Une Fille d'Eve
Publié le 14 Janvier 2008
Honoré de Balzac
Madame de Vandenesse est bien mariée et jouit d'une vie paisible exempte de tout souci, mais découvre qu'elle s'ennuie. Elle est belle et intelligente, son mari (Félix de Vandenesse, l'amant de Madame de Mortsauf dans Le Lys dans la Vallée) ayant eu soin de la former pour qu' elle puisse trouver sa place dans la haute société qu'elle fréquente. Or, il a si bien réussi dans cette entreprise que l' on est bientôt jaloux de son bonheur et que l'on imagine aussitôt un méchant stratagème pour le faire tomber, lui et sa femme - car on ne pardonne pas à Félix certaines aventures sentimentales..
On met donc l'innocente comtesse en contact avec Raoul Nathan, écrivain talentueux et homme politique, mais au physique et caractère singuliers, dont les dons séduisent madame de Vandenesse. Cet homme a aussi besoin d' argent et d'une position dans le grand monde. Ce sont les raisons qui le poussent à accepter l'intérêt que lui porte la comtesse, et ceci, bien qu'il soit attaché à Florine, une artiste en vogue. Toutefois, Raoul, ambitieux en politique, se heurte à du Tillet, le beau-frère de madame de Vandenesse, qui veut l'évincer complètement. Ces conditions sont telles qu'elles l’entraînent dans une situation financière catastrophique et qu'il compte alors sur le secours de madame de Vandenesse pour sortir de l'impasse dans laquelle il est tombé. La comtesse, innocente et naïve tombe dans le piège, mais son mari, aimant et clairvoyant, intervient..
«La correspondance, où la plume est toujours plus hardie que la parole, où la pensée revêtue de ses fleurs aborde tout et peut tout dire, avait fait arriver la comtesse au plus haut degré d'exaltation.»
«Pourquoi ce défaut de pénétration dans leurs affaires personnelles chez des hommes habitués à tout pénétrer ? Peut-être l'esprit ne peut-il pas être complet sur tous les points, peut-être les artistes vivent-ils trop dans le monde présent pour étudier l'avenir, peut-être observent-ils trop les ridicules pour voir un piège, et croient-ils qu'on ose pas les jouer.»