Publié le 20 Novembre 2007

                                                                                                             Julien Green

    Écrivain  américain de langue française, né et décédé à Paris.(1900-1998), élu à l'Académie Française.
    

    Emily, quinze ans, vit dans la vaste demeure familiale dans le sud des Etats- Unis. Sa mère, conséquemment aux restrictions subies pendant la guerre de Sécession, et par crainte de manquer du nécessaire, développe un comportement des plus avares, obligeant sa fille à vivre avec le minimum, sans chauffage, avec peu de nourriture et de vêtements. Dans ces conditions, Emily souffre terriblement et nourrit envers sa mère des sentiments de plus en plus hostiles jusqu'à la haine.
    Pour trouver quelque réconfort, elle se réfugie auprès de sa grand-mère, dont la chambre est chauffée, mais cette dernière, malade, exécrant sa fille, ne lui est d'aucune aide.
    Bientôt, Emily prend conscience que Mont-Cinère lui appartiendra un jour. Cette idée, se cristallise dans son esprit, ne la quitte plus, et dorénavant la jeune fille n'a de cesse de surveiller sa mère pour que celle-ci laisse son héritage intact, et se met en garde contre tout ce qui pourrait lui enlever son bien. Son attachement devient si obsessionnel, que finalement elle préférera se débarrasser de sa maison plutôt que de l'abandonner à d'autres.


    Dans cette  triste histoire, on pourrait penser, qu'Emily, exaspérée, réagisse contrairement au comportement de sa mère, mais il n'en est rien. Empoisonnée par cette odieuse avarice, n'ayant que cet exemple sous les yeux, elle ne peut que refaire ce qu'elle a vu dans son foyer.

    Extraits

La mère:
" Elle ne songeait plus qu'aux moyens de faire des économies; c'était le besoin le plus impérieux de sa nature."
   
Emily:
"Elle lut des psaumes. Chaque phrase lui paraissait écrite pour elle, la pénétrait  et lui apportait un apaisement douloureux, en lui faisant comprendre que la résignation à un ordre de choses établi est presque toujours préférable à la révolte et qu' une œuvre de colère n'est jamais bonne."

 

 

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Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature américaine

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Publié le 18 Novembre 2007

    Éternel! tu me sondes et tu me connais,
Tu sais quand je m' assieds et quand je me lève,
    Tu  comprends de loin ma pensée;
Tu sais quand je marche et quand je me couche,
    Et tu pénètres toutes mes voies.
Car la parole n' est pas sur ma langue,
    Que, déjà, Éternel! tu la connais entièrement.
Tu m' entoures par derrière et par devant,
    Et tu mets ta main sur moi.


Où irais-je loin de ton Esprit
    Et où fuirais-je loin de ta face?
Si je monte aux cieux, tu y es;
    Si je me couche au séjour des morts, t'y voilà
Si je prends les ailes de l' aurore,
    Et que j'aille  demeurer au-delà de la mer,
Là aussi ta main me conduira,
    Et ta droite me saisira.
Si je dis: Au moins, les  ténèbres me submergeront,
    La nuit devient lumière autour de moi;
Même les ténèbres ne sont pas ténébreuses pour toi,
    La nuit s'illumine comme le jour,
Et les ténèbres comme la lumière.

                                                                     La bible


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Rédigé par Alicia

Publié dans #Bible.

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Publié le 17 Novembre 2007

                                                                                                       Victor Hugo

Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Échevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui devant Jéhovah,
Comme le soir tombait, l'homme sombre arriva
Au bas d'une montagne en une grande plaine;
Sa femme fatiguée et ses fils hors d'haleine
Lui dirent:- Couchons-nous sur la terre, et dormons.-
Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
Il vit un œil, tout grand ouvert dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l'ombre fixement.
-Je suis trop près, dit-il avec un tremblement.
Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse,
Et se remit à fuir, sinistre, dans l'espace.
Il marcha trente jours, il marcha trente nuits.

Il allait, muet, pâle et frémissant aux bruits,
Furtif, sans regarder derrière lui, sans trêve,
Sans repos, sans sommeil; il atteignit la grève
Des mers dans le pays qui fut depuis Assur.
-Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr.
Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes.-
Et, comme ils s'asseyaient, il vit dans les cieux mornes
L’œil a la même place au fond de l'horizon.
Alors il tressaillit en proie au noir frisson.
-Cachez-moi ! cria-t-il ; Et, le doigt sur la bouche,
Tous ses fils regardaient trembler l'aïeul farouche.
Caïn dit à Jabel, père de ceux qui vont
Sous de tentes de poil dans le désert profond :
-Étends de ce côté la toile de la tente.-
Et l'on développa la muraille flottante ;
Et, quand on l'eut fixée avec des poids de plomb :
-Vous ne voyez plus rien ? dit Tsilla, l'enfant blond,
La fille de ses fils, douce comme l'aurore ;
Et Caïn répondit : - Je vois cet œil encore !

Jubal. Père de ceux qui passent dans les bourgs
Soufflant dans des clairons et frappant des tambours,
Cria : -Je saurais bien construire une barrière -
Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière.
Et Caïn dit : -Cet œil me regarde toujours !
Hénoch dit : -Il faut faire une enceinte de tours
Si terrible que rien ne puisse approcher d'elle.
Bâtissons une ville et nous la fermerons. -
Alors Tubalcaïn, père des forgerons,
Construisit une ville énorme et surhumaine.
Pendant qu'il travaillait, ses frères, dans la plaine,
Chassaient les fils d'Enos et les enfants de Seth;
Et l'on crevait les yeux à quiconque passait
Et, le soir, on lançait des flèches aux étoiles.
Le granit remplaça la tente au mur de toile.
On lia chaque bloc avec des nœuds de fer,

Et la ville semblait une ville d'enfer;
L'ombre des tours faisait la nuit dans les campagnes;
Ils donnèrent aux murs l'épaisseur des montagnes;
Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d'entrer. »
Quand ils eurent fini de clore et de murer,
On mit l'aïeul au centre en une tour de pierre;
Et lui restait lugubre et hagard. -Ô mon père !
L’œil a-t-il disparu ? dit en tremblant Tsilla.
Et Caïn répondit : - Non, il est toujours là.
Alors il dit : je veux habiter sous la terre
Comme dans son sépulcre un homme solitaire.
Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. -
On fit donc une fosse. Et Caïn dit : C'est bien !
Puis il descendit seul sous cette voûte sombre.
Quand il se fut assis, sur sa chaise dans l'ombre,
Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,
L’œil était dans la tombe et regardait Caïn.

                                                                              La Légende des siècles

 

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Rédigé par Alicia

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Publié le 11 Novembre 2007

                                                                                                  Honoré de Balzac  

Eugène de Rastignac, amoureux de madame de Nucingen, lui écrit une lettre d'amour enflammée, qui commence par ces mots sublimes: O cher ange d'amour, trésor de vie et de bonheur!, mais envoie par inadvertance cette missive à la marquise de Listomère jeune femme vertueuse et droite, fidèle à son mari. Quand Eugène se rend compte de son erreur, il se rend chez la marquise pour s'expliquer, mais cette dernière, désappointée ne le croit pas.

 

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Publié le 10 Novembre 2007

                                                                                                 Honoré de Balzac 

    L'histoire se passe en 1809, sous Napoléon, autour duquel se pressent les grands aristocrates, arborant sans scrupules, aucun, leur scandaleuse richesse.
    Lors d'un bal, chez la comtesse de Gondreville, le jeune baron Martial de la Roche-Hugon, poussé par son incorrigible fatuité, malgré son attachement à madame de Vaudremont, et les avertissements de son ami, le comte de Montcornet, entreprend de séduire une jeune femme très belle, qu'il aperçoit à demi cachée sous un grand candélabre, et qui reste là, sans danser, ce qui l'intrigue beaucoup. Or, cette mystérieuse inconnue n'est jamais que madame de Soulanges dont le mari, autrefois épris de madame de Vaudremont, se trouve précisément dans la salle. Ne tenant aucun compte de ces informations, et sans aucune hésitation, Martial persuade la jeune femme de danser avec lui, et fier de sa réussite,de se promener dans les salons à la vue de toute la compagnie. Madame de Soulanges lui réserve alors une surprise à laquelle, certes, il ne s'attend pas.

   "Si vous voulez jouer le rôle difficile d'une coquette et ne pas vous marier, reprit la duchesse avec bonhomie, ah! ma pauvre petite, vous saurez mieux que toute autre amonceler les nuages d' une tempête et la dissiper. Mais, je vous en conjure, ne vous faites jamais un plaisir de troubler la paix des ménages, de détruire l'union des familles et le bonheur des femmes qui sont heureuses"

 

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Rédigé par Alicia

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Publié le 1 Novembre 2007

                                                                                                             Paul Auster  

    Sidney Orr, grand écrivain, se remet lentement d'une longue et douloureuse maladie. Un jour, lors de sa promenade quotidienne, il avise une toute petite papeterie coincée entre deux magasins, et qu'il n'avait jamais remarquée auparavant. Intrigué, il y entre, décidé à faire provision de matériel dans le but de se remettre à écrire, car il a abandonné l'écriture depuis plusieurs mois. Il finit par découvrir un petit carnet bleu qui lui plait instantanément, et de retour chez lui, se met immédiatement à la rédaction d'une histoire.
  
  "Les mots me venaient , rapides, en douceur, sans effort apparent. Je trouvais ça étonnant mais, du moment que je continuais à déplacer ma main de gauche à droite, le mot suivant semblait toujours être là, prêt à sortir de ma plume."
    Sidney est marié avec Grace, une jeune femme splendide et intelligente, qu'il aime passionnément. Leur amour est réciproque et solide, pourtant, un jour, Sidney remarque que sa femme devient mystérieuse et semble lui cacher quelque chose. . .   

    Paul Auster, avec ses descriptions minutieuses, nous fait lire plusieurs histoires, l'histoire ordinaire et pathétique de ses nombreux personnages. C'est captivant!

 

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Rédigé par Alicia

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