Le Colonel Chabert

Publié le 10 Septembre 2019

Honoré de Balzac

Me Derville, avoué, reçoit  en son étude un pauvre homme, habillé misérablement et dont les clercs se gaussent sans aucun scrupule tant cet homme présente mal. Me Derville, bien que pressé, écoute attentivement l'histoire de ce pauvre hère, surtout quand celui-ci lui déclare être le colonel Chabert, ayant glorieusement participé à la bataille d'Eylau, mais déclaré mort, enseveli sous un amoncellement de cadavres.

Le colonel Chabert,(car c'est bien lui), désire qu'on lui restitue son identité, sa fortune et son épouse Rose Chapotel, ancienne fille de joie, qu'il a tiré de la fange, aujourd'hui mariée au comte Ferraud.

Mais la situation est délicate. La comtesse Ferraud a accumulé une grosse fortune et acquis un statut social élevé grâce à la disparition de son mari. Non seulement elle n'a rien à gagner au retour de cet époux mais au contraire à perdre beaucoup. Aussi, de connivence avec Delbecq, son intendant, homme fourbe et sournois, choisit-elle tout d'abord, d'ignorer les lettres envoyées par Chabert; et quand elle se trouve dans l'obligation de le rencontrer, fait-elle semblant de ne pas le reconnaître. Enfin, pour arriver à ses fins, elle use de tous les stratagèmes comme la cajolerie, pour se débarrasser de cet homme encombrant. Finalement, avec son complice, et dans le dos de Chabert, qui ne se doute de rien, elle prépare une lettre dans laquelle est stipulé que son premier mari reconnait une imposture.

Devant tant de vilénie et de bassesse, dans un profond désespoir, dégoûté de l'humanité, le colonel Chabert, homme droit et vertueux, préfère renoncer à ses droits et démuni de tout, sans revenu, s'en va vivre mendiant dans un hospice à Bicêtre, et dans le souvenir de son temps de gloire quand il était soldat.

"Il, (Chabert) lui prit un si grand dégoût de la vie, que s'il y avait eu de l'eau près de lui il s'y serait jeté, que s'il avait eu des pistolets il se serait brûlé la cervelle."

 

Rédigé par Alicia

Publié dans #Classiques français

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J
Bonjour, j'ai beaucoup lu Balzac, et notamment Le colonel Chabert, qui dénonce, dans ce bref ouvrage aussi, les bassesses de l'humanité.
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A
Bonjour Jean-Claude. Moi aussi j'ai beaucoup lu Balzac et pourtant je n'ai pas encore tout lu. De temps en temps je me penche sur une de ses œuvres car elles sont passionnantes; ses analyses de l'âme humaine sont si pointues!