Thérèse Raquin
Publié le 9 Octobre 2020
Émile Zola
Thérèse Raquin, jeune femme d'une vingtaine d'années, vit avec sa tante et Camille, son cousin, être malingre et maladif, couvé par sa mère. L'ambiance de la maison l'oblige à une grande retenue, alors qu'à l'intérieur d'elle-même, bouillonne une vie abondante. Elle épouse Camille, mais le mariage est morne et sans intérêt, sans passion.
Surgit Laurent, un ami de Camille, un homme fort et viril. Laurent et Thérèse deviennent amants et s'enfoncent dans une sexualité débridée comme des brutes, sans sentiments, sans réfléchir. Sa liaison oblige Thérèse à une grande hypocrisie et à un mensonge constant car il ne faut surtout pas que la tante se doute de quelque chose. Thérèse lui doit tout. Les choses vont ainsi pendant quelque temps, mais arrive le jour où les amants ne se satisfont plus de cette situation. Il leur faut plus, ils songent au mariage, et tuent Camille pour arriver à leurs fins; convaincus qu'ils sont, que débarrassés de cet homme, ils pourront vivre leur amour en toute tranquillité. Mais rien ne se déroule comme ils le pensaient. Après le crime, ils sont tout d'abord, saisis d'une grande peur d'être découverts, ce qui les contraint à être continuellement sur leurs gardes, à dissimuler, à jouer une atroce comédie devant les autres, devant la tante. Et puis surtout ils sont pris d'horribles cauchemars. Pour se libérer de cette souffrance atroce qui les tenaille, ils se marient le plus rapidement possible, croyant qu'ensemble ils pourront lutter contre le spectre de Camille qui les hante. Mais ils ont beau faire, Camille est toujours présent, entre eux. Ils essaient alors toutes sortes de stratagèmes pour échapper à la lancinante torture morale, stratagèmes qui vont de la boisson, à la luxure, de la cajolerie à la méchanceté, aux querelles incessantes. La vieille tante, devenue impotente et qui a tout découvert par l'imprudence des deux amants, est prise pour cible. Thérèse ne l'épargne pas. Enfin! ces deux êtres qui, de prime abord, avaient un fond mauvais, deviennent carrément odieux et cruels sous l'impulsion de leurs organismes détraqués.
On eût dit les accès d'une effrayante maladie, d'une sorte d'hystérie du meurtre. Sa face se convulsionnait, ses membres se roidissaient; on voyait que les nerfs se nouaient en lui. Le corps souffrait horriblement, l'âme restait absente. Le misérable n'éprouvait pas un repentir;
Thérèse se trouvait, elle aussi, en proie à des secousses profondes.
Lorsque les deux meurtriers se retrouvèrent ainsi face à face, lassés, ayant épuisé tous les moyens de se sauver l'un de l'autre, ils comprirent qu'ils n'auraient plus la force de lutter.