Automne Malade

Publié le 11 Novembre 2020

 
Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers
Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé
Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé
Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule
 
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

 

Rédigé par Alicia

Publié dans #Poèmes, #Littérature française

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E
C'est si beau. On est si peu de chose face à une telle écriture, ça me donne envie de détruire mon blog !
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A
J'espère que tu plaisante!!! Si on se compare à ces grands, on ne fait plus rien. Bien à toi Étienne.
G
Je trouve ce poème tellement triste... alors que pour moi l'automne est une saison flamboyante.
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A
C'est vrai GirlyMamie que c'est un poème empreint d'une certaine tristesse, parce qu'il marque la fuite du temps. et qu'il précède l'hiver glacial où tout s'endort.
J
Bonjour Alicia,<br /> j'aime beaucoup Apollinaire, et cet excellent poème sur l'automne, curieusement, ne m'avait pas marqué : il est urgent que je relise "Alcools" !
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A
Oui le bel automne qui annonce joliment la saison prochaine. <br /> Très bonne soirée Jean-Claude.