litterature francaise

Publié le 16 Mai 2006

                                                                                                        Maurice Druon

    Robert D'Artois

 Robert d'Artois n'a occupé sa vie qu'à poursuivre un seul but : récupérer sa terre d'Artois qu'il prétend volée par sa tante Mahaut. Pour arriver à ses fins, il n'a aucun scrupule d'employer tous les moyens y compris les plus odieux. Finalement il est banni du royaume de France par le roi Philippe VI. Il perd tout, ses terres, ses titres, et se met à errer un peu partout, cherchant un bon plan de vengeance. Ce sera le guerre de Cent Ans.

  "Chaque homme en venant au monde est investi d'une fonction infime au capital, mais généralement inconnue de lui-même, et que sa nature, ses rapports avec ses semblables, les accidents de son existence le poussent à remplir à son insu, mais avec l'illusion de la liberté.
Robert D'Artois avait mis le feu a l'Occident du monde, sa tâche était achevée"


    "Les meilleures amitiés sont celles qui se fondent sur des intérêts communs et la construction d'un même avenir."

    "Quel homme, fusse le plus turbulent, le plus ambitieux, le plus cruel, n'a pas connu cette tentation du repos, de la démission ? A quoi bon tant de lutte, tant d'entreprises vaines, puisque tout doit s'achever dans la poudre du tombeau ?"

    "L'étrange créature que l'homme ! Quand tout lui sourit, qu'il jouit d'une santé florissante, que ses affaires sont prospères, son épouse féconde et sa province en paix, n'est-ce pas là qu'il devrait élever sans cesse son âme vers le Seigneur pour lui rendre grâce de tant de bienfaits ? Point du tout. Il est oublieux de son créateur, fait la tête fière, et s'emploie a braver tous ses commandements. Mais dès que le malheur le frappe et que survient la calamité, alors il se rue à Dieu. Et il prie, et il s'accuse, et il promet de s'amender... Dieu a donc bien raison de l'accabler, puisque c'est la seule manière, semble-t-il, de faire que l'homme lui revienne...
"

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Publié le 1 Mai 2006

                                                                                                         Maurice Druon

    Qu'y a t-il de l'autre côté?

Charles de Valois, frère de Philippe le Bel est sur son lit de mort. C'est un homme qui s'est investi énormément  pour le royaume de France, mais la vie est semblable pour tout le monde, qu'on soit grand ou petit, un jour, elle se termine.

    " L'homme est une unité pensante qui agit sur les autres hommes et transforme le monde. Et puis, soudain, l' unité se désagrège, se délie et qu' est - ce alors que le monde, et que sont les autres ? L' important en cette heure, pour Monseigneur de Valois, ce n' étaient plus les titres, les possessions, les couronnes, les royaumes, les décisions du pouvoir, la primauté de sa personne parmi les vivants. Les emblèmes de son lignage, les acquisitions de sa fortune, même les descendants de son sang qu' il voyait autour de lui rassemblés, tout cela pour lui avait perdu valeur essentielle. L' important, c' était l' air de septembre, les feuillages encore verts, . . ., mais l' air surtout, l' air qu'il respirait. . .                

    "Et quand tout serait éteint, dissous, délié, quand la cathédrale se serait emplie d'ombre, qu'allait-il découvrir ce très pauvre homme, de l'autre côté? Trouverait-il ce que lui avaient appris les enseignements de la religion? Mais qu'étaient-ils, ces enseignements, sinon d'immenses, d'angoissantes incertitudes? Serait-il traduit devant un tribunal; Quel était le visage du juge? Et tous les gestes de la vie, en quelle balance seraient-ils pesés? Quelle peine peut-être infligée à ce qui n'est plus? Le châtiment ... Quel châtiment ? Le châtiment consistait peut-être à garder la conscience claire au moment de franchir le mur d'ombre

                  

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Publié le 1 Mai 2006

                                                                                                         Maurice Druon

     Conscience 

Philippe V, fils de Philippe le Bel est à la veille de son sacre.  S'il succède à son frère Louis X, et à son neveu, fils de ce dernier, c'est parce que ceux-ci ont été sauvagement assassinés. Il se trouve à la cathédrale pour y méditer, entouré des pairs de France, des membres de la famille royale, de l’archevêque de Reims. . . tous des gens intéressés.

    "Il s' assit un moment, mais non sur le trône royal; une crainte superstitieuse lui défendait de l'occuper déjà. "Demain. . .demain je serai vraiment roi ". Il pensait à son père, à la lignée d'aïeux qui l'avaient précédé en cette église; il pensait à son frère, supprimé par un crime dont il était innocent mais dont tout le profit maintenant lui revenait ; il pensait à l'autre crime, celui commis sur l'enfant, qu'il n'avait pas ordonné non plus mais dont il était le complice muet. . .

    " Sont-ils tous à ma semblance, criminels s'ils en avaient l'occasion, innocents seulement d'apparence, et prêts à se servir du mal pour accomplir leur ambition ? Pourtant lorsque j'étais à Lyon, je n'avais que des vœux de justice. Est-ce bien sur? "
" Il se jugeait lucidement, tel qu' il était : un mauvais homme avec les dons d' un très grand roi.
Il n'avait pas sommeil, il fût resté volontiers là, longtemps encore, à méditer sur lui - même, sur l'humaine destinée, sur l' origine de nos actes, et à se poser les vraies grandes questions du monde, celles qui ne peuvent jamais être résolues. "

  La Loi  des Mâles

 

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Publié le 25 Mars 2006

                                                                                                        Christian Signol   Suite

Avec l'arrivée du chemin de fer, Benjamin perd son travail, et se trouve dans l'obligation d aller travailler dans le Haut-Pays, pays de forêts, de brumes, et où la Dordogne n'est pas la même, une inconnue qu'il faut dompter. Pour ce couple si attaché à sa vallée, et à sa rivière c'est un crève-cœur de les quitter. Le fils ainé, au grand scandale de son père, décide d'utiliser ce nouveau moyen d'activité et Benjamin se sent trahi, lui, qui, jusqu'à ce moment là, ne vivait que pour la batellerie.

  Extrait: " Il ne pouvait pas accepter une telle défaite; C' était au-dessus de ses forces; C' était comme si sa vie, celle de son père, celle de tous les bateliers de la Dordogne n'avaient jamais servi à rien ou pis encore: n'avaient jamais eu de sens."

             "il hocha la tête, sourit à son tour. L'un et l'autre, ce soir, comprenaient que tout redevenait possible, qu'on ne traversait pas le temps côte à côte sans que les jours ne tissent un autre lien que celui de l'amour, et bien plus fort, celui-là,  bien plus solide, capable de résister à ces vents redoutables qui rôdent aux portes de la mort.

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Publié le 24 Mars 2006

                                                                                                     Christian Signol

     Suite

Les évènements de 1848 se précipitent, Benjamin y prend part, mais il est fait prisonnier et déporté en Algérie avec ses amis. Et ce sont les sentiments toujours aussi profonds qu'éprouvent Benjamin et Marie, l'un pour l'autre, qui vont les aider tous deux à supporter la souffrance de la séparation, et à agir. Et c'est ainsi que Marie, soucieuse de sa famille, va se mettre à naviguer pour remplacer Benjamin, et ce faisant, elle va éprouver elle aussi cette sensation extraordinaire d'être reine sur le fleuve.

    " Regarde mon royaume, dit- ilLe seul au monde qui mérite d'être défendu.
 Il manœuvra la gouvernail et Marie sentit dans ses mains, dans ses bras, ses épaules, la puissance de l'eau.

     Dès lors, ce fut pour elle une illumination: la vie du fleuve lui sembla se mêler à ses veines, à son sang. . ."


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Publié le 24 Mars 2006

                                                                                                       Christian Signol

    "L'aube était loin, et pourtant la rivière étincelait.

Au dessus de la frise des bois, pâlissait une frange de ciel, où s'étaient diluées les étoiles. Plus bas, sous un torrent de lune, de fins ilots de brume scintillaient en dormant. Plus bas encore,  (assoupis aux flancs des collines, des lourdes flaques de nuit croupissaient sur les chênes, dont les masses touffues se projetaient sur le miroir des eaux.
    "De belles eaux" songea Benjamin Donadieu, debout derrière sa fenêtre 
Et il les connaissait bien, les eaux de la Dordogne, [...]
"

    Benjamin aime la Dordogne et tout ce qui s'y rattache.
Avec son père qui est batelier, il descend et remonte cette rivière pour le transport du bois, du sel, et d'autres denrées. Le fait d'être sur le bateau le grise. Benjamin aime aussi Marie, son amie d'enfance, sa confidente, celle avec laquelle il peut partager tous ses secrets. Mais...

 
    "C'était un rêve qu'elle faisait souvent. Elle était  seule avec Benjamin sur une planète où le danger n'existait pas, où il n'y avait  ni crues de rivière, ni gendarmes, ni maladies,  ni naufrages,  ni filles aux boucles brunes et aux yeux noirs. Benjamin, comme Marie, s'était lui aussi étendu face au ciel. Pourtant, au bout d'un moment, ils s'étaient retrouvés l'un contre l'autre. Alors, la tête posée sur l'épaule de Benjamin, elle avait demandé :
    -Tu ne me quitteras jamais ?
    -Jamais, avait-il répondu.
    -Rien ne pourra nous séparer, pas vrai ?
    -Mais non; bien sûr que non.

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Publié le 14 Février 2006

                                                                                                           Michel Jeury 

    Alexandrine Jourdan vit au XIXème siècle, et se passionne pour l'élevage des vers à soie, très courant à l'époque, en Cévennes. Elle raconte elle-même son histoire, son amour des vers, les moyens qu'on utilise pour leur "éducation", le travail extrêmement pénible pour les femmes en particulier, car ce n'étaient pratiquement que des femmes -  et toutes jeunes - que l'on embauchait pour cette fatigante besogne. Elle raconte aussi l'évolution de cette activité à Lyon, capitale de la soie, ainsi que son coup de foudre pour Pierre de Joncourt, un homme de la haute société.
      
         Alexandrine est cévenole, elle est aussi protestante, et en tant que telle, elle garde la foi que lui a léguée son père, et c'est à Dieu, qu'elle reconnait, dans la merveilleuse nature qu'elle contemple du mont Aigoual, qu'elle s'adresse, pour lui exposer tous ses problèmes.
           Tout en étant très romantique, elle a une forte personnalité, et sait ce qu'elle veut malgré les doutes qui l'assaillent quelques fois.


    [...] Au mot: "soie",  mes lèvres frémissaient. Je sentais la poésie de cette aventure commencée dans la nuit des temps, à l'autre bout du monde, dans la Chine lointaine : l'aventure qui allait d'un vilain papillon aux atours des reines.

    J'avais hâte d'arriver au sommet, pour admirer tous les paysages qu'on peut apercevoir de l'Aigoual, puis redescendre en chantant. . .



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