La Pitié Dangereuse de Stefan Zweig
Publié le 16 Septembre 2007
Anton Hofmiller, jeune lieutenant dans l'armée autrichienne, invite, lors d' une soirée dans un superbe château la jeune fille de la maison, ignorant que celle-ci est paralysée. Epouvanté par ce qu'il vient de faire, et poussé par une irrésistible pitié, il cherche à réparer le mal qu'il a commis en entretenant des relations suivies avec cette jeune infirme. Mais de fil en aiguille, ce sentiment de pitié qu'il est incapable de contenir, l'entraîne de plus en plus loin, si loin qu'il se trouve finalement dans une situation inextricable et douloureuse.
Stefan Zweig soulève ici le côté pervers de la pitié qui, si elle n'est pas maîtrisée, peut faire plus de mal que de bien. La pitié est un sentiment qui nous étreint à la vue de la souffrance d'autrui, mais qui reste stérile, contrairement à la compassion qui nous pousse à un engagement réfléchi vis à vis du malade, en vue de lui venir en aide .
Extraits :
" Il y a deux sortes de pitié. L'une, molle et sentimentale, qui n'est en réalité que l'impatience du coeur de se débarrasser le plus vite de la pénible émotion qui vous étreint devant la souffrance d'autrui, qui n' est pas du tout la compassion, mais un mouvement instinctif de défense de l'âme contre la souffrance étrangère. Et l'autre, la seule qui compte, la pitié non sentimentale mais créatrice, qui sait ce qu'elle veut et est décidée à persévérer jusqu'à l' extrême limite des forces humaines."
"Ecoutez moi, lieutenant. Il n'est jamais bon de faire et de dire les choses à demi. C'est de cela que vient tout le mal qu'il y a sur terre."