Publié le 23 Février 2008

                                                                                                Émile Verhaeren

Vous ne reverrez plus les monts, les bois, la terre,
Beaux yeux de mes soldats qui n'aviez pas vingt ans
Et qui êtes tombés en ce dernier printemps
Ou plus que jamais douce apparut la lumière.

On n'osait plus songer aux champs d'or
Que l'aube a revêtu de sa gloire irisée;
Seule, la sombre guerre occupait la pensée
Quand, au fond des hameaux on apprit votre mort.


Depuis votre départ, à l'angle de la glace,
Votre image attirait et le cœur et les yeux;
Et nul ne s'asseyait sur l'escabeau boiteux
Où tous les soirs, près du foyer, vous preniez place.

Hélas, où sont vos corps jeunes, puissants et fous?
Où vos bras et vos mains, et les gestes superbes
Qu'avec la grande faux vous faisiez dans les herbes ?
Hélas, la nuit immense est descendue sur vous.
(...)

                                                                       (in Les ailes rouges de la guerre).

 

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes

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Publié le 19 Février 2008

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                                                                                                           Sigrid Undset
 
     Sigrid Undset est née en 1882 au Danemark et décédée en 1949 en Norvège, elle a reçu le Prix Nobel de littérature en 1928 pour sa trilogie,"Kristin Lavrandsdatter".
    J'ai beaucoup aimé son écriture qui est très riche, tant dans l'analyse serrée qu'elle fait des sentiments humains, que dans les descriptions magnifiques de la Norvège.

    Torkild Christiansen n'a pas eu la vie facile. Son enfance a été malheureuse et solitaire dans un foyer fragile. Toutefois, sa solitude n'est pas complète, puisqu'il y a Rose, une jeune fille qu'il connait depuis l'enfance, dont il est profondément amoureux, et à laquelle de temps en temps, il avoue sa passion.. Mais celle-ci, ne connaissant pas son propre cœur, ne répond pas à son espérance. Elle attend celui qui la fera vibrer et Torkild n'est pas celui-là. Pourtant les jeunes gens se plaisent dans la compagnie l' un de l'autre, se rencontrent régulièrement, parlent ensemble. Rien ne laisse donc penser que cette relation puisse être fausse, et pourtant. . .  Finalement  Rose accepte d'épouser Torkild, mais force est de reconnaitre à ce dernier que sa femme ne l'aime pas. Elle l'aime bien, certes, mais ne s'engage pas. Torkild, qui est un être profond, ne peut accepter cet amour non partagé, car ce qu' il désire par dessus tout, parce qu'il aime Rose, c'est son amour absolu, sans réserve, qu'elle lui donne son cœur, qu'elle soit toute à lui.

    Ce qui est touchant dans ce couple, malgré leurs difficultés relationnelles, c'est leur loyauté mutuelle. Ils se couvrent mutuellement et ne se trahissent pas. Il est évident qu un lien solide les unit malgré tout.

    " Cependant, elle avait découvert l'amour, qui transforme tout, l'amour qui crée, l'amour qui renouvelle.
    Je savais que je t'aimais dès avant de te quitter. Mais je n'osais pas te le dire. Peut-être, au fond, ne le savais-je pas vraiment."

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature norvégienne

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Publié le 9 Février 2008

                                                                                                               Aragon  

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

    J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
    J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
    Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson.


    J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi qu'un ciel peut être bleu
    Que le bonheur n' est pas un quinquet de taverne
Tu m' as pris par la main dans cet enfer moderne
    Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux

    Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue
    Une corde brisée aux doigts du guitariste
    Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve ailleurs que dans les nues
    Terre terre voici ses rades inconnues.


    Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

     
    Le Roman inachevé 
Extrait de "Prose du Bonheur et d'Elsa"
 
Que serais-je sans toi.

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes

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