Une mère qui ne sait pas tout ce que fait son fils croit tout perdu, quand une mère aime autant et est aussi aimée que Fanny"
"Son esprit supérieur se refusait à l'abdication par laquelle la femme mariée commence la vie; elle sentait vivement le prix de l'indépendance et n'éprouvait que du dégoût pour les soins de la maternité".
Calyste a tué chez moi la sainte ferveur de l'amour en me blasant sur tout, même sur la douleur. Quelle lune de miel que celle où j'ai trouvé dès le premier jour l'amertume d'un adultère rétrospectif ! "