Publié le 11 Novembre 2019

Yvan Tourgueniev

Deux amis entretiennent une correspondance dans laquelle l'un des deux, qui signe BP, raconte la relation qu'il a eu avec Viéra, une jeune femme qu'il a connue une vingtaine d'années auparavant et qu'il revoie. A l'époque il avait désiré l'épouser mais la mère de la jeune femme  s'y était opposée.

C'est donc avec plaisir qu'il retrouve Viéra. Sachant que la jeune femme n'a jamais lu ni roman ni poésie, ayant reçu une éducation rigide, il entreprend de l'éveiller à la littérature. Son choix se porte sur Faust de Goethe, ce poème qui l'avait enchanté jadis. Très vite la jeune femme est éblouie par la beauté du texte, et à partir de cet instant les lectures se poursuivent. Dans ses lettres à son ami, PB lui raconte  la sensibilité de Viera et combien elle le charme par sa délicatesse. Mais au fils du temps, peu à peu, et inexorablement, un lien de plus en plus étroit se développe entre eux, bien que PB connaisse "le danger de ces rapports journaliers entre un homme jeune encore et une jeune femme." La découverte de leur attirance mutuelle les bouleverse tous deux car Viera est mariée. La profondeur de leur souffrance n'a d'égale alors, que celle de leur amour.

On peut critiquer le comportement de la mère de Viéra qui a refusé à sa fille cet homme qu'elle aimait déjà du temps de sa prime jeunesse. Mais elle pressentait l'effet que ferait sur elle cette littérature poétique et l'influence de  PB.

"Mes relations avec elle sont d'un caractère singulier. A un certain point de vue, je puis dire que j'exerce sur elle une influence marquée comme si j'achevais son éducation, et de son côté, elle agit sur moi, à son insu, d'une façon qui m'est très avantageuse."

"Je ne m'attendais pas à une telle impression, me répondit-elle; mais Dieu sait si vous avez raison. Quand ma mère me défendait de lire des livres de ce genre, c'est peut-être parce qu'elle savait que..."

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature russe

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Publié le 6 Novembre 2019

Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !

Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire,
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois !

Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d’attraits,
C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !


Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d’un regard d’envie

Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui !

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !

Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?

Peut-être l’avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j’ignore
Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu ? …

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphir;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu’elle expire,
S’exhale comme un son triste et mélodieux

Alphonse de Lamartine,

(Méditations poétiques)

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes, #Classiques français

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