Publié le 27 Janvier 2008

                                                                                                    Irène Némirovskiy

    Écrivain de langue française, née en 1903 à Kiev et morte en 1942 à Auschwitz. Son père était juif.
    Ce très bon auteur, que j'ai lu pour la première fois et aimé, a reçu le Prix Renaudot pour "Suite Française", un ouvrage de deux tomes qui devait à l'origine, en compter cinq.
 

    Jean-Luc n'est pas à l'aise dans sa famille et se retrouve seul. Il est sans ressources. Au début de l'histoire il est amoureux d'Édith et veut l'épouser mais celle-ci le trahit, estimant que ce jeune homme pauvre est sans intérêt pour elle. Ecoeuré, déçu, blessé dans son amour, il prend sa revanche et fait de cette jeune femme sa maitresse, pour qu'elle le serve à s'élever socialement. De même il entre dans le monde de la politique et de la finance pour prendre tout ce qu' il peut et l'utiliser à des fins personnelles. Certes le comportement d'Édith est blâmable, mais celui de Jean-Luc est des plus odieux. Désormais il ne fera qu'utiliser la jeune femme pour son propre intérêt en méprisant ses sentiments. Cette relation, très belle au début de l'histoire, devient laide de haine, de ressentiment et de non pardon.
  
      "Il était venu à elle avec tant d'amour ! Jamais, il ne lui avait pardonné.. . Cet amour avait été si tôt altéré par le désir de vengeance, par l' intérêt, le calcul. . . Il avait eu tort, peut-être, de ne vouloir aimer que ce qui méritait de l'être. Peut-être le don gratuit de soi était la seule marque visible de l'amour?


        Jean-Luc, dans son désarroi intérieur imagine que de se laisser diriger par l'amour est indigne d'un homme, aussi s'efforce t-il de ne jamais montrer la moindre émotion. Toutefois, un jour, tombant sous le charme d'une jeune femme insignifiante, pas même jolie, mais soumise, ne demandant rien, acceptant tout, il devient la proie de ce sentiment d'amour qu'il ne peut maitriser. Il dira à son frère, venu le rencontrer: " Ce qui est terriblement difficile à manier, c'est soi-même, c'est son propre cœur."

  Comme c'est vrai !

 

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature française

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Publié le 26 Janvier 2008

Il sort de son bureau
Il ne fait pas très chaud
Il croise un sans abri
Qui à ce moment lui dit:
« Voulez-vous acheter un journal?
En ce jour bien banal
Vous  y trouverez des choses intéressantes

Vous y trouverez une annonce qui patiente.
Elle n'attend que vous,
Elle n'attend qu'un rendez-vous
Une rencontre d'écriture
Je vous souhaite une bonne lecture »
L'homme élégant n'ose refuser
Pour ne pas le frustrer.
Il s'assit pour boire son café.
Finalement, attiré par la curiosité
Il ouvre le  journal
Et au final
Tombe sur cette annonce
Qui attend une réponse
« Recherche amitié par amour de l'écriture »
Il prend un papier, un stylo, et avec un geste sûr
Recopie l'annonce et l'adresse

Car celle-ci l'intéresse
Il décide d'écrire une lettre
La réponse ne tarde pas à apparaître
L'amitié naît petit-à-petit
Et voici qu'un rêve s'accomplit
La rencontre de deux êtres
Qui un jour vont se connaître
Trouveront l'amour ou l'amitié
Et cela, personne ne le sait.

Isabelle Ange
(in Sans-Abri, « Premier journal de lutte
contre la misère et la précarité ».)

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes

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Publié le 21 Janvier 2008

                                                                                                                Pearl Buck

    L'auteur situe son histoire avant la Révolution de 1911

  La « Mère » a une trentaine d'années quand son histoire débute. Elle a déjà deux enfants et en attend un troisième. Son travail est énorme, tant dans la maison que dans les champs, mais elle l'accomplit joyeusement car elle est heureuse, pleine de courage et de force. Malheureusement son mari est un homme-enfant qui n'a pas su mûrir, et discerner ses responsabilités familiales, et ce sont d'interminables querelles qui s'enveniment au fur et à mesure que le temps passe. Un jour il s'en va et ne revient plus. Et c'est une vie de luttes et de combats qu'elle est désormais obligée de mener pour parvenir à nourrir sa petite famille. Elle met son fils ainé au travail des champs, et pressée par sa lourde tâche, elle ne l'épargne pas. L'enfant travaille vaillamment sans mot dire., mais malgré sa bonne volonté, sa mère lui préfère son frère, malgré le peu de travail que ce dernier accomplit, et ceci, à cause de sa ressemblance avec son père. Il en résulte des tensions dans la famille et le cadet, excédé, finit par quitter la maison pour rejoindre un groupe de révolutionnaires Un autre drame va toucher profondément cette femme dynamique, c'est l' infirmité de sa fille, un être doux et sensible. Toutefois, l' histoire douloureuse de cette mère termine par une note d'espoir qui lui permettra de se ressaisir une fois de plus.

     Elle savourait sa vie: enfanter, travailler la terre, manger, boire et dormir, balayer et mettre un peu d' ordre dans sa maison, s'entendre louer par les autres femmes pour son adresse au travail, ses talents de couture, et même se quereller avec son mari, ce qui aiguisait leur amour,  autant de jouissances pour elle; c'est pourquoi, chaque matin, elle se réveillait avec entrain.

Petite biographie: Pearl Buck est née en 1892 et décédée en 1973, elle a reçu le Prix Nobel de littérature en 1938. Elle a passé presque toute sa vie en Chine.

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature américaine

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Publié le 14 Janvier 2008

                                                                                                 Honoré de Balzac 

    Madame de Vandenesse est bien mariée et jouit d'une vie paisible exempte de tout souci, mais découvre qu'elle s'ennuie. Elle est belle et intelligente, son mari (Félix de Vandenesse, l'amant de Madame de Mortsauf dans Le Lys dans la Vallée) ayant eu soin de la former pour qu' elle puisse trouver sa place dans la haute société qu'elle fréquente. Or, il a si bien réussi dans cette entreprise que l' on est bientôt jaloux de son bonheur et que l'on imagine aussitôt un méchant stratagème pour le faire tomber, lui et sa femme  - car on ne pardonne pas à Félix certaines aventures sentimentales..
    On met donc l'innocente comtesse en contact avec Raoul Nathan, écrivain talentueux et homme politique, mais au physique et caractère singuliers, dont les dons séduisent madame de Vandenesse. Cet homme a aussi besoin d' argent et d'une position dans le grand monde. Ce sont les raisons qui le poussent à accepter l'intérêt que lui porte la comtesse, et ceci, bien qu'il soit attaché à Florine, une artiste en vogue. Toutefois, Raoul, ambitieux en politique, se heurte à du Tillet, le beau-frère de madame de Vandenesse, qui veut l'évincer complètement. Ces conditions sont telles qu'elles l’entraînent dans une situation financière catastrophique et qu'il compte alors sur le secours de madame de Vandenesse pour sortir de l'impasse dans laquelle il est tombé. La comtesse, innocente et naïve tombe dans le piège, mais son mari, aimant et clairvoyant, intervient..

     «La correspondance, où la plume est toujours plus hardie que la parole, où la pensée revêtue de ses fleurs aborde tout et peut tout dire, avait fait arriver la comtesse au plus haut degré d'exaltation.»

    «Pourquoi ce défaut de pénétration dans leurs affaires personnelles chez des hommes habitués à tout pénétrer ? Peut-être l'esprit ne peut-il pas être complet sur tous les points, peut-être les artistes vivent-ils trop dans le monde présent pour étudier l'avenir, peut-être observent-ils trop les ridicules pour voir un piège, et croient-ils qu'on ose pas les jouer.»

 

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Classiques français

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