Les Pauvres gens

Publié le 22 Janvier 2021

Fiodor Dostoïevski 1821-1881

Premier roman de Dostoïevski, il s'agit d"un roman épistolaire. Deux personnages un fonctionnaire d'un certain âge et une jeune fille, sa cousine éloignée, entretiennent une correspondance suivie dans laquelle ils racontent leur triste quotidien. Le ton est rempli d'émotion.

Makar Dievouchkine est un fonctionnaire titulaire, copiste plus précisément, qui remplit sa tâche très consciencieusement. Il habite en face de Varvara Alexeivna, une jeune fille au passé tourmenté, ayant été en but dans le passé à la méchanceté humaine. Elle est seule, ne pouvant compter que sur elle-même. Et pour elle, la vie est un vrai combat, qui l'oblige à se battre pour subvenir à ses besoins, d'autant plus que sa santé est des plus précaires.

Makar Dievouchkine est un homme sensible et bon, qui s'émeut à la détresse de sa voisine et à celle des autres. Aussi a t-il à cœur d'aider la jeune femme le mieux possible. Pourtant il n'est pas  lui-même dans l'aisance, vit misérablement dans une espèce de réduit, au milieu de gens tout aussi misérables que lui. Bien que touchant un revenu régulier, Makar Dievouchkine contracte des dettes ne serait-ce que dans l'aide qu'il apporte à Varvara. Du reste cette dernière le gronde à ce sujet, car il lui est pesant d'être la cause des ennuis de son ami.

Dans leurs lettres Makar et Varvara se disent tout. Ils se confient l'un à l'autre leurs problèmes, même ceux qui pourraient paraître insignifiants et de peu d'importance. Car à leurs yeux, toutes les difficultés qu'ils rencontrent dans leur quotidien leur fait mal à cause de leur hypersensibilité. L'amitié qu'ils cultivent est si forte qu'ils ne se gênent pas pour se dire l'un à l'autre ce qu'ils pensent, les sentiments qu'ils éprouvent, leurs besoins, ce qu'il faut faire ou ne pas faire. Les lettres de Makar Dievouchkine sont remplies de mots doux et affectueux et dévoilent, ainsi que celles de la jeune femme, un attachement profond et ardent, ainsi que leur grande sensibilité. Elles  témoignent également de la confiance quasi absolue qu'ils ont l'un dans l'autre. C'est touchant et très beau.

Extraits "Vous avez un caractère étrange, Makar Alexéievitch. Vous prenez trop à cœur les malheurs d'autrui"

P-S. Surtout je vous en supplie: répondez-moi, mon bon ange, de façon aussi détaillée que possible. Je vous envoie, Varinka, avec cette lettre, une livre de bonbons. Mangez-les à votre bonne santé et ne vous faites pas de soucis pour moi, au nom du ciel, et ne soyez pas fâchée. Et maintenant au revoir, ma petite mère.

ll faut que je vous confie ici, mon doux ange,que je n'étais pas en forme hier, que je me sentais de mauvaise humeur, au point que j'évitais de regarder autour de moi: une tristesse si profonde, une mélancolie si sombre m'étaient venues. J'avais froid au cœur et il faisait nuit dans mon âme.

 

Rédigé par Alicia

Publié dans #Littérature russe

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G
J'ai un petit peu de mal avec Dostoïevski parfois. Il faut que je m'y remette...
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J
Bonjour Alicia,<br /> j'ai lu il y a peu "Crime et châtiment", incontestable chef d'oeuvre universellement reconnu comme tel.<br /> Je serais assez tenté par celui-ci...<br /> Merci.
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A
C'est un beau roman, Jean-Claude, lyrique et émouvant. Il m'a beaucoup plu.<br /> Je me propose de relire "Crime et châtiments" qui, comme tu l'entends, est une œuvre fameuse de cet écrivain génial.<br /> Je te souhaite une bonne soirée