Le Notaire du Havre

Publié le 17 Août 2020

Georges Duhamel 1884-1966, élu à l'Académie française.

Le Notaire du Havre est le premier tome de la célèbre Chronique des Pasquier, cycle romanesque composé de dix romans décrivant l'histoire de cette famille au tournant du XXe siècle.

C'est Laurent Pasquier, futur biologiste, qui raconte l'histoire de sa famille dont il décrit tous les membres qui la composent; une famille ordinaire qui vit dans un petit appartement avec de petits moyens; famille dans laquelle personne ne se plaint car tout le monde accepte cet état de choses, soutenu par l'amour régnant dans ce logis. Du reste cette acceptation n'empêche nullement de rêver à un monde meilleur. En effet La famille Pasquier apprend le décès de Mme Delahaie, la mère de la maitresse de maison. C'est une nouvelle à la fois triste et joyeuse car la famille hérite. Il s'agit d'un héritage conséquent qui permettra aux Pasquier de vivre confortablement. Alors on fait des projets d'avenir, on se permet de rêver, d'élaborer des plans judicieux. Et on attend.

Mr Pasquier est bon père de famille et bon époux, genre bon enfant mais sans être stupide loin de là. D'ailleurs il poursuit des études de médecine. Toutefois il est capable de colères monumentales que tout le monde dans la famille appréhende. C'est son seul défaut.

Mme Pasquier veille sur son clan, particulièrement sur l'unité de la famille, attentive aux besoins des uns et des autres. On peut lui parler, se confier à elle. C'est une femme d'intérieur, comme il en existait à l'époque. Non dépourvue d'intelligence, elle cuisine, coud, raccommode car on ne jette rien on réutilise tout.

Laurent a un frère ainé, Joseph, qui choisira le domaine des affaires, une sœur: Cécile qui deviendra une grande musicienne; une autre qui sera comédienne; et Ferdinand qui ne fera rien de particulier.

Laurent nous parle aussi de ses voisins, une famille fragile et querelleuse dont un des enfants devient l'ami de Laurent, ce qui permet aux deux garçons des échanges qui les sortent d'eux mêmes.

La vie de la famille se poursuit, comme les autres familles avec des hauts et des bas, dans l'attente de la lettre du Notaire du Havre, lettre qui tarde à venir, qui tarde tant qu'on finit par se demander si elle arrivera un jour...

Extrait: Je l'ai dit, l'été finissait. Nous l'avions passé sur le balcon, sur le palier et, furtivement, dans les rues de notre quartier. L'été s'achevait. De nouvelles du Havre, point.

Extrait: Maman cousait, lavait, reprisait. Parfois, l’œil large ouvert , les lèvres écartées montrant sa denture qu'elle avait large et saine, le petit doigt séparé du reste de la main tirant l'aiguille, elle écoutait des choses que nous ne pouvions percevoir. Oh! des choses familières: le chantonnement du gaz sous la marmite, la fuite susurrante du robinet sur l'évier, peut-être même le bruit vivant du temps qui coule,...

Bois de Grans

 

Rédigé par Alicia

Publié dans #Classiques français, #Littérature française

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