Publié le 21 Janvier 2017
Fédor Dostoievski
Ce roman est le deuxième de ce grand auteur russe. Malgré le thème des plus intéressants, ce livre n'a pas connu un grand succès à sa parution en 1846. Dostoievski l'a donc réécrit en 1865.
Que diriez-vous si vous aviez un double, un personnage qui vous ressemble comme deux gouttes d'eau, qui vous suit partout, vous accompagne partout où vous allez?
Et bien! Monsieur Goliadkine, conseiller titulaire, a un double. Iakov Petrovitch est un personnage fragile, voire très fragile, tourmenté au plus au point dans son être intérieur. Il doute de tout, de toutes ses entreprises. Il n'est jamais sûr de rien, n'a pas l'esprit tranquille et surtout, se croit entouré d'ennemis qui ont juré sa perte. A part cela c'est un homme des plus convenables, menant sa petite vie ordinaire, ne faisant de mal à personne et ne demandant rien à quiconque.
Un soir il se rend à la réception donnée chez le conseiller d'état Berendeiev en l'honneur de l'anniversaire de Clara Olsoufievna, dont il est amoureux; mais on lui refuse l'entrée. il utilise donc de stratagèmes et finit par entrer dans la place. Mais troublé à l'extrême, il commet tant de bévues, tient un discours si incohérent, qu'on finit par le mettre à la porte.
Sur le chemin du retour, en proie à une angoisse malsaine, il croise un homme qu'il pense avoir déjà rencontré: "Qui est-ce celui-là?" se dit-il, jusqu"au moment où, stupéfait, incrédule, il réalise que cet individu n'est jamais que lui-même.
A partir de ce jour il voit son double dans tous les lieux où il se rend. Son double qui lui prend tout ce qui lui appartient, toute sa vie. Le comportement odieux de son sosie met Monsieur Goliadkine dans tous ses états. Il a beau se battre contre lui, en employant toutes sortes de moyens, complètement déstabilisé, perdant le contrôle de ses émotions, il sombre petit à petit dans la folie.
Extrait. Assis devant lui, sur son propre lit, l'inconnu lui souriait, clignait de l’œil, lui adressait des signes amicaux de la tête.... M. Goliadkine voulut crier, mais ne pût; il voulut protester mais n'en eût pas la force. Ses cheveux se dressaient sur sa tête; il s'assit, sans la moindre conscience de ce qu'il faisait, mort d'effroi.
